sommaire
introduction du dips
Le dips est le troisième mouvement de compétitions de street lifting sur lequel les athlètes sont jugés. Il est l’exercice de street lifting qui génère la plus grande admiration puisqu’il est l’exercice qui permet l’ajout de charge additionnelle le plus important, offrant par conséquent aux publics, des records de force maximale spectaculaire.
De par sa facilité d’accès comparé aux deux autres mouvements du street lifting (muscle-up et traction), le dips est devenu aux yeux du public, et de loin, le mouvement le plus apprécié des street lifters. C’est pour les athlètes de street lifting, sans aucun doute, le mouvement de force maximale par excellence, redouté par certains, vénéré par d’autres.
L’émergence du street lifting dans le monde depuis 2016, à vue naître des records de performances sur le mouvement de dips.
présentation du dips
L’athlète vient se placer en appui vertical sur les barres parallèles, bras tendus en extension complète et jambes dans le vide, ces dernières étant légèrement écartées afin de permettre l’accès à la charge additionnelle.
- Au départ du mouvement, l’athlète va inspirer, bloquer sa respiration, contracter la sangle abdominale et la région lombaire afin de venir fléchir les avant-bras sur les bras dans le but d’amener la poitrine au niveau des barres parallèles. Cette descente du buste doit être contrôlée jusqu’à la limite permise par la mobilité de l’athlète, centré approximativement à un niveau de flexion du coude de 90° et à l’hyperextension de l’épaule autour de 50 à 70°. [1] [2]
- Quand la poitrine arrive au niveau des barres parallèles, l’athlète redresse complètement son buste en terminant la répulsion de ses membres supérieurs jusqu’à revenir à la position initiale par une flexion de l’épaule et une extension des coudes. Enfin l’athlète cherchera à expirer en fin d’effort.
- Il va alors maintenir l’extension de son corps une seconde, puis relâcher les barres parallèles en maintenant la sangle abdominale et la région lombaire contractées.
Pendant toute l’exécution du mouvement, il est impératif de ne jamais relâcher la contraction de la sangle abdominale mais également des muscles de la région lombaire afin de réaliser un mouvement sécuritaire.
Le dips est un excellent exercice pour étirer le grand pectoral et assouplir la ceinture scapulaire mais il n’est pas recommandé aux débutants, car il demande l’acquisition préalable d’une certaine force.
Dans tous les cas, et peu importe le niveau de l’athlète, il faudra exécuter les dips avec prudence afin de ne pas traumatiser l’articulation de l’épaule.
physiologie du dips
Les « dips » ou « répulsions aux barres parallèles » est un exercice polyarticulaire.
L’amorce du mouvement est générée principalement par les membres supérieurs que sont rétrospectivement :
- le grand pectoral,
- le triceps brachial,
- les faisceaux antérieurs du deltoïde,
- l’anconé.
Cet ensemble de muscles permet alors l’exécution du mouvement de dips par la flexion et l’extension des membres supérieurs de l’athlète.
Les muscles intervenants principalement lors d’un dips sont les suivants : [3] [4]
Néanmoins, les muscles sollicités lors des dips ne s’arrêtent pas simplement à ce spectre. Ainsi, il est considéré comme un des mouvements de musculation des plus fonctionnels et complet puisqu’à lui seul, il permet de recruter presque l’intégralité des muscles des membres supérieurs.
Durant toute l’exécution du mouvement, les différents faisceaux du deltoïde, le trapèze, le biceps brachial, le dentelé antérieur travail en synergie avec pour rôle majeur, grâce à une contraction isométrique, de permettre la continuité de la fixation du buste. [5]
Bien que les principaux muscles agonistes impliqués dans le mouvement de dips permettent de générer le mouvement, de nombreux muscles ayant pour rôle de stabiliser l’exécution du mouvement rentre en jeu, tels que la plupart des muscles que constituent le dos et l’avant-bras.
MUSCLES AGONISTES PRINCIPALEMENT SOLLICITÉS
MUSCLES ANTAGONISTES PRINCIPALEMENT SOLLICITÉS
MUSCLES SYNERGIQUES PRINCIPALEMENT SOLLICITÉS
les phases du dips
La position de départ est une phase importante du mouvement de dips, qui a pour principal objectif de permettre à l’athlète de générer de façon efficiente, des postures et des fixations.
