Que sont les fibres musculaires

sommaire

caractéristiques

Pour optimiser au mieux le développement de vos performances, il faut bien comprendre comment fonctionnent et s’articulent nos muscles. Un muscle ou fuseau musculaire, contient plusieurs faisceaux musculaires constitués par un ensemble de fibres musculaires (ou myocytes).

Du muscle squelettique à la fibre musculaire :

Le muscle squelettique est bordé par une aponévrose que l’on appelle épimysium. Celle-ci émet des cloisons conjonctives séparant les faisceaux de fibres musculaires raccordés aux tendons. Ces cloisons se nomment périmysium.
Le périmysium se prolonge à l’intérieur de chaque faisceau de fibres musculaires par des cloisons conjonctives encore plus fines qui séparent les fibres musculaires les unes des autres. Ces dernières cloisons se nomment endomysium.
Chaque fibre musculaire est ainsi entourée par un fin espace conjonctif qui le solidarise aux fibres musculaires voisines.

Ces fibres musculaires sont constituées par une membrane plasmique appelée aussi le sarcolemme qui délimite le sarcoplasme. Celui-ci contient les faisceaux de myofibrilles qui représentent l’unité contractile du muscle, ainsi que du glycogène (réservoir d’énergie) et de la myoglobine (réservoir d’oxygène pour la contraction musculaire).
Les myofibrilles sont formées par la répétition d’une structure organisée : le sarcomère.

MYOFIBRILLES

Une myofibrille se présente sous la forme d’un cylindre qui parcourt toute la longueur de la cellule.

Les myofibrilles présentent une striation transversale due à l’alternance de bandes sombres (bandes A) et de bandes claires (bandes I).

Dans une même cellule, les striations transversales de toutes les myofibrilles sont situées au même niveau, ce qui explique que les cellules musculaires soient striées transversalement.

  • Chaque bande A comprend une zone plus claire : la strie de HENSEN (strie H), elle-même parcourue en son milieu par une ligne sombre : la strie M.
  • Chaque bande I est subdivisée en 2 parties par une strie très dense : la strie Z.
  • La portion de myofibrilles incluse entre 2 stries Z constitue un sarcomère.

l’unité contractile de la cellule musculaire

  • Une myofibrille correspond donc, à un assemblage de sarcomères mis bout à bout.

Les myofibrilles, l’assemblage de sarcomères mis bout à bout, sont composées principalement par deux types de myofilaments protéiques qui vont induire la contraction par leur interaction.

MYOSINE

Les filaments de myosine, filaments épais sont composés d’une seule protéine : la myosine.

La molécule de myosine est constituée de 2 chaînes lourdes identiques et de 2 chaînes légères identiques. Chaque tête possède :

  • Un site de fixation.
  • Une activité ATPase – actine dépendante.
  • Un site de fixation pour l’actine.

Un myofilament contient 300 molécules de myosine qui se recouvrent les unes les autres, alignées parallèlement et régulièrement décalées les unes par rapport aux autres.

ACTINE

Les filaments d’actine, filaments fins sont composés de 3 protéines :

  • L’actine F.
  • La tropomyosine.
  • La troponine.

Les filaments d’actine s’étendent de part et d ‘autre de la strie Z sur toute la longueur de la bande I et pénètrent dans la bande A entre les filaments de myosine jusqu’à la strie H, sans atteindre la strie M. Ils délimitent ainsi une zone plus claire, la strie H est dépourvue de filaments d’actine.

La proximité des filaments de myosine et d’actine permet les interactions moléculaires à l’origine de la contraction musculaire.

Ces filaments, rectilignes parallèles les uns aux autres, avec des zones de chevauchement, sont disposés selon le grand axe de la myofibrille.
Au niveau de la bande A, 6 filaments d’actine sont ainsi disposés autour de chaque filament de myosine.

