La technique de la traction en street lifting

introduction des points clés de la technique de la traction en street lifting

Dans le but de produire une exécution de la technique de la traction en street lifting au maximum efficiente, plusieurs paramètres sont à respecter.
Ainsi, il a été identifié les points clés suivants, permettant l’efficience de la technique du geste sportif sur la traction en street lifting.

La technique de la traction en street lifting

points clés lors de la traction - la largeur de la prise sur la barre

la largeur de la prise sur la barre lors de la traction

Souvent laissé au hasard ou au bon jugement de l’athlète, la largeur de la prise constitue pourtant le premier facteur déterminant, qui va affecter toute la biomécanique du mouvement et cela pendant toute l’exécution de la traction en compétition de street lifting.
Il faut donc que chaque athlète prenne le temps de comprendre ce en quoi correspond chaque largeur de prise, dans le but que ces derniers emploient intelligemment celle qui leur correspond le mieux.

De nos jours, deux largeurs de prise pronation sont clairement identifiées et utilisées, afin de produire une performance sportive sur le mouvement de traction en compétition de street lifting. [1]

La largeur de la prise sur la barre lors de la traction en street lifting

La différence notoire entre ces deux largeurs de prise lors de la traction, est l’activation préférentielle de certains groupes musculaires aux détriments de certains autres. Et en fonction de la largeur de prise de l’athlète, cela va induire forcément un changement angulaire d’activation musculaire.
Une prise plus large réduit la flexion et l’extension du coude et augmente l’abduction de l’épaule, par rapport à une prise étroite modifiant les conditions de travail des muscles. On pourrait s’attendre à ce que cela conduise à une activation plus élevée du grand dorsal en utilisant une prise large et une activation plus élevée du biceps brachial en utilisant une prise étroite. [2]

En effet, ces informations ont été corrélées par de nombreuses recherches scientifiques qui ont mis le voile sur le fait que la traction prise serrée permet une meilleure activation des grands dorsaux, des trapèzes et de biceps brachiaux. Bien que cette meilleure activation ne soit que très peu significative, comparée à la prise large et comme précité en préambule de cette partie de l’article, à haut et très haut niveau, ce qui était très peu significatif, devient alors très significatif ! [4] [5] [6]

Au-delà même des recherches scientifiques, nous pouvons même nous avancer, sans pour autant l’affirmer, que la majorité des performances sportives sur le mouvement de traction en street lifting sont réalisées à partir de la prise serrée.

Bien que l’activation musculaire sur un mouvement soit un bon indicateur sur la façon dont l’athlète doit générer le mouvement, il n’en reste pas moins vrai que d’autres facteurs interviennent.

En effet, il existerait pour chaque mouvement et pour chaque athlète, un petit point culminant où le bras de levier a le plus de potentiel pour exprimer toute sa force lors du mouvement de traction.
Si le principe de mécanique des leviers n’est pas respecté, alors une réduction des forces est opérée. Cette réduction des forces s’expliquant simplement par l’augmentation du bras de levier. Lorsque la prise est large et pas adaptée à la morphologie de l’athlète, on constate une augmentation des moments de force articulaires, rendant l’exécution du mouvement de traction beaucoup plus difficile. De plus, l’augmentation des moments de force articulaires augmente les contraintes au niveau des articulations, augmentant grandement alors le facteur risque de blessure de l’athlète. [7]

Ces contraintes au niveau des articulations s’expliquent simplement par le fait que :

  • lorsque l’athlète adopte une prise large, alors les articulations de l’avant-bras ne sont pas alignées verticalement dans le sens de la gravité terrestre,
  • lorsque l’athlète adopte une prise serrée, alors, les articulations de l’avant-bras s’alignent verticalement dans le sens de la gravité.
traction prise serrée et large et bras de levier de la traction en street lifting

Aux vues de ces éléments, nous pourrions donc conseiller à tous les athlètes de street lifting de n’employer que la prise serrée. Mais l’activation musculaire et les bras de levier ne sont pas les seuls éléments à prendre en compte, et ainsi la morpho-anatomie de l’athlète sera le principal facteur qui viendra déterminer la largeur de la prise à employer sur le mouvement de traction. [8]

Ainsi, pour reprendre ce qui a déjà été précisé dans la partie « analyse de la morpho-anatomie de la traction », en voici un récapitulatif :

  • si l’athlète possède de petites clavicules, de petits avant-bras, à de la pénibilité à passer le menton au-dessus de la barre fixe et à plutôt tendance à développer son dos en « épaisseur », alors ce dernier devrait logiquement plutôt se tourner vers une prise serrée,
  • si l’athlète possède de grandes clavicules, de grands avant-bras, à de la facilité à passer le menton au-dessus de la barre fixe et à plutôt tendance à développer son dos en « largeur », alors ce dernier devrait logiquement plutôt se tourner vers une prise large. [9]

Malgré la mise en évidence de tous ces éléments, il serait très réducteur d’affirmer qu’il existe une largeur de prise qui permette de développer plus de force maximale qu’une autre. Il y a avant tout, une largeur qui correspond à chaque athlète. Et si la prise est choisie intelligemment en fonction de ce dernier, alors peu importe sa largeur, l’athlète sera en mesure d’être aussi fort que la majorité des athlètes de street lifting qui emploient la prise serrée.

Il faut donc que chaque athlète prenne le temps d’étudier sa morphologie et son anatomie. Voir ce qu’il est censé lui correspondre le mieux, essayer, tester et adapter en fonction de sa morphologie.
Une fois ces premières étapes faites, ce dernier doit être en mesure de savoir la largeur de prise qui lui correspond le mieux. Et lorsque cette largeur de prise sera trouvée, alors ce dernier ne doit plus en changer, afin de se renforcer spécifiquement sur sa largeur.

points clés lors de la traction - la saisie des mains sur la barre

la saisie des mains sur la barre lors de la traction

Ce deuxième point clé rentre directement en corrélation avec le premier. Puisqu’en fonction de la largeur de la prise employée par l’athlète lors de la traction, la saisie des mains sur la barre ne sera pas la même.

Ce second point clé est donc, beaucoup plus important qu’il n’y paraît. Car une bonne saisie des mains sur la barre favorisera une bonne fixation des épaules et un bon contrôle de la charge. Une bonne saisie des mains sur la barre consiste en trois facteurs principaux qui vont alors permettre un bon verrouillage des mains de l’athlète, cela en fonction de la largeur de la prise employée.

Ces trois facteurs sont rétrospectivement :

  • le placement des mains sur la barre,
  • le placement des doigts sur la barre,
  • l’inclinaison des mains sur la barre.