Cette phase consiste donc pour l’athlète à venir :
- ouvrir les jambes d’un espacement suffisant pour accueillir la charge additionnelle,
- verrouiller les mains,
- tendre les bras tout en les relâchant,
- placer le menton en contact de la poitrine,
- fixer le dos par les mouvements de protraction et dépression scapulaire,
- contracter les abdominaux et les membres inférieurs.
Dès lors que l’athlète a fini de générer ces postures et ces fixations, les articulations des épaules, mains, bassin, genoux et chevilles sont alignées le plus verticalement possible.
Ce placement permet alors une répartition des charges équilibrées et il est nécessaire de stabiliser la charge, afin de ne pas modifier le centre de masse de l’athlète.
Il faut savoir que la position de départ est une phase qui, mal exécutée, va assurer un échec de l’athlète, voire même, peut engendrer la blessure de ce dernier.
Souvent négligée, la descente de l’athlète lors du mouvement de dips constitue pourtant la phase primordiale du mouvement. Tous les points précités précédemment sont importants, mais c’est la descente qui détermine souvent la réussite ou l’échec de l’athlète sur le mouvement de dips.
Cette phase consiste donc pour l’athlète à mettre l’accent sur :
- le maintien permanent de
- l’équilibre général,
- la fixation du dos,
- la trajectoire du mouvement,
- la bonne amplitude de flexion,
- le contrôle de l’accélération du mouvement.
La réalisation d’une performance sportive sur le mouvement de dips, est la résultante de l’aptitude à coordonner la contraction successive des muscles sollicités et l’application d’une technique parfaite.
La trajectoire du mouvement lors de la descente doit toujours s’effectuer dans un couloir efficient, sans en subir les modifications dues à la charge.
Une descente rapide peut comporter certains avantages :
- pas de perte d’énergie,
- utilisation plus importante du rebond et du temps de ressort.
Malgré cela, les désavantages sont trop nombreux pour que cette méthode soit conseillée :
- perte de la trajectoire du mouvement,
- moins bonne fixation du dos,
- accélération trop importante de la charge.
La fin de la descente est caractérisée par l’arrivée de l’athlète en position de flexion huméro-ulnaire, formant un angle inférieur à 90° et plus communément environ 80°.
Il s’agit de la première accélération du mouvement. Une fois en flexion complète des bras et après avoir bénéficié d’un léger rebond lors de la descente, l’athlète doit pousser avec réaction et une explosion neuro-musculaire, propre à lui donner une accélération ascendante, par l’action simultanée des deltoïdes (faisceaux antérieurs) et des grands pectoraux.
Cette phase marque également la première action musculaire de la force de poussée des membres supérieurs. Ici, l’action des deltoïdes et plus particulièrement des faisceaux antérieurs est prédominante et constitue le principal moteur de l’exécution du mouvement.
Cette action prédominante des deltoïdes à l’exécution du mouvement, constitue également le premier passage critique du mouvement de dips. En effet, l’angle formé au sein de l’articulation huméro-ulnaire se situe sur le point le plus bas à 80° jusqu’au point le plus de haut de cette phase, à 100°.
Ce degré d’angle va engendrer auprès de l’athlète un étirement excessif des faisceaux antérieurs des deltoïdes et lorsque l’on sait que plus un muscle est étiré, moins il est fort, on comprend alors aisément pourquoi cette phase est considérée comme un passage critique du mouvement de dips.
Tout au long de cette phase, l’athlète doit néanmoins veiller au maintien permanent de/du :
- placement du menton en contact de la poitrine,
- l’équilibre général,
- la fixation du dos,
- la contraction des abdominaux et des membres inférieurs.
Il s’agit de la deuxième accélération du mouvement. Fort de l’accélération générée lors de la phase précédente, l’athlète doit toutefois au cours de cette phase, persévérer dans la continuité de l’accélération du mouvement.
Cette phase constituant la deuxième poussée des membres supérieurs, est marquée par la participation rigoureuse des grands pectoraux, au détriment des deltoïdes.