RÉCAPTILATIF

Les sarcomères ont un aspect particulier qui leur est donné par l’assemblage des myofibrilles.
On distingue différentes parties :

  • Disque A : Correspond à la bande sombre, constituée de myosine et d’actine.
  • Disque I : Correspond à la bande claire, constituée uniquement d’actine.
  • Zone H : Correspond à la zone constituée uniquement de myosine.
  • Ligne M : Ligne centrale de la zone H et de tout le sarcomère.
  • Disque Z : Au centre du disque I et correspond à la séparation des différents sarcomères.

les mécanismes de la contraction musculaire

La théorie de la contraction par glissement des filaments a été élaborée par Huxley en 1954 et confirmée dans les années 1990.

Pendant la contraction ou la relaxation musculaire, les filaments d’actine et de myosine glissent les uns sur les autres ; les myofilaments épais se rapprochent de la bande Z.

Lors de cette action, les sarcomères et la myofibrille se raccourcissent, ce qui raccourcit globalement l’ensemble du muscle. Le raccourcissement des sarcomères a donc pour cause directe, la contraction musculaire.

C’est le mouvement de la myosine sur l’actine, qui provoque le raccourcissement des fibres musculaires et par conséquent, la contraction du muscle.

les différents types de fibres musculaires

Au sein du muscle lui-même, il existe trois types de fibres musculaires qui ont un rôle bien distinct en fonction de l’effort à réaliser.
Elles ont des propriétés contractiles et métaboliques différentes, ce qui les classent en tant que : [1]

FIBRES LENTES

FIBRES RAPIDES

Les fibres rouges sont également appelées fibres lentes, de par le fait qu’elles ont la vitesse de contraction la plus faible et qu’elles sont les moins volumineuses.

Elles peuvent supporter des contractions musculaires sur une très longue période, mais ne peuvent pas développer une grande force.
Si je devais imager les fibres lentes en fonction d’un sport, elles seraient les fibres qui sont utilisées pour les marathons, les ironmans, tous ces sports de très longue durée !

Pour fonctionner, ce type de fibres utilisent l’oxydation des triglycérides (les graisses) via l’oxygène, pour transformer le glycogène musculaire en ATP. [2]

C’est donc une fibre musculaire à contraction lente, peu puissante, mais très endurante !
Conclusion, c’est donc la fibre musculaire reine des sports d’endurance !

Les fibres blanches sont également appelées fibres rapides, de par le fait qu’elles ont des capacités de contractions rapides et interviennent dans des mouvements brusques. Leurs diamètres sont importants et se démarquent nettement des fibres rouges.

Si je devais imager les fibres rapides en fonction d’un sport, elles seraient les fibres qui sont utilisées pour l’haltérophilie, le 100m sprint, la force athlétique, le street lifting, tous ces sports de force ou de vitesse ! [3]

Pour fonctionner, ce type de fibres utilise le glycogène musculaire, ainsi que la créatine phosphate (Cp) pour fournir de l’ATP.

C’est donc une fibre musculaire à contraction rapide, très puissante, mais possédant une faible résistance à l’effort ! [4]
Conclusion, c’est la fibre musculaire reine des sports de force maximale et de vitesse maximale !

Les fibres roses sont également appelées fibres rapides, de par le fait qu’elles ont des capacités de contractions plutôt rapides, leurs diamètres sont à mi-chemin entre les fibres rouges et les fibres blanches.

Si je devais imager les fibres rapides en fonction d’un sport, elles seraient les fibres qui sont utilisées pour les 800m sprint, les 400m en natation, les maximums de répétitions en « set and rep » !

Tous ces sports où la durée d’effort est à mi-chemin entre la courte durée et la longue durée !

Pour fonctionner, ce type de fibres contrairement aux fibres blanches, ne va utiliser que le glycogène musculaire pour fournir de l’ATP.