LE PLACEMENT DES MAINS SUR LA BARRE LORS DE LA TRACTION

Un bon placement des mains sur la barre consiste à faire en sorte que les articulations :

  • des doigts : articulation métacarpo phalangienne (MCP),
  • des poignets : articulation médio-carpienne (extension du poignet) et articulation radio-carpienne (flexion du poignet),
  • des coudes : articulation huméro-ulnaire.

Se retrouve alignées le plus verticalement possible.

À défaut de se retrouver dans cette configuration verticale, une légère extension du poignet sera engendrée, générant alors un degré d’angle entre le poignet et l’avant-bras. Ce degré d’angle va alors générer une résistance qui n’aura que simple but de bloquer articulairement l’athlète, lors de la phase concentrique de son mouvement.

Il est généralement admis de nos jours que, pour qu’un athlète puisse exploiter tout son potentiel de force, la trajectoire du mouvement doit se faire dans un couloir le plus efficient possible, et en l’occurrence ici sur le mouvement de traction, ce chemin doit être le plus vertical possible. Ce léger degré d’angle entre la main et l’avant-bras provoqué par l’extension du poignet, engendre alors une déperdition du potentiel de force maximale de l’athlète sur le mouvement de traction.
Mais qui plus est, des articulations ne respectant leur axe de travail auront pour conséquence de grandement accentuer les risques de blessures.

Cette erreur du poignet cassé peut facilement être corrigée par l’athlète en modifiant dès le départ, la prise de la barre au niveau des mains.
Une très bonne technique pour venir placer ses mains correctement consiste à engager initialement la paume de ses mains au-dessus de la barre fixe, les poignets se retrouvent alors « cassé » et la prise ressemble à un « false grip ». En effet, ce placement initial de la paume des mains sur le haut de la barre de traction va alors engendrer lorsque l’athlète de street lifting viendra se suspendre, avec son propre poids de corps et la charge additionnelle, un placement qui permet alors l’alignement vertical des articulations des doigts, poignets et coude. Néanmoins, certains athlètes de haut niveau arrivent à se placer parfaitement et cela sans avoir recours à cette technique.

Le placement des mains lors de la traction en street lifting

LE PLACEMENT DES DOIGTS SUR LA BARRE LORS DE LA TRACTION

À l’instar du placement des mains sur la barre qui constitue une erreur technique. Le placement des doigts sur la barre est quant à lui, une adaptation spécifique qui sera employé en fonction de la largeur de la prise utilisée par l’athlète de street lifting.

En effet, il est généralement admis de nos jours qu’il existe deux façons de placer ses doigts sur la barre fixe. C’est deux variantes sont rétrospectivement :

  • placement des doigts avec les pouces enroulés sous la barre,
  • placement des doigts avec les pouces enroulés sur la barre.
Le placement des doigts sur la barre lors de la traction en street lifting

À première vue, nous pourrions penser que peu importe le placement du pouce sur la barre, cela n’empêche pas d’obtenir de réels exploits de performance sportive sur le mouvement de traction.

Cependant, comme précité en amont, à haut et très haut niveau, chaque détail compte. Et le principal problème du placement du pouce qui vient en dessous de la barre fixe, est le stress qu’il place sur les épaules de l’athlète lors de la traction. En effet, ce placement des pouces sous la barre, place les épaules dans la rotation interne et, combiné avec l’extension humérale que les athlètes ont tendance à obtenir au point culminant de la traction, cela rend beaucoup plus susceptibles d’empiéter sur leurs épaules. [10]

Mais ce phénomène de rotation interne des épaules temps à disparaître lorsque l’athlète emploie une prise large, puisque comme nous l’avons précédemment, lors du mouvement de la traction en prise large, le degré de flexion des bras à réaliser pour amener le menton au-dessus de la barre est nettement moins important. Ce qui engendre par conséquence, un phénomène de rotation interne des épaules nettement moins important.

De plus, il a été démontré récemment que ce placement du pouce sur la barre constitue un avantage non négligeable, puisqu’il permet de réduire l’implication des muscles des avant-bras et des bras pour laisser plus de place à l’implication des grands dorsaux et des trapèzes. [11]

Cette prise offre alors un meilleur recrutement des grands dorsaux, en améliorant la connexion cerveau-muscle de ces derniers. [12]

Cette variation de prise est en quelque sorte similaire au « hook grip » ou « prise crocheté » en haltérophilie puisqu’elle permet une nette réduction de l’activation des muscles de l’avant-bras et permet donc un relâchement de ces muscles dans le but d’activer principalement le muscle moteur principal du mouvement de traction, à savoir, les grands dorsaux. [13]

Concrètement :

  • placement des doigts avec le pouce enroulé sur la barre serait plus adapté pour les tractions prise serrée,
  • placement des doigts avec le pouce enroulé sous la barre serait plus adapté pour les tractions prise large.
Le placement des doigts lors de la traction en street lifting

Toutefois, ces recommandations sont à nuancer, puisqu’entre la théorie et la pratique, il y a parfois un monde. Ainsi, le facteur principal qui déterminera le placement des doigts que doit opérer l’athlète, sera avant toute chose, la façon dont il se sent le plus à l’aise.

Il est bon tout de même de préciser que peu importe le placement des doigts employés, des records de performances sportives sur le mouvement de traction en street lifting ont été constatés :

POUCE ENROULÉ SUR LA BARRE

POUCE ENROULÉ SOUS LA BARRE

L’INCLINAISON DES MAINS SUR LA BARRE LORS DE LA TRACTION

Un dernier facteur vient clôturer une bonne saisie des mains sur la barre lors de la traction. Trop peu méconnu ou tout simplement pas assez considéré, l’inclinaison des mains sur la barre constitue pourtant un facteur essentiel, qui mal exécuté, va alors placer les épaules de l’athlète en position de rotation interne et combiné avec l’extension humérale que ces derniers ont tendance à obtenir au point culminant du mouvement de la traction, ce qui engendrera alors un mouvement non efficient qui diminuera grandement les performances sportives sur le mouvement de traction et augmentera le risque de blessure au niveau des épaules. [14]

Une bonne inclinaison des mains sur la barre consiste donc pour l’athlète, dès le départ de son placement initial et pendant tout le mouvement de traction à réaliser une inclinaison externe de ses poignets. Biomécaniquement parlant, on parle alors de déviation radiale, ou bien encore d’abduction du poignet, comme un mouvement qui génère une inclinaison externe du poignet de l’ordre de 15 à 25°.
Une petite astuce pour que les athlètes inhibent volontairement ce mouvement, est que ces derniers se mettent en de tête de faire en sorte de vouloir tordre la barre.