Ce nouveau recrutement musculaire des grands pectoraux est dû à l’angle formé au sein de l’articulation huméro-ulnaire, se situant sur le point le plus bas à 100°, jusqu’au point le plus de haut de cette phase à 125° et ne constitue généralement pas une difficulté.
En effet, la forte corrélation entre les insertions des deltoïdes et des grands pectoraux n’engendre pas ou très peu de perte de vitesse au sein du mouvement de l’athlète.
De plus la surface musculaire des grands pectoraux étant nettement supérieure à celle des deltoïdes, cela compense rapidement la perte de vitesse due à la transition musculaire entre deux groupes musculaires.
Néanmoins, cette phase est préparatoire à la phase suivante et afin d’appréhender au mieux cette dernière, il est impératif pour l’athlète de veiller à conserver l’accent sur :
- le maintien permanent de l’équilibre général,
- la fixation du dos,
- la trajectoire du mouvement,
- la contraction des abdominaux et des membres inférieurs.
Cette phase constitue le passage critique le plus difficile à aborder pour les athlètes. En effet, malgré les deux accélérations générées lors des phases précédentes, ces dernières sont fortement décélérées dues à la transition musculaire entre l’engagement rigoureux des triceps, au détriment des grands pectoraux.
Toute transition musculaire connaît un ralentissement, mais ce ralentissement est d’autant plus marqué par le fait que la densité musculaire des triceps est nettement moins grande que celle des grands pectoraux. En prenant en compte le fait que moins un muscle est gros, moins il a de potentiel pour être fort, on comprend alors naturellement pourquoi cette phase est considérée comme le passage critique le plus difficile à aborder, pour une grande majorité d’athlètes.
Et ce nouveau recrutement musculaire des triceps, est dû à l’angle formé au sein de l’articulation huméro-ulnaire se localisant aux alentours de 125° et se terminant à 180°, soit la position de départ. Ce verrouillage final au moment de l’extension des coudes s’effectuera principalement grâce à l’action des triceps, puisque biomécaniquement parlant, ce sont les triceps qui permettent l’extension complète des bras.
Toutefois, afin de terminer et valider son essai, cette phase de transition entre l’engagement de ces deux groupes musculaires doit être la plus courte possible et se passe naturellement à partir du moment où l’on n’est bien fixé.
Il est donc primordial pour l’athlète au cours de cette phase de préserver :
- le maintien permanent de l’équilibre général,
- la fixation du dos,
- la trajectoire du mouvement,
- la contraction des abdominaux et des membres inférieurs.
C’est la phase la moins compliquée du mouvement, elle est marquée par un retour en position de départ de l’athlète, les mêmes principes fondamentaux s’appliquent de nouveau durant cette phase.
Cette phase consiste donc pour l’athlète à venir :
- bomber la poitrine,
- verrouiller les mains,
- tendre les bras tout en les relâchant,
- contracter les abdominaux et les membres inférieurs.
Ce dernier doit néanmoins chercher à stabiliser le mouvement et marquer un temps d’arrêt, afin de marquer son essai comme validé.
La fin du mouvement est marquée par un retour de l’alignement des articulations des épaules, mains, bassin, genoux et chevilles le plus verticalement possible. Une légère antéversion du bassin est alors recommandée, ainsi qu’une ouverture prononcée de la poitrine.
analyse anato-morphologie du dips
Les caractéristiques morphologiques dues à l’hérédité sont d’une grande importance, quant à l’approche technique du mouvement, ainsi que le style employé.
Il conviendra donc pour l’entraîneur, d’évaluer les prédispositions génétiques de l’athlète dans le but, de déterminer la position la plus appropriée à l’exécution correcte des dips en fonction de ses différentes contraintes anatomiques.
Il s’agit là encore, comme pour tout geste sportif, d’une adaptation personnelle basée sur un certain nombre de paramètres importants qu’il convient d’étudier.
morphologie osseuse favorable a la performance sportive du dips
CAGE THORACIQUE ÉPAISSE
CLAVICULES COURTES
BRAS COURTS
L’ÉPAISSEUR DE LA CAGE THORACIQUE
Cage thoracique épaisse :
Une cage thoracique épaisse permet de limiter l’amplitude du mouvement et l’étirement des grands pectoraux à la fin de la phase excentrique (phase de descente) du mouvement (quand la poitrine arrive au niveau des barres parallèles) et de réaliser un dips en toute sécurité.