C’est donc une fibre musculaire à contraction principalement rapide, relativement puissante, et légèrement résistante à la fatigue !
Conclusion, c’est la fibre musculaire reine des sports d’endurance de force !

les différents types de fibres musculaires

Ci-dessous, vous retrouverez un tableau récapitulatif des différentes fibres :

Le schéma ci-dessous vous démontre concrètement ce que donne un muscle composé majoritairement :

De fibres lentes

De fibres rapides

De fibres très rapides

Vous l’aurez compris, chaque discipline a ses spécificités, et, en fonction des besoins en certaines fibres différentes. [5]

Pour que cela soit encore plus parlant, vous retrouverez ci-dessous une étude parue dans le « Journal of Applied Physiology » réalisé en février 1976.
Ces chercheurs ont comparé la composition des muscles entres différents athlètes de différentes disciplines d’athlétisme, ainsi que d’un groupe de personnes non entraînés.

DISCIPLINE FIBRES LENTES FIBRES RAPIDES
Sprinters
25,70 %
74,30 %
Coureurs de 800 m
56,25 %
43,75 %
Coureurs de 5000 m et de marathon
69,40 %
30,60 %
Sauteurs en hauteur et en longueur
47,70 %
52,30 %
Lanceurs de Javelot
46 %
54 %
Lanceurs de disques et de poids
44,45 %
55,55 %
Sujets non entraînés
51,80 %
48,20 %

Ce tableau nous démontre clairement la différence de composition en fibres rapides entre les sprinters et les autres sujets de l’étude.

  • Les sprinters ont donc 74,3 % de fibres rapides, alors que les autres catégories ne dépassent pas les 55,55% de fibres rapides.
  • Autre résultat intéressant, mais aussi fortement logique, les coureurs longue distance dépassent les 69% de fibres lentes et donc ne dépassent pas les 31% de fibres rapides.

comment développer les fibres musculaires

Avant même de se pencher sur la méthodologie à adapter, il faut vraiment cibler ses objectifs !
En fonction de l’objectif à atteindre, vous ne devez pas vous entraîner de la même manière, que ce soit pour développer vos/votre :

QUALITÉS PHYSIQUES

FORCE, VITESSE, ENDURANCE

HYPERTROPHIE

FONCTIONNELLE, NON FONCTIONNELLE

Que vous soyez pratiquant de :

  • Street lifting
  • Musculation
  • Ski de fond
  • Marathon
  • Boxe
  • Force athlétique
  • Haltérophilie
  • Cyclisme
  • Karaté
  • Natation
  • Football
  • Etc …

Vous n’utiliserez pas le même taux de fibres musculaires. Votre préparation physique visera alors à transformer ces fibres musculaires de manière à s’adapter à votre discipline.
Pour cibler un type de fibres musculaires en particulier, vous devez définir précisément la gamme de répétition que vous allez réaliser pendant vos entraînements.

Prenez bien en compte que sans entraînement adéquat, vous n’utiliserez jamais l’ensemble de vos fibres musculaires, surtout pas vos fibres rapides !
En effet, le système nerveux met en place naturellement un mécanisme de protection qui inhibe l’activation de certaines fibres musculaires rapides. Le seul moyen de désinhiber l’activation de ces fibres, est de suivre un programme de force !

Par exemple, Lamas et al. ont démontrés que les fibres de types 2B augmentaient de 41% après 8 semaines d’entraînement en force contre 19% après un entraînement en puissance. [6]

La loi d’Henneman vient appuyer ces dires, comme vous pouvez le constater sur le schéma ci-dessous. Elle montre clairement que pour des charges lourdes, ce sont d’abord les fibres lentes qui sont mobilisées et que les fibres rapides ne sont pas mobilisées pour des charges à intensité moyennes ou légères.

Schéma de Costill (1980)

Une fois que vous avez réellement déterminé vos objectifs et où vous voulez aller, il suffit simplement de définir précisément la gamme de répétitions que vous allez réaliser pendant vos entraînements.

Au niveau de la gamme de répétitions, cela se décompose de la manière suivante :

  • Nombre de répétitions faible : recrutement majoritaire de fibres rapides (type 2B).
  • Nombre de répétitions moyen : recrutement majoritaire de fibres rapides (type 2A).
  • Nombre de répétitions grand : recrutement majoritaire de fibres lentes (type 1).