Inclinaison de la main sur la barre lors de la traction en street lifting

Cette erreur de la mauvaise inclinaison des poignets peut facilement être corrigée par l’athlète, il n’en reste pas moins vrai que c’est un facteur qui n’est tout simplement pas assez connu et compris des athlètes.

Mais lorsque l’on cherche à optimiser de façon efficiente son potentiel de force sur le mouvement de traction en street lifting, chaque détail à son importance et peut permettre d’obtenir de réels gains de performances sportives.
La posture des poignets permet alors de préserver l’intégrité physique de l’athlète, tout en favorisant la performance sportive. [15]

Inclinaison de la main sur la barre lors du mouvement de traction en street lifting
points clés lors de la traction - le placement initial sur la barre

le placement initial sur la barre lors de la traction

Le placement initial sur la barre fixe fait appel à un concept largement connu en physique et en biomécanique, qui est malheureusement trop peu méconnu des entraîneurs et des athlètes.
Pourtant, lorsque l’on comprend aisément ce concept, on peut facilement en déduire que c’est un point clé des plus fondamentale non seulement dans le mouvement de traction, mais dans tous gestes sportifs !

Il faut savoir que ce concept n’est pas isolé à ce seul point clé, il interagit directement sur toutes les phases du mouvement de traction, puisqu’il est amené à se déplacer en fonction de là où se situe le corps de l’athlète dans l’espace.

Le concept de
CENTRE DE MASSE

Par définition, le centre de masse ou centre de gravité d’un corps, est le point situé à la position moyenne de la masse du corps.

C’est donc un point fictif où l’on peut considérer que l’ensemble des forces physiques de la masse du corps sont concentrées, afin d’équilibré le corps de l’athlète lorsque celui-ci est en mouvement. [16] [17] [18] [19]

Chaque individu possède son propre centre de masse qui lui est propre. Celui-ci est déterminer à partir de chaque segment du corps humain et les modèles de Winter à partir du calcul des segments osseux du corps permettent de définir avec précisions le centre de masse d’un individu. [20]
Sans rentrer dans des calculs mirobolants, on estime généralement que le centre de masse d’un individu se situe entre le nombril et le pubis.

Mais comme mentionné précédemment, ce centre de masse est amené à se déplacer et cela pour deux raisons bien distinctes :

  • la position des masses segmentaires à un moment donné,
  • l’ajout de forces extérieures.

Dans le mouvement de la traction, le centre de masse (ou de gravité) est situé au départ du mouvement, à proximité du bassin et le long de la ligne verticale passant par les mains, qui représentent le point d’appui du corps en suspension.
Pour assurer à l’athlète de bien stabiliser son centre de masse entre les mains, ce dernier doit dès le placement initial sur la barre fixe, trouver le bon équilibre. Le corps humain étant un bloc rigide et les segments corporels étant destinés à se modifier avec le mouvement. Il faut que l’athlète trouve ce point équilibre dès le départ puisqu’il est déterminant, afin d’amener l’athlète à des possibilités de performances sportives. [21]

Centre de masse lors de la traction en street lifting

Qui plus est, l’ajout d’une charge additionnelle va considérablement tenter de bousculer le centre de masse de l’athlète et cela continuellement tant que ce dernier n’aura pas complètement stabilisée cette charge additionnelle.

Il n’est pas rare de voir certains athlètes de street lifting, lorsqu’ils entament la phase 3 du mouvement de traction, avoir les avant-bras qui tremblent, cela signifie qu’en amont, le centre de masse a été modifié et que le corps essaie de se stabiliser dans l’espace, afin de poursuivre l’exécution du mouvement de traction.

Si lorsque l’athlète entame l’exécution de son mouvement avant même d’avoir stabiliser sa charge et par conséquent, son centre de masse (ou centre de gravité), alors cela aura pour conséquence d’avoir un centre de masse complètement mobile pendant toute l’exécution du mouvement, forçant alors l’athlète à constamment rééquilibrer son mouvement durant son exécution, afin d’équilibrer son centre de masse.

points clés lors de la traction - le placement du dos

le placement du dos lors de la traction

Le placement du dos constitue un facteur primordial à la performance sportive dans tous gestes sportifs !

Souvent mal interprété, négligé ou tout simplement méconnu, les muscles du dos ne s’arrêtent pas seulement aux muscles superficiels que sont les grands dorsaux et les trapèzes, ils ne sont que la partie émergée de l’iceberg.

anatomie musculaire des scapulas

Puisqu’en effet, deux os du corps humain que sont rétrospectivement les scapulas (anciennement omoplate), ont pour fonction principale de relier les bras au tronc. Mais de par la complexité des articulations des épaules, les scapulas possèdent et permettent une grande liberté de mouvement qui tourne directement en synergie avec les bras dans le but d’assurer une base stable à la production de mouvement générés par ces derniers.

On comprend alors aisément que les scapulas interviennent directement dans tous les exercices à chaînes cinétiques ouvertes ( comme le développé couché, l’arraché, l’épaulé et le jeté ), mais également ceux à chaînes cinétiques fermées ( comme le muscle-up, la traction, le dips, le squat et le soulevé de terre ). Concrètement, les scapulas interviennent dans tous les gestes sportifs ou les membres supérieurs interviennent directement ou indirectement. [22] [23]

Ils convient donc de comprendre minutieusement le rôle des scapulas, afin de faire interagir intelligemment et correctement les muscles en adéquation avec le mouvement effectué. Lorsque correctement exécuté, la contraction des différents muscles interagissant directement avec les scapulas va alors permettre trois facteurs essentiels à toutes performances sportives :

  • un meilleur transfert des forces, [24]
  • un facteur risque de blessure grandement diminuée,
  • une réduction de l’amplitude de mouvement à réaliser.

Dans le but d’acquérir tous ces effets bénéfiques sur la performance sportive lors du mouvement de traction, il est alors essentiel pour l’athlète de street lifting de chercher à stabiliser rapidement ses scapulas. Et afin de stabiliser ces dernières, il est généralement admis que l’athlète doit effectuer lors de la phase concentrique du mouvement de traction, les mouvements : [25]

  • d’adduction ou rétraction scapulaire,
  • de sonnette interne ou downward rotation,
  • d’abaissement ou dépression scapulaire.

