définition de l'aérobie

sommaire

intéret de l'aérobie

La filière aérobie est la filière reine des efforts de longue durée.

C’est notamment elle qui permet des exploits de performance comme en :

  • Marathon.
  • Cyclisme.
  • Aviron.
  • Triathlon.
  • Athlétisme (fond ; demi-fond).
  • Natation.

Concrètement, elle concerne tous les sports d’endurance !

Du fait de la nécessité de la présence de l’oxygène dans le corps humain pour son bon fonctionnement, l’amélioration de sa condition physique est fortement liée à son potentiel aérobie.
Quels que soient les types d’efforts à réaliser dans la discipline pratiquée, le métabolisme aérobie interviendra soit comme facteur prépondérant à la performance sportive, soit comme support utile pour la récupération.

Cette filière permet de créer de l’énergie (ATP) en utilisant de l’oxygène. Plus précisément, elle produit 39 ATP en dégradant le glycogène musculaire (réserves de sucre) et le glucose sanguin via la glycolyse, ainsi que les triglycérides (acides gras stockés dans le tissu adipeux) via la lipolyse. Leurs oxydations fournissent encore plus d’énergie que celles du glucose mais consomment en revanche plus d’oxygène.

L’intérêt majeur de l’utilisation des lipides plutôt que des glucides dans la filière aérobie, est qu’une molécule de lipide va permettre de resynthétiser beaucoup plus d’ATP qu’une molécule de glucose ou de glycogène. Au lieu des 39 ATP resynthétisée à partir du glucose/glycogène, ce sont jusqu’à 460 ATP qui seront produits à partir d’une molécule de lipide !

Mais il faut une condition particulière pour que la filière aérobie puise dans les lipides plutôt que dans les glucides : il faut que l’intensité de l’exercice soit faible.

Le produit final de ce catabolisme est l’eau (H2O) et le gaz carbonique (CO2). Par conséquent, cette voie énergétique ne produit aucun « déchet ». Ces deux chaînes de réactions étant plus longues que celles des filières précédentes, leur délai pour fournir l’énergie est plus long d’où une puissance plus faible.

Grande capacité et faible puissance : la filière aérobie est la filière de l’endurance !

glossaire de l'aérobie

Afin de comprendre parfaitement la suite de cet article, il y a quelques notions à connaître :

VO2max

Consommation MAXimale d’oxygène

Le VO2max est la quantité maximale d’oxygène qu’un athlète peut prélever au niveau pulmonaire, transporter au niveau cardio-vasculaire et consommer au niveau musculaire. Le VO2max peut être soit mesuré directement, soit estimé indirectement via des tests ou des évaluations.

PMA

Puissance Maximale Aérobie

La PMA est une puissance de travail constatée au moment où le VO2max est atteint. Exprimée en Watts, la PMA ne peut être maintenue que pendant 7 à 8 minutes.

VMA

Vitesse Maximale Aérobie

La VMA, c’est la PMA utilement exprimée en vitesse (m/s ou km/h). Pour la définir, de multiples tests de terrain sont disponibles.

EMA

Endurance Maximale Aérobie

L’EMA est la capacité de pouvoir maintenir longtemps un effort proche de la PMA. Elle permet de « durer » pendant l’effort.

FCmax

Fréquence Cardiaque MAXimale

La FCmax sert d’indicateur d’intensité pendant l’effort lorsque la discipline ne peut pas être « paramétrée » par un pourcentage de la VMA.
En effet, au cours de l’exercice physique, la fréquence cardiaque évolue et est influencée par l’intensité de celui-ci.
Cette méthode n’est possible que pour des efforts égaux ou inférieurs au VO2max puisque la FCmax est atteinte avec le VO2max.
Après avoir déterminé sa FCmax théorique ou réelle, il faudra être en mesure de connaître sa fréquence cardiaque instantanée, soit en prenant le pouls manuellement, soit en utilisant un cardiofréquencemètre.

objectif de développement de l'aérobie

  • Amélioration du VO2max, du transport d’oxygène, du système cardiovasculaire et ventilatoire. [1]
  • Meilleure désaturation du sang en 02. [2]
  • Amélioration de la vitesse d’élimination du lactate. [3]
  • Meilleure facilité de retour à la normale de la fréquence cardiaque suite à un effort intense. [4]
  • Risques d’accidents cardio-vasculaire grandement réduits. [5] [6] [7]
  • Amélioration de la santé cognitive et cérébrale. [8]
  • Amélioration des activités enzymatiques et notamment dans les fibres lentes. [9]
  • Amélioration de la fonction inotrope. [10]
  • Diminution de la production de radicaux oxydants. [10]
  • Amélioration du profil lipidique. [10]

durée de l'effort

Que cela soit en puissance ou en capacité, plusieurs méthodes existent, l’objectif à atteindre pour l’athlète déterminera la ou les méthodes à utilisées.

puissance

MÉTHODE INTERMITTENTE DU « INTERVAL TRAINING » :

Cette méthode mise au point à partir des années 1930 par un cardiologue, le Professeur Reindell, a servi à créer quelques-uns des meilleurs coureurs du monde de cette époque.