 

Ci-dessous, vous retrouverez un tableau qui résume les gammes de répétitions à réaliser pour développer les fibres musculaires adaptées à vos objectifs.

Vous devez comprendre que suivant vos objectifs, vous devez choisir un poids qui vous amène proche de l’échec musculaire dans la gamme de répétition choisie.

Développement du type de fibres musculaires en fonction de la gamme de répétition

Gamme de répétition Type 1 Type 2B Type 2A
1 – 2 répétitions
Très faible
Excellent
Faible
3 – 5 répétitions
Très faible
Très bon
Bon
6 – 8 répétitions
Très faible
Bon
Excellent
9 – 12 répétitions
Faible
Faible
Très bon
13 – 15 répétitions
Bon
Très faible
Faible
16 – 25 répétitions
Très bon
Très faible
Très faible
25 – 50 répétitions
Excellent
Très faible
Très faible

quelle méthode d'intensification employer en fonction des différentes fibres musculaires

Les méthodes d’intensification pour les fibres rapides :

  • Pour développer les fibres de types 2, des exercices à charge maximale et supra maximale sont nécessaires (hypertrophie et raideur musculaire, perfectionnement du recrutement et de la synchronisation des unités motrices).
    Des procédés à puissance maximale (conjonction de force et de vitesse optimale) favorisent également le développement des fibres de type 2, ainsi que la coordination intermusculaire. [7]
  • Enfin, les procédés à vitesse maximale, avec une diminution de la force d’opposition, sont intéressants pour le geste sportif car ils favorisent l’utilisation des fibres rapides. [8]
  • Un autre axe de développement de l’explosivité est d’agir sur la composante élastique, série passive pour améliorer le cycle étirement – raccourcissement du muscle.
  • L’entraînement pliométrique améliore la raideur de cette composante et donc l’effet ressort. [9]
  • La méthode stato-dynamique permet aussi une mise en tension du muscle, donc une accumulation d’énergie, avant le mouvement.

Avec toutes ces données, il est facile de mettre en évidence quelles méthodes sont les plus appropriées en fonction du type de fibres à recruter ! [10] [11] [12]

TOUTES les méthodes d’intensification destinées à la « FORCE ».

TOUTES les méthodes d’intensification destinées à la « VITESSE ».

La méthode balistique via les exercices pliométriques.

les effets de l'entrainement sur les fibres musculaires

Il est généralement admis, que chaque individu a une répartition égale des différents types de fibres et que cette même répartition est déterminée génétiquement. [13]

La logique voudrait donc que peut-importe le type d’entraînement, les fibres que nous possédons ne changent pas, elles évoluent seulement.

De nombreux travaux ont mis en évidence l’influence du travail d’entraînement sur l’évolution de la typologie musculaire et des activités enzymatiques du métabolisme énergétique. [14]

Il est en effet primordial pour l’athlète et l’entraîneur de savoir si une préparation physique particulière peut modifier favorablement la typologie musculaire.
D’une manière générale, les changements de la proportion des fibres musculaires dépendent de la nature, de l’intensité, de la durée cumulée du travail d’entraînement et de l’âge de l’athlète entraîné. [15] [16]

Les dernières recherches actuelles semblent toutes aller dans le même sens, à savoir :

« On ne peut modifier la répartition des fibres lentes et rapides, mais on peut modifier la répartition des deux types de fibres rapides (fibre 2A et 2B) ». [17]

 

Ainsi, si vous vous entraînez pour des efforts de longue durée, alors, une partie de vos fibres rapides vont se transformer en fibres lentes pour permettre cet effort. [18]

A contrario, si vous vous entraînez sur des efforts de courtes durées, puissants et explosifs, une partie de vos fibres rapides (2B) vont se transformer en fibres rapides (2A) pour permettre d’augmenter les efforts courts, puissants et explosifs !