Ces actions reposent sur l’activation musculaire de deux principaux muscles fixateurs des scapulas, à savoir, les trapèzes et les rhomboïdes. [26]

retraction scapulaire par activation des trapezes
retraction scapulaire par activation des rhomboides
depression scapulaire par activation des trapezes
sonnette interne par activation des rhomboïdes

Concrètement, cela veut donc dire que l’athlète doit se concentrer au départ de l’exécution de son mouvement pour amener ses épaules vers l’arrière et les fixer vers le bas.

Placement du dos efficient lors de la traction en street lifting

Bien évidemment, la dépression scapulaire sur tous les mouvements de tirage vertical sera compliquée, pour ne pas dire impossible.
Cependant, avoir l’intention d’exécuter le mouvement permettra l’activation musculaire des muscles associés à la dépression scapulaire. [27]

En effet, la rétraction scapulaire va alors permettre le transfert des forces des membres du tronc vers la main. [28]

Ce mouvement généré par l’activation musculaire des trapèzes et des rhomboïdes, va alors permettre au muscle grand dorsal d’exploiter tout son potentiel de force qui ira se répercuter directement sur l’intégralité du mouvement de traction.
Et plus le mouvement de rétraction scapulaire sera effectué rapidement, moins la déperdition de force sera grande. Pour les athlètes de street lifting les plus expérimentés, elle peut même être quasi inexistante. [29] [30]

Tandis que l’objectif principal de la sonnette interne et de la dépression scapulaire est de limiter le facteur risque de blessure en garantissant principalement un espace sous-acromial suffisant. Puisque la grande problématique du mouvement de traction est le changement rapide et brutale de position des scapulas. Ce changement provoque forcément une instabilité, mais cette instabilité peut être contrôlée ou non contrôlée. [30]

Ce contrôle permanent et ce positionnement correct des scapulas vont alors créer une base stable au mouvement permettant ainsi, le déploiement des forces maximales par l’intermédiaire du deltoïde lors de la phase concentrique du mouvement de traction. [31]

Tous ces mouvements générés lors de la phase concentrique du mouvement de traction, vont alors permettre au-delà des aspects performances et préventifs de réduire l’amplitude de mouvement à réaliser.
Cette réduction s’explique simplement par le fait que lors de la réalisation des mouvements de rétraction scapulaires, les moignons des épaules sont amenés vers l’arrière. On comprend alors facilement que plus les épaules seront amenées vers l’arrière, plus le reste des membres supérieurs, à savoir les bras et les avant-bras descendront bas, facilitant la montée de la tête et par conséquent, le passage du menton au-dessus de la barre. [28] [32] [33]

Réduction de l'amplitude par activation des scapulas lors de la traction en street lifting

Cependant, ces actions générées sur les scapulas lors du mouvement de traction ne peuvent être induites qu’après le signal de l’arbitre chef de plateau. En effet, la réglementation de compétition en street lifting stipule que :

« Les scapulas doivent être en position relâchées, autrement appelé « deadhang » lorsque l’athlète se place initialement sur la barre fixe. »

Cela veut donc dire qu’aucunes actions sur les scapulas ne peuvent donc être effectuées au départ du mouvement et avant le signal de l’arbitre chef de plateau. Il faut donc que l’athlète effectue après le signal de l’arbitre chef de plateau les mouvements de rétraction scapulaire, dépression scapulaire et de rotation interne des scapulas et cela le plus rapidement possible afin de fixer ces dernières dans le but de les stabiliser pour le mouvement à venir.

Placement du dos lors de la traction de compétition en street lifting

La performance sportive sur le mouvement de traction dépend donc de la stabilité des scapulas, qui dépendent elles-mêmes de la capacité de l’athlète à coordonner successivement les muscles trapèzes et rhomboïdes.

Ces groupes musculaires, fixateurs des scapulas sont activés en synergie avec les muscles responsables de la coiffe des rotateurs et plus particulièrement des rotateurs externes, ce qui nous amène directement au point clé suivant. [34]

points clés lors de la traction - le placement des bras

le placement des bras lors de la traction

Comme nous l’avons mis en évidence lors du point clé précédent, les fixateurs des scapulas travaillent en synergie avec les muscles de la coiffe des rotateurs, afin de permettre un bon placement du dos, mais également un placement des bras efficient.

Cette synergie entre les fixateurs des scapulas et la coiffe des rotateurs ne s’arrête pas simplement au placement du dos, elle permet également un placement des bras efficient lors de la traction. Puisqu’en effet, Il n’est pas rare de voir certains athlètes de street lifting lors de la phase 3 du mouvement de traction (c’est-à-dire, lors de la phase concentrique ou les bras forment un angle de 45° et cela, jusqu’au passage du menton), effectuer un mouvement de rapprochement horizontal.
Visuellement, cela donne l’impression que l’athlète au départ du mouvement, s’écarte volontairement de la barre fixe. Puis, lors de la dernière portion du mouvement, se rapproche de cette dernière.

Placement des bras lors de la traction en street lifting

Ce placement des bras non efficient lors du mouvement de traction peut être dû, à deux principaux facteurs :

  • une mauvaise synchronisation entre les muscles fixateurs des scapulas et des muscles de la coiffe des rotateurs et plus particulièrement des muscles responsables de la rotation externe du bras,
  • une faiblesse musculaire des muscles de la coiffe des rotateurs et plus particulièrement des muscles responsables de la rotation externe du bras.

Il convient donc de comprendre minutieusement le rôle des muscles de la coiffe des rotateurs lors du mouvement de traction, afin de faire interagir intelligemment et correctement ces derniers en adéquation avec le mouvement à effectuer. Lorsque correctement exécuté, la contraction des différents muscles interagissant directement en synergie avec les scapulas va alors permettre deux facteurs essentiels à toutes performances sportives :

  • un meilleur transfert des forces, [24]
  • un facteur risque de blessure grandement diminuée.

La coiffe des rotateurs se compose d’un ensemble de 4 muscles, dont 3 d’entre eux participent activement au mouvement de traction et permettent justement ce placement efficient du bras lors de la traction.
On parle alors de/du :

  • l’infra-épineux qui a pour principal rôle de stabiliser la scapulo-humérale et abaisser la tête humérale en statique. Il assure également la rotation latérale de la scapulo-humérale par sa fonction dynamique, [35]
  • petit rond qui a les mêmes rôles que l’infra-épineux, en plus d’être un adducteur du bras. En statique, il stabilise et abaisse la tête humérale et permet la rotation latérale et l’adduction de la scapulo-humérale en dynamique, [35]
  • supra-épineux qui a pour principal rôle, le mouvement d’abduction de l’épaule. En statique, il assure le centrage et la suspension de la tête humérale et en dynamique, il réalise l’abduction de la scapulo-humérale. [35]

Aux vues de toutes ces données, on comprend alors facilement que la quasi-totalité des muscles que compose la coiffe des rotateurs interviennent lors du mouvement de traction, afin de travailler en synergie avec les muscles fixateurs des scapulas.