Lorsque cette spécificité anatomique est accompagnée par des bras et avant-bras courts, alors, la limitation de l’amplitude du mouvement se voit d’autant plus accentuée. Cette particularité anatomique fait souvent naître les plus grands champions aux dips.
LA LONGUEUR DES CLAVICULES
Clavicules courtes :
Généralement, les athlètes possédant des clavicules courtes seront capables de mieux stabiliser leurs scapulas (anciennement omoplates), ce qui se traduira par un mouvement global mieux réalisé. De plus, si l’athlète possédant cette particularité morphologique est capable de stabiliser ses scapulas, il en résultera un meilleur étirement de ses grands pectoraux. Et plus un muscle est étiré lors d’un exercice, plus il est apte à se développer.
Pour finir, il est bon de préciser que généralement, ce type de morphologie est accompagné de muscles grands pectoral et triceps brachial relativement courts et plus un muscle est court, moins il a de surface à parcourir pour réaliser le mouvement, rendant le mouvement plus facile pour l’athlète.
LA LONGUEUR DES BRAS
Bras courts :
Plus les bras seront courts, moins l’amplitude du mouvement sera grande, offrant alors à l’athlète moins de degré de flexion à réaliser au sein du mouvement.
Cela est d’autant plus vrai pour les avant-bras, plus ces derniers seront courts et moins les grands pectoraux seront étirés puisqu’ils s’insèrent directement sur l’humérus.
Les athlètes possédants des bras et avant-bras courts, associés à une cage thoracique épaisse, limitent donc grandement l’étirement des grands pectoraux et par conséquent, réalisent un mouvement avec plus de sécurité.
Il n’est donc pas étonnant de rencontrer dans ce type de morphologie, les plus grands champions de dips. [6]
anatomie musculaire favorable
a la performance sportive du dips
PECTORAUX LONGS
DELTOÏDES COURTS
TRICEPS BRACHIAUX COURTS
Même s’il est vrai que généralement la morphologie osseuse détermine l’anatomie musculaire, il n’en reste pas moins vrai que chaque individu est unique et par conséquent, des particularités anatomiques peuvent émerger.
LA LONGUEUR DES PECTORAUX
Pectoraux longs :
Plus les pectoraux viendront s’insérer bas sur l’humérus, plus ces derniers seront longs. Il en résultera un meilleur étirement de ces muscles. Et plus un muscle est étiré lors d’un exercice, plus il est apte à se développer et développer de la force.
LA LONGUEUR DES DELTOÏDES
Deltoïdes courts :
Plus les deltoïdes viendront s’insérer haut sur l’humérus et plus ils seront courts. Ayant pour conséquence de laisser la majorité du travail aux grands pectoraux.
LA LONGUEUR DES TRICEPS
Triceps brachiaux courts :
Plus les triceps brachiaux viendront s’insérer haut sur le cubitus et plus ils seront courts. Ayant pour conséquence de laisser également la majorité du travail aux grands pectoraux.
Toutes ces particularités anatomiques feront en sorte pour l’athlète, de privilégier le recrutement des grands pectoraux au détriment des deux autres muscles agonistes, à savoir, les deltoïdes et les triceps brachiaux.
Les grands pectoraux ont un potentiel de développement de la force nettement plus grand que les deux autres muscles agonistes étant donné leur densité musculaire nettement supérieure.
Cela aura donc pour conséquence de favoriser la performance sportive, sur le mouvement de dips.
Aux vues de toutes ces données, on peut alors en déterminer une génétique la plus favorable à la performance sportive sur le mouvement de dips.
Néanmoins, il faut nuancer que si l’athlète ne correspond pas à ces critères, cela ne veut pas forcément dire qu’il ne deviendra jamais bon sur le mouvement de dips.
Ces athlètes ont peu de chance de devenir aussi forts voire plus forts que les plus grands champions de street lifting.
Cependant, je reste convaincu que peu importe les mauvaises prédispositions génétiques d’un individu, ce qui fait qu’un athlète devient athlète, est son acharnement au travail.