Malgré les recherches, je reste personnellement persuadé qu’un athlète peut développer de nouvelles fibres rapides. [19]

Puisqu’il y a un facteur que la recherche a mis en évidence, mais qui nous impose de nous interroger sur une déduction :

Les fibres rapides peuvent se convertir en fibres lentes,
alors pourquoi l’inverse ne serait-il pas possible ?

Bien évidemment, en ayant un programme d’entraînement bien agencé à développer ce type de fibres. [20] [21]

 

De plus, beaucoup de recherches ont mis en évidence le fait que lorsqu’une myofibrille a atteint son potentiel maximal de développement, elle se divise ! [22]
Il en résulte alors de nouvelles fibres et encore une fois, avec un entraînement adéquat, l’ajout potentiel de fibres rapides !

Les plus grands exemples restent les sprinteurs de courtes distances :

  • Norbert Payton, classé 38ème mondial en 1972 sur 100 mètres avec 10 secondes 2, dont la biopsie a démontré qu’il possédait 26% de fibres lentes pour 74% de fibres rapides.
  • Nelli Cooman, double championne du monde et sextuple championne d’Europe du 60 mètres entre 1985 et 1944, dont la biopsie a démontré qu’elle possédait 28% de fibres lentes pour 72% de fibres rapides.
  • Mary Decker, championne du monde du 1500 et du 3000 mètres en 1983, dont la biopsie a démontré qu’elle possédait 35% de fibres lentes pour 65% de fibres rapides.

Malgré ces données, il faut garder à l’esprit que c’est avant tout, l’entraînement qui conditionne le type de fibres que nous aurons ! [23]

Un entraînement spécifique en musculation pourrait amener à 25% de fibres lentes (rouges) et 75% de fibres rapides (roses et blanches). [24]

Mais bien sûr, ce type d’athlète ne sera sûrement pas au niveau d’un autre athlète ayant de bonnes prédispositions génétiques et le vieille adage « né pour être un athlète » semble être plutôt correct.

J’aurais donc tendance à dire que chaque athlète devrait privilégier le développement des fibres rapides (et plus particulièrement les 2B) au détriment des fibres lentes, sauf cas particuliers (marathoniens, triathlètes, etc …).
L’avantage à posséder un pourcentage élevé de fibres rapides, est que vos muscles réagiront plus positivement au travail de développement de la vitesse. En d’autres termes, en plus d’être au départ génétiquement avantagé en termes de force et de vitesse, vous aurez aussi plus de facilité à améliorer ces 2 qualités. Les séances de travail seront ainsi potentiellement de meilleure qualité et les progrès apparaîtront plus rapidement. [25]

faut-il entrainer ses muscles de la meme maniere

Comme pour le fait de déterminer la méthode à réaliser pour développer telle ou telle fibre, il faut que vous vous posiez la question suivante :

Quel est mon objectif principal ?

Suivant la réponse à cette question, la conclusion de savoir si oui ou non il faut entraîner ces muscles de la même manière, devient presque évidente.

  • Prenons le cas d’un sport demandant principalement des efforts courts, puissants et explosifs comme l’haltérophilie.
    Du point de départ jusqu’au point d’arrivée des différentes étapes des exercices de cette discipline (arraché et épaulé jeté), tous les muscles utiliseront les fibres rapides pour réaliser le mouvement.
    Par conséquent, tous les muscles doivent être entraînés de la même manière, pour développer les fibres rapides !
  • Prenons le cas d’un sport demandant principalement des efforts de longue durée comme le triathlon.
    Du point de départ jusqu’au point d’arrivée des différentes étapes des exercices de cette discipline (course à pied, cyclisme, natation), tous les muscles utiliseront ici les fibres lentes, pour réaliser les mouvements.
    Par conséquent, tous les muscles doivent être entraînés de la même manière, pour développer les fibres lentes !

Vous comprendrez donc, que le fait d’entraîner ces muscles de la même manière ou non, doit avant tout s’inscrire dans une logique de retranscription de la discipline concernée !