Le rôle des muscles de la coiffe des rotateurs est alors essentiel, puisqu’ils permettent, lors du mouvement de traction, de guider les mouvements de la ceinture scapulaire tout en assurant un centrage de la tête humérale en face de la glène dans le but de permettre une stabilité scapulaire et une action optimale des deltoïdes. [36] [37]

Cette co-contraction simultanée entre les muscles fixateurs des scapulas et les muscles de la coiffe des rotateurs va alors permettre par leur activation synchronisée, de favoriser un meilleur transfert des forces entre les fixateurs des scapulas et la coiffe des rotateurs, qui ira directement se répercuter sur le mouvement de traction. [34]

Cela est d’autant plus marqué sur le muscle infra-épineux, puisque dans les 25% derniers mouvement de la traction, il est alors considéré comme un muscle générant une grande force pour l’articulation gléno-humérale. [38]

Mais au-delà du simple fait d’obtenir un meilleur transfert des forces, cet alignement constant de la tête humérale en face de sa glène lors des mouvements de l’épaule pendant le mouvement de traction, permet d’éviter un facteur de risques blessures nettement plus accrus.

En effet, tout mouvement de l’épaule implique forcément la mobilisation des articulations qui la composent et ces dernières doivent travailler en synergie, afin de produire un mouvement optimal et harmonieux. La synergie des articulations scapulo-thoracique et scapulo-humérale en particulier, permet le bon positionnement des scapulas pour garantir un alignement stable de la glène et de la tête humérale. Ainsi, cela permet de diminuer les stress mécaniques pouvant avoir lieu au niveau des tendons de la coiffe des rotateurs.
On parle alors de rythme scapulo-huméral et ce dernier repose sur la coordination entre l’humérus et la scapula lors des mouvements d’abduction. [39]

Mais pour garantir cet alignement stable de la glène et de la tête humérale, il est considéré à l’heure actuelle, que les muscles de la coiffe des rotateurs doivent travailler en synergie avec les muscles fixateurs des scapulas, afin de conserver ce centrage de la tête humérale dans la cavité glénoïdale, dans le but d’éviter un conflit. [40]

Par leur action synergique, ils participent au parfait centrage de la tête en avant, en arrière ainsi qu’en haut. [41]
On parle de rôle centreur permanent et ces actions produites de façon efficientes, vont alors permettre de générer un espace sous-acromial suffisant ayant pour conséquence, d’éviter tout frottement excessif entre l’acromion et la clavicule. [42]

Cela est d’autant plus marqué encore une fois par l’activité de l’infra-épineux, puisqu’il est considéré comme le muscle fournissant une grande stabilité dynamique lors du mouvement de traction. [43]

En résumé, la performance sportive sur le mouvement de traction en street lifting dépend donc de la stabilité des scapulas, qui dépendent elles-mêmes de la capacité de l’athlète à synchroniser successivement les muscles fixateurs des scapulas et de la coiffe des rotateurs.

points clés lors de la traction - le placement du bassin

le placement du bassin lors de la traction

Le placement du bassin au même titre que le placement du dos, constitue également un facteur primordial à la performance sportive dans tous gestes sportifs !

Trop souvent sous-estimé sur le mouvement de traction, il n’en reste pas moins un facteur qui peut affecter toute la biomécanique du mouvement lors de l’exécution de la traction en street lifting.

Il y a durant l’exécution du mouvement de traction, deux groupes musculaires important qui peuvent affecter et modifier le placement du bassin, à savoir :

  • les muscles antérieurs du tronc ou plus communément, les muscles de la sangle abdominale,
  • les muscles postérieurs du tronc ou plus communément, les muscles de la région lombaire.
muscles du tronc

LES MUSCLES DE LA SANGLE ABDOMINALE :

Les muscles de la sangle abdominale sont composés :

  • du grand droit de l’abdomen,
  • des obliques internes,
  • des obliques externes,
  • du transverse.

Leur action la plus importante, est leur activité statique (95% de fibres toniques pour 5% de phasiques), ils contiennent le caisson abdominal et stabilisent le rachis lombaire. [44]

Le muscle transverse de l’abdomen plus particulièrement, exerce une force sur le fascia thoraco-lombaire, créant une force de stabilisation sur le rachis lombaire. [45]

Fascia thoraco-lombal

Le fascia thoraco-lombaire a trois fonctions :

  • il transmet les forces des muscles vers le rachis,
  • il transmet les forces entre les segments du rachis,
  • il transmet les forces du rachis thoraco-lombaire vers les muscles érecteurs du rachis.

Cela explique la force de stabilisation exercée sur la colonne lombaire par les muscles abdominaux et l’intérêt du renforcement de ceux-ci. [46]

LES MUSCLES DE LA RÉGION LOMBAIRE :

Les muscles de la région lombaire sont composés :

  • du carré des lombes,
  • du multifides,
  • des érecteurs du rachis.

Appelé également “muscles spinaux” ou “lombaires”, ces muscles ont pour rôle essentiel de redresser et stabiliser le buste et permettent les mouvements de flexion-extension, ainsi que d’inclinaison latérale et de rotation du buste. [47] [48]

Au-delà du rôle essentiel qui leur est attribué, par leurs actions conjointes et synchronisées, cet ensemble de muscle permet alors :

  • une transmission des forces le long des membres inférieurs pendant les tâches dynamiques, assurant une stabilisation du tronc adéquate en fonction de la tâche à exécuter. [49]
caisson abdominal

Ces deux groupes musculaires ont pour points communs, une insertion se situant au niveau du bassin et lorsque l’activité d’un de ces deux groupes musculaires est prédominante par rapport à l’autre lors du mouvement de traction, cela va provoquer deux possibilités de mouvement pour le bassin, à savoir :

  • la rétroversion,
  • l’antéversion. [50]

En effet, les muscles antérieurs ou muscle de la sangle abdominale s’insérant sur la partie antérieure du bassin vont alors en se contractant lors du mouvement de traction, forcer le bassin à se placer en position de rétroversion. [51]

À contrario, les muscles postérieurs du tronc ou muscle de la région lombaire, s’insérant sur la partie postérieure du bassin vont alors en se contractant lors du mouvement de traction, forcer le bassin à se placer en position d’antéversion. [52]