Puisque les facteurs déterminants de la performance sportive seront avant tout déterminés, par le travail que procurera l’athlète à son développement.
« La force ne vient pas de la victoire. Ce sont vos efforts qui développent vos forces ».
Aux travers de ces divers éléments anatomique et compte tenu de la capacité volatile de l’articulation de l’épaule, entraînant une trajectoire du bras variable et modifiable. Le mouvement de dips peut être réalisé de différentes façons.
Ainsi, il a été identifié deux façons de réaliser les dips, directement en rapport avec les points forts musculaires et les structures morphologiques des athlètes.
DIPS COUDES ÉCARTÉS
DIPS COUDES SERRÉS
Pectoraux fort
Triceps brachiaux fort
Bras courts
Bras longs
Cage thoracique épaisse
Cage thoracique maigre
Musculairement parlant, la différence entre ces deux façons d’exécuter le mouvement, sera l’implication du grand pectoral et du triceps brachial.
Ainsi, si l’anatomie musculaire de l’athlète a tendance à être favorable au développement des triceps, alors il serait judicieux pour ce dernier d’effectuer les dips avec le buste non penché vers l’avant et les coudes serrés. [1] [7] [8] [9] [10]
A contrario, si l’anatomie musculaire de l’athlète a tendance à être favorable au développement des pectoraux (comme la majorité des pratiquants) au détriment de ses triceps brachiaux. Alors, il serait plus judicieux pour ce dernier, d’effectuer les dips avec le buste penché vers l’avant et les coudes larges. [11] [12] [13]
La majorité des pratiquants devraient se tourner vers l’exécution des dips buste penché et coudes écartés. En effet, cette exécution est dite plus sécuritaire pour les pratiquants non-initiés puisque cette dernière, en plaçant les fibres du grand pectoral dans le bon axe de travail, n’entrave pas son bon déroulement. [14]
Il est important tout de même de préciser que malgré une bonne analyse morpho-anatomique de l’athlète par l’entraîneur, ne suffit pas et ne prend pas en compte un dernier facteur déterminant. En effet, une charge additionnelle employée au cours du mouvement peut également modifier la trajectoire du mouvement et ainsi opérer plusieurs changements biomécaniques qui modifient l’activité musculaire. Fournissant potentiellement une plus grande ou une moindre stimulation sur le muscle ciblé qui a l’intention d’être sollicité. [15]
Il convient alors pour l’entraîneur, d’analyser non seulement l’aspect morphologique et anatomique de son athlète, mais également de mettre en pratique son athlète directement sur le mouvement, afin d’en déterminer la meilleure stratégie à employer.
Chaque athlète devra alors trouver, en fonction de sa morphologie et anatomie, le style et la technique appropriée à employer.
risques de blessures du dips
Comme dans tous gestes sportifs, lorsque l’athlète est en perpétuel recherche de performances sportifs, celui-ci accroît grandement le facteur risques de blessures.
Afin de prévenir l’apparition de ces blessures, il convient pour l’athlète comme pour l’entraîneur d’identifier les risques potentiels sur chacun des mouvements que devra pratiquer l’athlète.
En fonction du geste sportif pratiqué, des blessures sont clairement identifiés permettant alors la compréhension de l’apparition de ces dernières, dans un but éventuel de renforcement des muscles associés.
Concernant le mouvement de dips, les blessures les plus courantes sont :
BLESSURE N°1
FOURMILLEMENTS DANS LES BRAS
BLESSURE N°2
DOULEURS AUX COUDES
BLESSURE N°3
CLAQUEMENTS DES ÉPAULES
BLESSURE N°4
DOULEURS À L’AVANT DES ÉPAULES
BLESSURE N°5
RISQUES DE DÉCHIRURES MUSCULAIRES
BLESSURE N°1
FOURMILLEMENTS DANS LES BRAS
Cette pathologie, souvent bénigne est la conséquence généralement d’une exécution hasardeuse du geste sportif. Les athlètes rapportent alors ressentir des picotements, des fourmillements et/ou une insensibilité dans les bras ou dans les doigts qui peuvent parfois aller jusqu’à l’incapacité totale du geste sportif.
