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Corrélation entre qualités physiques, filieres énergétiques et fibres musculaires
La connaissance des trois notions de la performance sportive que nous avons vues jusqu’à présent, est essentielle au bon développement de l’athlète, à savoir, les qualités physiques, les filières énergétiques et les fibres musculaires.
Mais une relation directe existe entre-elles, la bonne compréhension de cette relation entre ces trois notions permet :
- d’établir les connexions entre ces trois notions et l’entraînement,
- de pouvoir cibler l’entraînement adéquat par le biais des connexions de ces trois notions.
Cette bonne compréhension est donc un atout majeur pour l’entraîneur et son athlète !
Cela fait maintenant plus d’un siècle que chercheurs, entraîneurs, scientifiques s’affairent à développer les connaissances dans le domaine du sport.
Les premiers travaux faisant intervenir des notions de biochimie métabolique et montrèrent que les muscles blancs, capables de contractions rapides et brèves, utilisent essentiellement la glycolyse pour couvrir leurs besoins énergétiques alors que les muscles rouges, qui peuvent se contracter pendant de longues périodes, puisent principalement leur énergie dans les mécanismes oxydatifs. [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9]
Ce fut les premiers travaux à mettre en évidence la relation entre fibres musculaires et filières énergétiques.
Dans cet article, nous irons plus loin en mettant en évidence :
La corrélation entre qualités physiques, filières énergétiques et fibres musculaires, se base avant tout sur la :
DURÉE D’EFFORT
C’est bel et bien la durée d’effort qui permet la mise en évidence de la relation entre ces 3 notions.
Ainsi on peut déterminer 3 durées d’effort :
- Effort de courte durée
- Effort de moyenne durée
- Effort de longue durée
En partant du principe que chaque durée d’effort sera exécutée à l’intensité propre à cette durée. Nous allons dans un premier temps, mettre en évidence la corrélation entre :
À partir des articles que nous avons vus ensemble, on va dans un premier temps, établir un résumé des spécificités de chacune de ces 2 notions, ainsi :
À partir de là, il devient très facile de mettre en évidence la relation entre les filières énergétiques et les fibres musculaires.
On peut donc en conclure, en y ajoutant le facteur durée d’effort, que la relation entre filières énergétiques et fibres musculaires, se décompose de la façon suivante :
L’association des qualités physiques à une durée d’effort est plus complexe que ce que nous avons vu jusqu’à présent.
En effet, les différentes formes associées aux qualités physiques complexifient la chose.
Nous avons vu que la force pouvait se décliner en 3 formes de force possibles, ainsi :
- La force maximale :
On comprend facilement que les efforts en force maximale sont effectués le plus rapidement possible, leurs durées d’effort sont par conséquent forcément courtes !
- La force-vitesse :
Force est de constater que la force-vitesse peut s’exprimer sur différents types d’effort, cela notamment en fonction de la discipline de l’athlète. L’exemple le plus flagrant est en athlétisme, sur un 100 mètres on sera sur une force-vitesse de courte durée, à contrario sur un 400 mètres, on sera sur une force-vitesse de moyenne durée.
La force-vitesse peut donc s’exprimer sur des efforts de courtes durées, mais également de moyenne durée.
- L’endurance de force :
L’endurance de force, quant à elle, s’exprime très généralement sur des efforts de moyennes durées. Rare sont les athlètes pouvant aller jusqu’à des efforts de longues durées.
Comme mentionné dans l’article associé, la vitesse est multifactorielle, elle ne s’exprime donc jamais seulement, elle est toujours accompagnée d’une autre qualité physique !
Néanmoins, peu importe son association, sa durée d’effort sera toujours soit de courte durée, soit de moyenne durée.
Dans l’article associé, nous avons mis en évidence le fait que l’endurance s’exprime lors d’efforts de longues durées.
Cependant, son association avec d’autres qualités physiques comme la force ou la vitesse la rende plus diversifiante en terme de durée d’effort.
Ainsi, l’endurance peut également s’exprimer sur des efforts de moyennes durées.
À partir de ces résultats, on peut établir avec une certaine précision une relation entre qualités physiques et durée d’effort :
En prenant en compte tout le raisonnement que nous avons établi jusqu’à présent, cela nous permet d’affirmer avec une grande précision, la corrélation qui existe entre ces 3 notions.
Ainsi, on peut en déduire que le travail en :
- Sollicite le processus énergétique d’anaérobie alactique et par conséquent les fibres rapides de type 2B.
- Sollicite également le processus énergétique d’anaérobie lactique et par conséquent les fibres rapides de type 2A.
- Sollicite le processus énergétique d’anaérobie alactique et par conséquent les fibres rapides de type 2B.
- Sollicite également le processus énergétique d’anaérobie lactique et par conséquent les fibres rapides de type 2A.
- Sollicite le processus énergétique d’aérobie et par conséquent les fibres lentes de type 1.
- Sollicite également le processus énergétique d’anaérobie lactique et par conséquent les fibres rapide de type 2A.
Nous avons mis ici en évidence, la corrélation entre qualités physiques, filières énergétiques et les fibres musculaires.
À partir de cela, l’entraîneur voulant optimiser au mieux l’entraînement de l’athlète dispose de toutes l’information nécessaire et utile à l’optimisation de la performance sportive de son athlète.
cas concrets
En prenant bien en compte chaque durée d’effort des différentes performances, mais ainsi en analysant bien les composantes du mouvement associé, il devient vite facile de classifier les choses.
Concernant les durées d’effort annoncées ci-dessous, celles-ci sont appuyées sur les vidéos de ces performances.
Vous avez à disposition chaque lien vous permettant d’aller vous-mêmes constater la performance et par la même occasion, la durée de l’effort associé !
- Matthieu NADAL, Entraîneur du Pôle Espoir, BO 775 – Décembre 2002.
- David Pellier, les filières énergétiques, « broussal-derval.com ».
- C. Jobin, Physiologie de base, les filières ingénieries.
- Dr Frédéric MATON – Institut Régional de Biologie et Médecine du Sport – LES FILIERES ENERGETIQUES.
- Rachid ZIANE & Benjamin DUMORTIER – Utiliser différentes formes de travail intermittent pour améliorer les potentialités aérobies – valdemarne.fr.
- Christophe FRANCK – 2016-03-10 – Physiologie de l’entraînement – Fractionné, entraînement par intervalles ou efforts intermittents.
- Assadi H, Cometti G – 2007 – L’Intermittent. Dijon: Université de Bourgogne. Centre d’Expertise de la Performance.
- Thibault. Modélisation de la performance en course à pied (thèse), Montréal : Université de Montréal, 1988.
- Georges Cazorla – Luc Léger – Comment évaluer et développer vos capacités aérobies – 1993.
- Georges Cazorla – Tests de terrain pour évaluer l’aptitude aérobie et utilisation de leurs résultats dans l’entraînement. Faculté des Sciences du Sport et de l’Éducation Physique, Université Victor Segalen Bordeaux 2.
- Véronique Billat – Physiologie et méthodologie de l’entraînement : de la théorie à la pratique, 2ème édition, Éditions De Boeck université, 2003.
- Peronnet et Thibault – Consommation maximale d’oxygène, endurance et performance en course a pied. Macolin 1984.
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- [22] Daniel Riou – L’entraînement continu intensif – méthodes d’entraînement.
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