Il est vrai que, même si la musculature des muscles du tronc (antérieur et postérieur) joue un rôle important dans la stabilité globale du corps, c’est le placement et/ou le contrôle inadéquat du bassin lors du mouvement de traction qui va affecter toute la biomécanique du mouvement.
Le facteur risque de blessure se retrouve alors augmenté, notamment lorsque le bassin se retrouve en position d’antéversion lors de la traction, puisque dans cette position, la lordose lombaire se retrouve excessivement accentuée, augmentant le risque de douleurs au niveau de la région lombaire. [49]

Pour finir, l’incapacité de l’athlète à contrôler le placement de son bassin lors du mouvement de traction, engendre un échec dans les mécanismes de stabilisation du bassin, ayant pour conséquence directe de désinhiber tout le processus de transfert des forces entre les membres inférieurs et supérieurs. [53]

Il est donc considéré à l’heure actuelle que la contraction des muscles abdominaux, au même titre que ceux de la région lombaire augmente la stabilité du rachis lombaire et diminue les forces de contraintes qu’il subit durant le mouvement de traction. [54]

Placement du bassin

Et ces deux mouvements du bassin, non efficient lors du mouvement de traction en street lifting, vont alors avoir pour conséquence directe, d’offrir deux possibilités de variantes durant l’exécution du mouvement de traction, à savoir :

  • la rétroversion engendre, un placement des jambes trop vers l’avant,
  • l’antéversion engendre, un placement des jambes trop vers l’arrière.

Vous l’aurez compris, le placement du bassin n’est pas la principale problématique en soi, c’est plutôt les conséquences que ce mauvais placement du bassin va engendrer par la suite qui est problématique.

Les membres inférieurs ne se retrouvant alors plus aligner verticalement avec le reste du corps de l’athlète, cela aura conséquence, de modifier le centre de masse, en dispersant ce dernier. Il faut savoir que plus le centre de masse sera dispersé, plus les contraintes mécaniques imposées lors du mouvement de traction seront grandes et donc les chances que l’athlète de street lifting termine et valide son essai seront moindres.

Il s’agit alors pour l’athlète, de trouver le parfait compromis entre, contractions des muscles de la sangle abdominale et des muscles de la région lombaire, lui permettant d’obtenir un placement du bassin dans l’alignement le plus vertical possible du corps de l’athlète, afin de conserver les membres inférieurs dans ce même alignement, dans le but de ne pas modifier le centre de masse lors de l’exécution de la traction. [43]

Placement du bassin lors de la traction en street lifting
points clés lors de la traction - la trajectoire du mouvement

la trajectoire du mouvement lors de la traction

La réalisation de la performance sportive sur le mouvement de traction est la résultante de la coordination des muscles successivement sollicités et d’une trajectoire parfaitement contrôlée et efficiente.

Lorsque l’on évoque cette efficience lors de la trajectoire du mouvement de traction en street lifting, cela implique forcément que le chemin à parcourir doit être le plus court possible. Cela s’explique naturellement et simplement par le fait que plus le chemin à parcourir pour réaliser le mouvement de traction est court, moins les muscles sollicités lors de ce mouvement seront mis sous tension et moins les muscles seront mis sous tension, moins il y aura de déperdition d’énergie et moins il y aura de déperdition d’énergie et plus l’athlète sera enclin à terminer et valider son exécution.

Pour comprendre les facteurs amenant à une efficience lors de la trajectoire du mouvement, Il convient d’analyser et de comprendre les contraintes qui lui sont imposées.

Ainsi, deux facteurs ont clairement été identifiés, à savoir :

  • les facteurs imposés à l’athlète,
  • les facteurs engendrés par l’athlète.

LES FACTEURS IMPOSÉS À L’ATHLÈTE

Les facteurs imposés à l’athlète sont des facteurs qui, peu importe l’exécution du mouvement seront présent. On parle alors du centre de masse que nous avons déjà mis en évidence dans le point clé numéro 3.

LES FACTEURS ENGENDRÉS PAR L’ATHLÈTE

Les facteurs engendrés par l’athlète sont des facteurs qui, volontairement ou non, sont induits par l’athlète. En reprenant les points clés que nous avons mis en évidence précédemment, il devient aisément facile d’affirmer que :

  • le placement du dos,
  • le placement des bras,
  • le placement du bassin.

Sont trois points clés qui iront forcément affecter toute la biomécanique du mouvement lors de la trajectoire de la traction.

Ainsi, en reprenant en compte tous les paramètres que nous avons mis en évidence, nous avons pu déterminer 6 variantes de traction fréquemment utiliser en street lifting et non efficiente lors du mouvement de traction.

VARIANTE N°1

Muscles fixateurs fixés, muscles stabilisateurs non fixés, muscles de la sangle abdominal trop contractés

Visuellement parlant, la variante N°1 donne une trajectoire lors du mouvement de traction avec un départ vertical et une arrivée en forme circulaire à partir du moment où les bras de l’athlète arrivent à 90°, tout en ayant les jambes placées vers l’avant pendant l’entièreté de l’exécution du mouvement et cela résulte d’une :

  • fixation des muscles fixateurs,
  • non fixation des muscles stabilisateurs,
  • exagération de la contraction des muscles de la sangle abdominale.

Cette trajectoire de mouvement non efficiente à l’exécution de la traction en street lifting, est la conséquence d’une synchronisation tardive des muscles de la coiffe des rotateurs et plus particulièrement des muscles responsables de la rotation externe de l’épaule, mais également d’une contraction excessive des muscles de la sangle abdominale, dû à un placement du bassin en rétroversion.

Trajectoire de la traction en street lifting avec bassin en rétroversion, muscles fixateurs fixés et coiffe des rotateurs non fixés

VARIANTE N°2

Muscles fixateurs non fixés, muscles stabilisateurs fixés, muscles de la sangle abdominal trop contractés

Visuellement parlant, la variante N°2 donne une trajectoire lors du mouvement de traction avec un départ circulaire jusqu’au moment où les bras de l’athlète arrivent à 90°, se terminant par une arrivée verticale, tout en ayant les jambes placées vers l’avant pendant l’entièreté de l’exécution du mouvement et cela résulte d’une :

  • non fixation des muscles fixateurs,
  • fixation des muscles stabilisateurs,
  • exagération de la contraction des muscles de la sangle abdominale.

Cette trajectoire de mouvement non efficiente à l’exécution de la traction en street lifting, est la conséquence d’une absence de synchronisation des muscles fixateurs des scapulas et plus particulièrement des trapèzes et des rhomboïdes, mais également d’une contraction excessive des muscles de la sangle abdominale, dû à un placement du bassin en rétroversion.