Ces symptômes sont donc dus à un mauvais positionnement du cou lors de la pratique de certains exercices (plus particulièrement des exercices du haut du corps). C’est en particulier le cas aux dips où les athlètes ont tendance à exagérer l’extension du cou (tête vers l’arrière). En conservant la tête vers l’arrière aux dips, l’athlète risque d’entraver le flux nerveux du plexus brachial au niveau des vertèbres C4, C5, C6, C7, CS et T1 et comme ces nerfs traversent tout le bras, l’irradiation peut affecter le bras, le coude ou la main.
Afin de prévenir l’apparition de cette pathologie, il suffit simplement de réaliser le mouvement de dips avec la tête portée en avant (flexion du cou), tout en rapprochant le menton de la poitrine.
Si la pathologie est installée, il est important pour l’athlète de stopper toute exécution d’exercice où la tête est renversée en arrière, le cou en extension.
BLESSURE N°2
DOULEURS AUX COUDES
Les douleurs aux coudes sont des pathologies d’usure, qui sont en général les conséquences directes d’un entraînement excessif, basé sur l’accumulation de séries longues.
Aux dips, lors du verrouillage bras tendus pour revenir en position de départ à la fin du mouvement concentrique, l’articulation du coude subit des frottements et des microtraumatismes qui peuvent entraîner à la longue une inflammation.
Ces lors de ces extensions répétées des avant-bras, que l’olécrane vient buter dans la fosse olécranienne de l’humérus. L’articulation subit alors des microtraumatismes qui peuvent générer à la longue une inflammation douloureuse de la face dorsale du coude.
Cette pathologie propre aux dips, peut plus rarement générer des calcifications intra-articulaires particulièrement invalidantes. Dans ce cas, l’opération chirurgicale est souvent la seule solution pour récupérer une extension complète du bras.
Il faudra ensuite reprendre pendant quelques temps l’entraînement aux dips en évitant cette fois d’étendre totalement les avant-bras en fin de mouvement, cela jusqu’à ce que la douleur ait totalement disparu.
Il est généralement conseillé pour les athlètes subissant cette pathologie, d’arrêter totalement l’exercice jusqu’à la disparition de la douleur, puis d’effectuer une reprise progressive.
A ce jour, seul le repos permet la récupération des tendons dans le but de réduire l’inflammation de ces derniers.
BLESSURE N°3
CLAQUEMENTS DES ÉPAULES
Cette deuxième pathologie est beaucoup plus contraignante, puisqu’elle est généralement synonyme d’un déséquilibre postural et par conséquent, sera beaucoup plus difficile à corriger.
Généralement les athlètes ayant ces pathologies rapportent entendre et/ou ressentir comme un claquement situé à l’avant des épaules, comme si une buté se faisait à l’intérieur. Au départ, ces petits claquements ne sont que des gênes pour les athlètes, et l’erreur que ces derniers font est de persévérer dans leurs entraînements.
Ces gênes vont alors devenir des douleurs, pour finir sur des douleurs qui iront totalement incapacités ces athlètes. [16]
Ces symptômes sont le résultat des frottements du tendon du supra-épineux qui est comprimé entre la tête de l’humérus et la voûte ostéoligamentaire formée par la face antérieure de l’acromion et le ligament acromio-coracoïdien.
Il s’ensuit une inflammation qui commence en général par la bourse séreuse, qui normalement protège le tendon supra-épineux des frottements excessifs, pour continuer par le tendon supra-épineux lui-même. Si cette inflammation n’est pas traitée, cela finira par toucher les tendons adjacents de l’infra-épineux à l’arrière et la longue portion du biceps à l’avant. Toutes élévations du bras deviennent alors extrêmement pénibles et à la longue, il peut y avoir une détérioration irréversible du tendon du supra-épineux avec calcification et parfois même rupture.
La classification de Rockwood est actuellement la plus populaire et la plus adaptée car elle associe un stade à un niveau lésionnel ligamentaire, afin de connaître la sévérité de la pathologie. [17]
La raison pour laquelle ces frottements sont présent, est que en raison de mauvaises habitudes posturales associé au temps passé penché avec les épaules intérieurement tournées. Les athlètes ont tendance à développer des déséquilibres musculaires (en particulier du dentelé antérieur et des faisceaux inférieurs des trapèzes), qui modifie la rotation ascendante normale de la scapula.