Franz Stampfl serait le premier entraîneur de renom à avoir utilisé la méthode d’entraînement par intervalles, avec Gerschler, ils l’ont ensuite popularisée sous l’appellation de « Interval Training ».

Franz Stampfl proposait déjà au début des années 1950 des entraînements composés de course à intensité élevée et de course lente (10 x 400 mètres avec 2 minutes de récupération). Cet entraînement permettait de réaliser des distances importantes à des vitesses supérieures à celles de la compétition !

Roger Banister s’entraîna sous la direction de Stampfl [11] et devient le premier coureur en moins de 4 minutes au mile. Dans les années 1920 et 1930, Pavoo Nurmi a obtenu le titre de recordman du monde du 5000 en 14 minutes 36 secondes, c’est-à-dire à 20,6 km/h, notamment grâce à ces entraînements par « Interval Training ». [12]

A partir des années 1970, Fox et Mathews ont contribué à populariser la méthode par « Interval Training » dans différents milieux comme la préparation physique des militaires, l’entraînement des coureurs, autres sportifs et même la réhabilitation des patients. [13]
Pour ces auteurs : « L’Interval Training, a probablement produit plus de grands athlètes qu’aucun autre système de mise en condition physique. ».

 

Qu’est-ce que l’ « Interval Training » :

L’entraînement par intervalles a pour intérêt de permettre aux coureurs d’augmenter l’intensité d’entraînement, pour un volume donné, par rapport à l’entraînement continu. Dans cette méthode d’entraînement par intervalles, une forme particulière se distingue lorsque les temps de récupération sont courts et que les efforts sont courus à la VMA, il s’agit des exercices intermittents. [14] [15]
L’entraînement intermittent consiste à prendre en compte le fait que la durée de la récupération influence directement l’intensité de l’effort.

Dans cette conception, ce qui distingue un entraînement intermittent d’un entraînement par intervalles, c’est le fait que la fréquence cardiaque (FC) ne redescende pas de plus de 10 à 15 battements lors de la récupération dans le premier exercice, alors qu’elle redescend de 20 à 40 battements dans le second. Ceci engendrera d’ailleurs une modification du processus aérobie en pourcentage de la consommation maximale d’oxygène. [16] [17]

La durée de l’intervalle de repos servant à restaurer les réserves d’adénosine triphosphate (ATP) et de créatine phosphate (PCR) utilisées pendant l’effort. Les auteurs suggéraient aussi, que la durée de la récupération devrait permettre à la fréquence cardiaque (FC) de redescendre jusqu’à une valeur inférieure à 120 bpm, pour les hommes et femmes, de moins de 20 ans. 

Dans cette approche de l’entraînement par intervalles, on comprend vite que le travail « intermittent » et « interval training » sont étroitement liés, les deux termes sont utilisés comme des synonymes ! [18] 

De nos jours, beaucoup de déclinaisons émergent :

  • Interval Training.
  • Intermittent.
  • Fractionné.
  • Fartlek.
  • H.I.I.T.

Vous l’aurez compris, tous ces termes se rejoignent et il n’y a pas de différences profondes !

Cette méthode est donc indiquée pour le développement de la PMA.
La vitesse étant le principal facteur de ce type de séance d’entraînement, les intervalles sont classés en 3 types.

On distingue donc 3 types d’Interval Training : [15]

INTERVAL TRAINING long - long moyen - moyen court - court
Durée de l’effort
2′ à 10′
30 » à 2′
10 » à 20 »

capacité

MÉTHODE CONTINUE :

Cette méthode s’inscrit dans une logique de développement de la capacité aérobie, la principale source d’énergie étant l’oxydation des glucides et des lipides. Mais force est de constater que cette oxydation prend du temps, on comprend vite qu’un effort relativement long à très long est de circonstance.
L’intensité sera le principal facteur de ce type de méthode et en fonction, n’utilisera pas les mêmes degrés de substrat énergétiques.