D’où l’importance de déterminer son ou ses objectifs !

quel est le pourcentage de type de fibres musculaires dans chaque muscle

Pour la grande majorité des individus, la répartition des différentes fibres musculaires pour chaque muscle est programmée génétiquement pour 50%.

Ce pourcentage de chaque fibre n’est toutefois pas le même dans tous les muscles !

Prenons le cas des soléaires (mollets), puisqu’ils contiennent toujours un fort pourcentage (80%) de fibres lentes (rouges).
Si on s’interroge deux minutes sur le pourquoi du comment, cela semble logique. En effet, le fait de marcher quotidiennement constitue un effort physique (de faible intensité), de longue durée, et vous savez désormais que les efforts de longue durée répétés fréquemment provoquent un changement de l’état de nos fibres au sein du muscle.

C’est a peu près le même cas de figure pour ce qui concerne : les quadriceps, les biceps, les triceps.
Marcher, porter, soulever, cela quotidiennement engendre un accroissement de fibres lentes (rouges) sur ce type de muscles !

Ci-dessous, une illustration démontrant le pourcentage de types de fibres musculaires au sein de nos différents muscles : [26] [27] [28]

comment déterminer son type de fibres musculaires

Bien évidemment, le facteur primordial au développement d’un type de fibres en particulier sera toujours :

L’ENTRAÎNEMENT

Cependant, on ne peut nier à l’heure actuelle, que ce qui détermine qu’un athlète se différencie plus qu’un autre, est sa prédisposition génétique à avoir naturellement un pourcentage de fibres en question.

Ci-dessous, vous retrouverez quelques tests facilement applicables pour vous permettre d’identifier si vous avez plus de :

FIBRES LENTES

FIBRES RAPIDES

Ces tests ne sont que des estimations approximatives, pour la plupart des athlètes, un entraînement adéquat au travail d’un type de fibres en particulier est suffisant.
Néanmoins, ces tests peuvent permettre de mettre en évidence certains cas particuliers !

TEST DU 80%

Sur ce premier test, vous devez au préalable connaître votre 1 R.M, autrement dit la charge maximale que vous êtes capable de soulever en une fois sur un mouvement spécifique.

Réalisation du test :

  • Chargez une barre (ou lestez-vous) à 80% de votre 1 R.M.
  • Réalisez un le maximum de répétitions possible.

Résultats du test :

  • Entre 2 et 4 répétitions : majoritairement de fibres rapides de type 2B.
  • Entre 4 et 6 répétitions : majoritairement de fibres rapides de type 2A.
  • Plus de 6 répétitions : majoritairement de fibres lentes.

TEST DU 85%

Sur ce second test, vous devez également au préalable connaître votre 1 R.M.

Réalisation du test :

  • Chargez une barre (ou lestez-vous) à 85% de votre 1 R.M.
  • Réalisez un le maximum de répétitions possible.

Résultats du test :

  • Entre 1 et 3 répétitions : majoritairement de fibres rapides de type 2B.
    Entre 3 et 5 répétitions : majoritairement de fibres rapides de type 2A.
    Plus de 5 répétitions : majoritairement de fibres lentes.

 

Quelques précisions :

Bien évidemment, ces tests ne feront évaluer que de façon approximative les types de fibres que contiennent vos muscles. Le meilleur moyen de connaître précisément la composition des muscles des différentes fibres est de réaliser une biopsie (un prélèvement) directement dans les muscles.

Prenez bien en compte également que chaque muscle est différent et par conséquent, chaque muscle possède des niveaux de fibres qui lui sont propre !

Si vous voulez connaître la prédisposition générale de votre corps, il faudra donc effectuer l’un de ces tests sur chacun des muscles de votre corps, ou réaliser une biopsie sur l’ensemble de vos muscles.