En effet, l’humérus est maintenu en place (dans la fosse glénoïde) par les muscles de la coiffe des rotateurs, tandis que d’autres muscles stabilisent les scapulas :
Lorsque nous déplaçons notre bras par abduction, l’humérus reste dans la cavité scapulaire, car la scapula s’incline en même temps (par rotation ascendante) pour accueillir l’humérus, et lui permettre d’avoir l’espace dont il a besoin pour se déplacer librement.
En ayant pas suffisamment les muscles responsables de l’inclinaison de la scapula renforcés, l’athlète ne permet pas à l’humérus d’avoir suffisamment d’espace pour se déplacer. Les conséquences de ce manque d’espace varient d’un athlète à l’autre en fonction de la gravité du manque de renforcement, mais également de la durée de la pathologie.
Il faut donc, à la moindre douleur suspecte, arrêter pendant quelque temps ces techniques traumatisantes et les remplacer par des exercices améliorant la mobilité des épaules et le renforcement des muscles de la coiffe des rotateurs.
BLESSURE N°4
DOULEURS À L’AVANT DES ÉPAULES
Les pathologies situées au niveau des épaules font parties des plus récurrentes chez les street lifters. Elles sont mêmes parfois, la cause principalement de l’arrêt totale de l’entraînement.
Paradoxalement, nous le verrons par la suite, mais elles font parties des pathologies qui peuvent être facilement évitées.
Rappelons avant toute chose, que la tête de l’humérus est solidement maintenue contre la cavité glénoïde de la scapula, par un ensemble musculaire aux tendons adhérant ou traversant la capsule articulaire.
Cet ensemble est composé :
- à l’avant par le subscapulaire,
- un peu plus à l’extérieur par la longue portion du biceps,
- au-dessus par le supra-épineux,
- et enfin à l’arrière par l’infra-épineux et le petit rond.
Les muscles subscapulaires, supra-épineux, infra-épineux et petit rond sont dit « profonds » et sont les plus les proches des articulations. Ils assurent le maintien de la stature et de la posture, on parle alors de la coiffe des rotateurs.
Souvent négligée ou tout simplement méconnue, la coiffe des rotateurs est un ensemble de muscles profonds servant à stabiliser, afin de maintenir l’articulation de l’épaule.
La coiffe des rotateurs est composée de 4 muscles courts et profonds que sont rétrospectivement :
Ils ont donc pour rôles principaux de stabiliser l’épaule. Les muscles rotateurs jouent un rôle fondamental dans la synergie deltoïde – coiffe des rotateurs, en étant garants de la stabilité articulaire lors de mouvement global comme en l’occurrence ici, les dips. [18] [19]
Un spasme, une hypertonicité, ou au contraire un manque de tonicité d’un ou plusieurs de ces muscles, pourront entraîner une mauvaise position de l’articulation de l’épaule. Cette mauvaise position sera la cause, lors des mouvements du bras, de frottements susceptibles de générer des pathologies inflammatoires. [20] [21]
Et c’est à ce moment, que nous pouvons rentrer dans le vif du sujet. En effet, lorsque l’athlète effectue le mouvement de dips (et plus particulièrement, une mauvaise exécution), celui-ci va étirer le tendon du chef long du biceps brachial, qui va venir frotter contre la gouttière bicipitale. Et si l’athlète n’est pas suffisamment renforcé, préparé ou si l’exécution est mal contrôlée ou bien encore, si la gouttière bicipitale n’est pas suffisamment profonde. Alors le tendon du chef long du biceps brachial va sortir de cette gouttière bicipitale, ayant pour conséquence de distendre le tendon du subscapulaire. [22]
Généralement les athlètes ayant ces pathologies, ressentent comme une vive douleur située à l’avant des épaules. Lorsque ces douleurs apparaissent, il est alors conseillé de stopper le mouvement de dips jusqu’à la totale disparition des gênes, afin d’éviter toutes sorties du chef long du biceps brachial de sa gouttière bicipitale, dans le but de laisser récupérer le tendon du subscapulaire. Parallèlement, il va falloir que l’athlète concentre son entraînement sur l’étirement du chef long du biceps brachial et de façon spécifique.