On parle d’endurance aérobie et cela nous permet à l’heure actuelle, de distinguer 3 types de méthodes continues : [19] [20] [21]

endurance aérobie fondamentale moyenne élevée
Durée de l’effort
60′ à plusieurs heures
20′ à 60′
6′ à 20′

intensité de l'effort

Ce qui déterminera l’intensité de l’effort, sera avant tout la méthode utilisée. Comprenez bien, qu’entre un effort de 20 minutes et un effort de 2 heures, pour que celui-ci soit bénéfique, une intensité adaptée à cette durée devra être utilisée.

puissance

INTERVAL TRAINING long - long moyen - moyen court - court
Intensité
90 à 100% VMA Proche du maximal Maximale
100 à 110% VMA Maximale Supra maximale
110 à 130% VMA Supra maximale

capacité

MÉTHODE CONTINUE :

L’entraînement par méthodes continues se caractérise par deux types d’intensité distincte : [22] [23]

Extensif :
L’intensité « extensif » fait référence à « l’endurance fondamentale », c’est-à-dire qu’afin d’effectuer une charge de travail de longue durée, le pourcentage de la PMA utilisée sera faible. Dans ce type de travail, c’est le métabolisme des graisses qui sera la principale source d’énergie.

Intensif :
L’intensité « intensif » quant à elle fait référence à « l’endurance moyenne et élevée », c’est-à-dire qu’afin d’effectuer une charge de travail avec un pourcentage de la PMA assez élevée, la durée de travail sera relativement longue (6′ à 60′). Dans ce type de travail, c’est la dégradation des hydrates de carbone qui sera la principale source d’énergie.

La méthode continue extensif et intensif forme un continuum et la grande différence qui réside entre ces deux intensités, sont les substrats énergétiques utilisés.
Elles servent toutes les deux au développement de la capacité aérobie !

endurance aérobie fondamentale moyenne élevée
Intensité
50 à 70% VMA EXTENSIF
70 à 80% VMA INTENSIF
90% VMA INTENSIF

volume et fréquence d'entrainement

puissance

INTERVAL TRAINING long - long moyen - moyen court - court
NOMBRE DE RÉPÉTITIONS
3 à 5
5 à 12
10 à 15
NOMBRE DE SÉRIES
1
1 à 3
3 à 5

capacité

endurance aérobie fondamentale moyenne élevée
NOMBRE DE SÉRIES
1
1 à 2
1 à 3
NOMBRE DE SÉANCES / SEMAINE
1 à 3
1 à 2
1

Lorsque l’on parle du développement de la capacité aérobie, on parlera uniquement en termes de nombre de séries et nombre de séances par semaine.
En effet, la longue durée de travail et l’intensité font que l’on ne peut pas parler de plusieurs répétitions au sein de la séance.

récupération

Le type ainsi que la durée de récupération, sera en fonction de la méthode utilisée, ainsi on peut distinguer :

puissance

INTERVAL TRAINING long - long moyen - moyen court - court
RÉCUPÉRATION
2′ à 3′ récup active
30″ à 3′ récup active
10″ à 20″ récup active ou passive

Si les séquences de travail sont inférieures à 3 minutes, les intervalles de repos devront être de courte durée pour ne pas permettre aux mécanismes oxydatifs de revenir à leurs niveaux de repos. Si le repos est trop long entre chaque répétition d’effort, l’organisme repasse par les phases anaérobies, donc si la durée du repos excède 3 minutes, le système aérobie est moins sollicité. Alors que si l’on réduit les périodes de repos, les processus oxydatifs n’ont pas le temps de s’arrêter ou de se ralentir, le travail reprend donc à un niveau élevé du système aérobie.

capacité

endurance aérobie fondamentale moyenne élevée
RÉCUPÉRATION
24 heures à 7 jours
24 à 48 heures
2 à 24 heures

L’intensité et la durée de l’effort de la méthode continue déterminera la récupération à adopter.
Des cas extrêmes de récupération peuvent être de circonstance, on pense notamment à la suite d’un ultra trail.

récapitulatif

puissance

INTERVAL TRAINING long - long moyen - moyen court - court
DURÉE D’EFFORT
3′ à 10′
30″ à 2′
10″ à 20″
INTENSITÉ
90 à 100% VMA
100 à 110% VMA
110 à 130% VMA
RÉCUPÉRATION
2′ à 3′ récup active
30″ à 3′ récup active
10″ à 20″ récup active ou passive
NOMBRE DE RÉPÉTITIONS
3 à 5
5 à 12
10 à 15
NOMBRE DE SÉRIES
1
1 à 3
3 à 5

capacité

endurance aérobie fondamentale moyenne élevée
DURÉE D’EFFORT
60′ à plusieurs heures
20′ à 60′
6′ à 20′
INTENSITÉ
50 à 70% PMA EXTENSIF
70 à 80% VMA INTENSIF
90% VMA INTENSIF
RÉCUPÉRATION
24 heures à 7 jours
24 à 48 heures
2 à 24 heures
NOMBRE DE SÉRIES
1
1 à 2
1 à 3
NOMBRE DE SÉANCES / SEMAINE
1 à 3
1 à 2
1

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