Pour ceux désirant effectuer un listing complet de la composition de vos muscles des différentes fibres, je vous conseille d’effectuer les tests cités ci-dessus sur les exercices cités ci-dessous :

type de muscle EXERCICE APPROPRIÉ
Quadriceps, fessiers
Squat
Ischios-jambier
Soulevé de terre jambes tendues
Pectoraux
Développé couché
Grand dorsal
Traction lesté
Trapèze
Rowing barre sur banc

conclusion

Prenez bien en compte que, quels que soient les résultats de vos tests, ceux-ci ne sont pas une fin en soi. Que vous ayez une prédominance de fibres rapides ou non, cela n’a finalement que peu d’importance !

En effet, ce qui sera le plus important, comme mentionné précédemment, sera :

VOTRE ENTRAÎNEMENT

Car rien ne remplacera jamais les effets d’un travail de qualité et régulier sur le développement de votre vitesse, force ou endurance ! [29] [30] [31]

Si vous êtes à prédominance fibres rapides, c’est un avantage certain qui conjointement à l’entraînement vous permettra d’atteindre un très haut niveau de force ou de vitesse. [32]

Si vous n’êtes pas à prédominance fibres rapides, vous ne serez sans doute pas le nouvel Usain Bolt, mais rien ne vous empêchera de faire de votre vitesse de sprint, un atout indéniable !

  • [1] Monod H., Flandrois R., 1985. Constitution et propriétés des fibres musculaires striées squelettiques. in Physiologie du Sport, Masson, Paris, 55-72.
  • [2] Bergh U., 1978. Maximal oxygen uptake and muscle fiber types in trained and untrained humans. Med. Sci. Sports, 10, 151.
  • [3] Horak V., Draber P., Hanak J., Matolin S., 1991. Fibre composition and tubulin localization in muscle of Thoroughbred sprinters and stayers. in Persson S.G.B., Lindholm A. and Jeffcott L.B.(Eds) : Equine Exercise Physiology, 3, 262-268.
  • [4] Brooke MH, Kaiser KK. Three « myosin adenosine triphosphatase » systems: the Références bibliographiques 191 nature of their pH lability and sulfhydryl dependence. J Histochem Cytochem. 1970;18:670-2.
  • [5] S. Nathan – SVT – option sciences expérimentales 1er.
  • [6] Lamas L, Ugrinowitsch C, Rodacki A, Pereira G, Mattos EC, Kohn AF, et al. Effects of strength and power training on neuromuscular adaptations and jumping movement pattern and performance. J Strength Cond Res. 2012;26:3335-44.
  • [7] Miller et coll. 1997.
  • [8] Henneman, 1957.
  • [9] G.Cometti, « Centre d’expertise de la performance » 2001.
  • [10] Mikesky A.E., Giddings C.J., Matthews W., Gonyea W.J., 1991. Change in muscle fiber size and composition in response to heavy-resistance. Med. Sci. Sports Exere., 19, 266-274.
  • [11] Thorstensson A., Grimby G., Karlsson J., 1976. Force-velocity and fiber composition in human knee extensor muscles. J. Appl. Physiol., 40, 12-16.
  • [12] Ebbeling, C. B., and P. M. Clarkson. Exercise-induced muscle damage and adaptation. Sports Med. 7: 207-234, 1989.
  • [13] Komi P.V., Klissouras V., Karvinen E., 1973. Genetic variation in neuromuscular performance, Int. Z. angew. Physiol. 31, 289-304.
  • [14] Valberg S., Essen-Gustavsson B., Lindholm A., Persson S., 1985. Energy metabolism in relation to skeletal muscle fibre properties during treadmill exercise. Equine Vet. J., 17, 439-444.
  • [15] Roneus M., 1993. Muscle characteristics in Standardbreds of different ages and sexes. Equine Vet. J., 25, 143-146.
  • [16] Roneus M., Lindholm A., 1991. Muscle characteristics in Thoroughbreds of different ages and sexes. Equine Vet. J., 23, 207-210.
  • [17] Gollnick P.D., 1982. Relationship of strength and endurance with skeletal muscle structure and metabolic potential. Int. J. Sports Med., 3, 26-32.
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  • [20] Howald H., 1982. Training-induced morphological and functional changes in skeletal muscle. Int. J. Sports Med., 3, 1-12.
  • [21] Pette D., Schnez U., 1977. Coexistence of fast and slow type myosin light chains in single muscle fibres during transformation as induced by long term stimulation. FEBS Lett., 83, 128-130.
  • [22] Jse Antonio and William J. Gonyea – Role of muscle fiber hypertrophy and hyperplasia in intermittently stretched avian muscle – Department of Cell Biology and Neuroscience, University of Texas Southwestern Medical Center, Dallas, Texas 75235-9039.
  • [23] Prud’homme D., Bouchard C., Leblanc C., Landry F., Fontaine E., 1984. Sensitivity of maximal aerobic power to training is genotype-dependent, Med. Sci. Sports Exerc., 16(5), 489-493.
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  • [25] MeMiken D., 1986. Muscle fiber types and horse performance. Equine practice, 8(3), 6-14.
  • [26] Brooke M.M., Kaiser K.K., 1970. Muscle fiber types : how many and what kind ? Arch. Neurol., 23, 369379.
  • [27] Bruce V.L., Turek R.J., 1985. Muscle fibre variation in the gluteus medius of the horse. Equine Vet. J., 17, 317-321.
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  • [29] Sinha A.K., Ray S.P., Rose R., 1991. Effect of training intensity and detraining on adaptations in different skeletal muscles. in Persson S.G.B., Lindholm A. and Jeffcott L.B.(Eds) : Equine Exercise Physiology, 3, 223-230.
  • [30] Booth, F. W., and D. B. Thomason, Molecular and cellular adaptation of muscle in response to exercise: perspectives of various models. Physiol. Reu. 71: 541-585, 1991.
  • [31] Yarasheski, K. E., P. W. R. Lemon, and J. Gilloteaux. Effect of heavy-resistance exercise training on muscle fiber composition in young rats. J. Appl. Ph,ysioZ. 69: 434-437, 1990.
  • [32] Pipes, T.V. (1994). «Strength training and fiber types. Scholastic Coach, as referenced in Muscle Fiber Types and Training», by Jason R. Karp, Track Coach #155.