La meilleure façon d’étirer le chef long du biceps brachial est alors pour l’athlète, de se saisir d’une paire d’haltère (poids léger fortement conseillé) et de se placer debout, immobile, pieds largeur épaules et abdominaux gainés. Placer les haltères au-dessus de la tête, en conservant les bras avec une légère flexion qui ne bougera pendant toute l’exécution du mouvement. Au départ du mouvement, l’athlète va alors effectuer une rétraction ainsi qu’une dépression scapulaire, puis chercher à descendre les haltères dans l’alignement verticale de son corps, tout en cherchant à faire en sorte de les éloigner le plus possible l’une de l’autre. [23]
Une fois la douleur disparue, la reprise du mouvement peut alors s’effectuer et il est généralement conseillé d’incorporer dans sa phase d’échauffement ce mouvement, mais de façon dynamique dans le but d’améliorer la mobilité de ce dernier.
Toute notion de maintien isométrique est alors absente, le but pour l’athlète est alors d’aller chercher de grandes amplitudes sur ce mouvement et de façon progressive, afin de préparer son corps au mouvement de dips.
Comme nous l’avons vu, les blessures aux épaules sont en général beaucoup plus profondes et apparaissent le plus souvent au cours d’un faux mouvement et à la suite d’une longue usure par frottement des structures tendineuses, renforçant la capsule articulaire.
Il existe néanmoins 3 gestes simples, afin d’éviter au mieux les douleurs aux épaules sur le mouvement de dips :
- améliorer la souplesse du chef long du biceps brachial,
- renforcer spécifiquement le subscapulaire,
- adapter, adopter et contrôler parfaitement la trajectoire du mouvement de dips.
BLESSURE N°5
RISQUES DE DÉCHIRURES MUSCULAIRES
Les risques de déchirures musculaires, bien que rare, sont une éventualité pour les athlètes recherchant la performance sportive sur un geste sportif.
Les dips deviennent alors dangereux, lorsque c’est la charge qui dicte le mouvement et non l’athlète.
Mais au-delà de l’aspect biomécanique du mouvement propre à l’athlète, c’est surtout l’aspect morphologique qui favorise le facteur risque de déchirure et plus particulièrement du muscle grand pectoral.
En effet, plus les bras et surtout les avant-bras de l’athlète, seront longs, plus l’humérus sera descendu et plus le grand pectoral sera dangereusement étiré. Cet effet d’étirement sera d’autant plus accentué, lorsque ces longs bras seront accompagnés d’une cage thoracique peu épaisse. Avec ce type de morphologie, les grands pectoraux sont dangereusement étirés, ce qui augmente et avec des charges importantes, les risques de déchirures musculaires ou de ruptures tendineuses. [24] [25]
Il n’est donc pas étonnant que la plupart des déchirures surviennent chez les athlètes longilignes, c’est-à-dire chez les personnes ayant proportionnellement des membres longs.
Afin de prévenir au mieux l’apparition des déchirures musculaires, il faut que l’athlète veille à contrôler parfaitement l’exécution de son mouvement et effectuer une exécution du mouvement adaptée à son anato-morphologie.
- Fédération Nationale de Street Lifting – Règlement Dips- Street lifting FNSL.
- Frédéric Delavier – Guide des exercices musculaires. approche anatomique. Arcadia – 2000.
- Frédéric Delavier – Guide des mouvements de musculation – 3ème Édition.
- Frédéric Delavier – Guide des mouvements de musculation.
- Superphysique – Guide complet des dips en musculation.
- Boowiki – DIP (EXERCICE).
- Jurgen Weineck – Manuel d’entraînement, Édition Vigot – 1990.
- Marc Vouillot – La force athlétique, Edition Chiron – 2005.
- F.F.H.M.F.A.C – Force athlétique.
- Université de Lorraine – Nutrition et force athlétique : comprendre la physiologie de l’effort de force afin d’établir des stratégies nutritionnelles spécifiques – 06 Juillet 2017.
- Eric Favre – Les dips répulsions aux barres parallèles.
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