Trajectoire de la traction en street lifting avec bassin en rétroversion, muscles fixateurs non fixés et coiffe des rotateurs fixés

VARIANTE N°3

Muscles fixateurs non fixés, muscles stabilisateurs non fixés, muscles de la sangle abdominal trop contractés

Visuellement parlant, la variante N°3 donne une trajectoire lors du mouvement de traction circulaire tout au long de la phase concentrique, tout en ayant les jambes placées vers l’avant pendant l’entièreté de l’exécution du mouvement et cela résulte d’une :

  • non fixation des muscles fixateurs,
  • non fixation des muscles stabilisateurs,
  • exagération de la contraction des muscles de la sangle abdominale.

Cette trajectoire de mouvement non efficiente à l’exécution de la traction en street lifting, est la conséquence d’une absence d’activation des muscles fixateurs des scapulas et des muscles de la coiffe des rotateurs, mais également d’une contraction excessive des muscles de la sangle abdominale, dû à un placement du bassin en rétroversion.

Trajectoire de la traction en street lifting avec bassin en rétroversion, muscles fixateurs non fixés et coiffe des rotateurs non fixés

VARIANTE N°4

Muscles fixateurs fixés, muscles stabilisateurs non fixés, muscles de la région lombaire trop contractés

Visuellement parlant, la variante N°4 donne une trajectoire lors du mouvement de traction avec un départ vertical et une arrivée en forme circulaire à partir du moment où les bras de l’athlète arrivent à 90°, tout en ayant les jambes placées vers l’arrière pendant l’entièreté de l’exécution du mouvement et cela résulte d’une :

  • fixation des muscles fixateurs,
  • non fixation des muscles stabilisateurs,
  • exagération de la contraction des muscles de la région lombaire.

Cette trajectoire de mouvement non efficiente à l’exécution de la traction en street lifting, est la conséquence d’une synchronisation tardive des muscles de la coiffe des rotateurs et plus particulièrement des muscles responsables de la rotation externe de l’épaule, mais également d’une contraction excessive des muscles de la région lombaire, dû à un placement du bassin en antéversion.

Trajectoire de la traction en street lifting avec bassin en antéversion, muscles fixateurs fixés et coiffe des rotateurs non fixés

VARIANTE N°5

Muscles fixateurs non fixés, muscles stabilisateurs fixés, muscles de la région lombaire trop contractés

Visuellement parlant, la variante N°5 donne une trajectoire lors du mouvement de traction avec un départ circulaire jusqu’au moment où les bras de l’athlète arrivent à 90°, se terminant par une arrivée verticale, tout en ayant les jambes placées vers l’arrière pendant l’entièreté de l’exécution du mouvement et cela résulte d’une :

  • non fixation des muscles fixateurs,
  • fixation des muscles stabilisateurs,
  • exagération de la contraction des muscles de la région lombaire.

Cette trajectoire de mouvement non efficiente à l’exécution de la traction en street lifting, est la conséquence d’une absence de synchronisation des muscles fixateurs des scapulas et plus particulièrement des trapèzes et des rhomboïdes, mais également d’une contraction excessive des muscles de la région lombaire, dû à un placement du bassin en antéversion.

Trajectoire de la traction en street lifting avec bassin en antéversion, muscles fixateurs non fixés et coiffe des rotateurs fixés

VARIANTE N°6

Muscles fixateurs non fixés, muscles stabilisateurs non fixés, muscles de la région lombaire trop contractés

Visuellement parlant, la variante N°6 donne une trajectoire lors du mouvement de traction circulaire tout au long de la phase concentrique, tout en ayant les jambes placées vers l’arrière pendant l’entièreté de l’exécution du mouvement et cela résulte d’une :

  • non fixation des muscles fixateurs,
  • non fixation des muscles stabilisateurs,
  • exagération de la contraction des muscles de la région lombaire.

Cette trajectoire de mouvement non efficiente à l’exécution de la traction en street lifting, est la conséquence d’une absence d’activation des muscles fixateurs des scapulas et des muscles de la coiffe des rotateurs, mais également d’une contraction excessive des muscles de la région lombaire, dû à un placement du bassin en antéversion.

Trajectoire de la traction en street lifting avec bassin en antéversion, muscles fixateurs non fixés et coiffe des rotateurs non fixés

Toutes ces variantes non efficientes au mouvement de traction auront pour conséquence directe de modifier le centre de masse. Rendant ce dernier plus mobile, le centre de masse n’aura alors que pour simple objectif, de générer une instabilité accrue durant toute l’exécution du mouvement. [55]

À partir de ces 6 variantes non efficientes, il devient alors facile de déterminer une variante de traction à employer efficiente, amenant à la performance sportive sur le mouvement de traction en street lifting.

Muscles fixateurs fixés, muscles stabilisateurs fixés, muscles de la sangle abdominal et de la région lombaire contractés

Trajectoire efficiente de la traction en street lifting

À travers tous ces éléments que nous avons recueillis et mis en évidence, cela nous permet d’affirmer que la variante de la trajectoire du mouvement lors de l’exécution de la traction, doit se réaliser dans un couloir le plus vertical possible.

Il s’agit alors, pour l’athlète, de trouver le parfait compromis entre la contraction et la coordination des différents muscles intervenants directement et indirectement lors du mouvement de traction, afin d’obtenir cette verticalité lors de la trajectoire du mouvement.

points clés lors de la traction - l'amplitude du mouvement

l'amplitude lors de la traction

L’objectif de tous mouvements de compétition est de réduire au maximum l’amplitude de mouvement à réaliser, tout en respectant les règles de compétition.

En se basant sur le règlement de compétition en street lifting, ce dernier stipule qu’afin que l’essai soit considéré comme validé :

  • le menton doit passer au-dessus de la barre fixe.

En partant de se postula, on comprend donc vite, que tous mouvements amenant plus que le menton au-dessus de la barre fixe est inutile et même, contre-productif !

En effet, il est indéniable de nos jours, d’affirmer que plus l’amplitude de mouvement est grande, plus l’activation musculaire des muscles sollicités au cours du mouvement le sera également. [56]

Une amplitude de traction exagérée n’aura donc que pour simple vocation, d’augmenter la difficulté lors de l’exécution du mouvement. [57]

Il s’agit alors pour l’athlète, de trouver la parfaite amplitude de mouvement à réaliser, lui permettant d’amener le menton au-dessus de la barre fixe, dans le but de valider son exécution de la traction.
On parle alors de « ROM » pour « Range Of Motion » et c’est le terme anglais pour désigner l’ « amplitude de mouvement ».