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Cet article a 9 commentaires

  1. EHERMANN

    Vraiment passionnant 😊 infiniment merci pour ces conseils très enrichissant qui vont mettre d’une très grande utilité dans mon parcours de développement physique 💪 je vais continuer à éplucher chaque information sur votre site, encore grand merci 😊

    1. sant maclaw

      Bonjour EHERMANN,
      Merci surtout à vous pour ce superbe retour, vous n’imaginez pas à quel point cela me fait plaisir de voir que mon long travail est lu !
      Cordialement
      sant_maclaw

  2. compagnon

    formidable très beau travail félicitation bravo je suis admiratif

    1. sant maclaw

      Bonjour Compagnon,
      Je vous remercie sincèrement pour ce superbe retour, en espérant que le reste de mon contenu vous plaise tout autant !
      Cordialement

  3. Sacha

    Je vous félicite de votre excellent travail qui m’aura beaucoup aidé !

  4. Sacha

    Merci infiniment de se document très travailler, il m’aura beaucoup aidé !

    1. sant maclaw

      Bonjour Sacha,
      Non, merci à vous pour ces superbes retours !
      Cordialement
      sant_maclaw

  5. Snatch flex

    Bonjour,
    Je vous remercie beaucoup pour votre travail de vulgarisation, qui est fortement sourcé.
    Cela va m’aider dans ma pratique personnelle, et aussi pour mieux expliquer les tenants et aboutissants de l’entrainement de la force à mes adhérents. En tant qu’éducatrice sportive orientée APA, je milite pour la force de certains muscles en particulier.
    La force c’est la santé 🙂 gloire au muscle et à ses tendons !

    1. sant maclaw

      Bonjour Snatch flex,
      Non, merci à vous pour ce superbe commentaire !
      Et comme vous dites : « La force c’est la santé 🙂 gloire au muscle et à ses tendons ! »
      Cordialement
      sant_maclaw

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