En réduisant donc cette « ROM » ou plus communément, l’amplitude de mouvement à réaliser, cela :

  • diminue les contraintes mécaniques,
  • diminue l’activation musculaire.

Ayant pour conséquence directe, de permettre à l’athlète de street lifting d’obtenir un potentiel de production de force plus élevé, permettant alors à ce dernier, d’employer une charge additionnelle plus élevée lors de l’exécution du mouvement de la traction. [57] [58] [59]

Cela est d’autant plus marqué par les athlètes employant une prise large lors du mouvement de traction. En effet, en reprenant en compte ce que nous avons mis en évidence lors du précédent article dédié l’anato-morphologie de la traction, les athlètes employant une prise large lors de la traction, bénéficient généralement :

  • des clavicules longues,
  • des avant-bras courts,
  • des petites scapulas.

Et cet aspect anatomique, leur permet alors plus facilement de basculer l’entièreté de la tête au-dessus de la barre fixe, de par le fait que généralement, leurs scapulas seront plus mobiles.

À contrario, les athlètes possédants :

  • des petites clavicules,
  • des avant-bras longs,
  • des grandes scapulas.

Se retrouvent moins enclin et prédisposer à basculer l’entièreté de la tête au-dessus de la barre fixe, cela dû au fait que cet aspect anatomique engendre généralement des scapulas moins mobiles.

La problématique se pose alors essentiellement pour les athlètes employant une prise large, lors du mouvement de traction !

Néanmoins, un travail en amplitude exagéré peut très facilement se concevoir durant la préparation physique de l’athlète et plus particulièrement au sein du macrocycle de préparation. En effet, cela constitue une stratégie d’entraînement non négligeable, qui peut alors permettre d’obtenir auprès de l’athlète, des adaptations neuromusculaires importantes, ayant pour conséquence de renforcer certains patterns moteurs déficients. [59]

L'amplitude lors de la traction en street lifting
points clés lors de la traction - la position de la tête

la position de la tête lors de la traction

Avec toutes les données et le recul que nous avons à l’heure actuelle, il est indéniable de nos jours, d’affirmer que le positionnement de la tête lors de la traction, permet l’optimisation du mouvement technique, ayant pour conséquence directe, de favoriser les performances sportives.

Il faut donc que chaque athlète, comprenne le rôle et l’importance de la position de la tête, afin d’adopter un positionnement efficient, optimisant le mouvement technique.

Il est généralement recommandé lors de l’exécution d’un mouvement technique, de maintenir la tête et le cou dans un alignement neutre (jusqu’à une légère extension) avec le torse, cela afin de fournir à l’athlète une configuration solide et équilibrée et un point de référence tout au long du mouvement. [60]

De plus, le positionnement de la tête lors de l’exécution du mouvement technique, n’est pas le seul facteur déterminant. En effet, la direction du regard est tout aussi importante, puisque même si ces deux facteurs sont indépendants l’un de l’autre, le positionnement de la tête et la direction du regard restent étroitement liés et ces deux facteurs influencent la cinétique et la cinématique du mouvement de traction. [61]

Cependant, les sciences du sport étant en constante évolution, ces affirmations sont certes à prendre en compte, mais à adapter au mouvement technique et surtout à l’athlète.
Puisque comme le disait Georges Clemenceau :

La vérité d’aujourd’hui peut avoir été l’erreur d’hier et peut devenir, par l’accroissement de la connaissance, l’erreur de demain.

En effet, la littérature scientifique semble plutôt s’accorder à aller dans le sens où l’importance est plutôt donnée à la direction du regard, qu’à la position de la tête en elle-même.
Cela signifie que la position de la tête peut être modifiée au cours d’un mouvement, tout en restant efficient, à partir du moment ou bien évidemment, la position de la tête reste dans des axes de position rentrant en corrélation directe avec le mouvement technique.

Ces affirmations ont largement été relayées, retranscrites et validées, notamment grâce à la discipline sportive de l’haltérophilie. En effet, s’il y a bien une discipline sportive où l’on peut admirer des records de performances sportives avec des athlètes ayant des changements de position de tête au sein d’un même mouvement, c’est bien l’haltérophilie. Cependant, la recherche semble s’accorder également pour avertir que, malgré le fait que ces athlètes opèrent plusieurs changements de position de tête au sein d’un même mouvement technique, la direction du regard quant à lui, reste généralement inchangé.

Tout ceci est donc à relativiser puisque, comme nous l’avons mis en évidence précédemment, la trajectoire du mouvement lors de l’exécution de la traction sera en partie, dictée par le placement du dos et des bras de l’athlète. Ainsi, le positionnement de la tête et la direction du regard doivent rentrer en corrélation avec la façon dont l’athlète exécute le mouvement technique, mais également, ses points forts et ses points faibles.

À partir de cela, nous avons donc pus déterminer, trois façons efficientes, de positionner la tête et le regard de chaque athlète, adaptée à toutes leurs caractéristiques :

Première méthode de positionnement

La première méthode de positionnement de la tête consiste pour l’athlète, immédiatement après son positionnement initial sur la barre fixe, à venir effectuer une légère extension de la tête, lui permettant de diriger son regard en direction de la barre fixe. Au cours de l’exécution de son mouvement, le positionnement de sa tête et la direction du regard resteront inchangés.

Généralement, cette méthode de positionnement est employée par des athlètes n’ayant aucune déficience entre les muscles fixateurs des scapulas et les muscles de la coiffe des rotateurs et bénéficie d’une bonne synchronisation entre ces deux groupes musculaires.

Deuxième méthode de positionnement

La seconde méthode de positionnement de la tête consiste pour l’athlète, immédiatement après son positionnement initial sur la barre fixe, à venir effectuer une légère extension de la tête, lui permettant de diriger son regard en direction de la barre fixe.

Au cours de l’exécution de son mouvement, lorsque les bras de l’athlète arriveront approximativement à un angle formé de 90°, la tête doit se trouver en position neutre, c’est-à-dire, aligner avec le reste du corps de l’athlète, cependant, le regard doit toujours être dirigé légèrement vers le haut. À partir de ce moment, l’athlète doit de nouveau, effectuer une légère extension de sa tête, de manière comme si ce dernier voulait commander à son corps d’aller vers le haut. Il est à noter que peu importent les changements de position de la tête au cours du mouvement, la direction du regard est toujours dirigée vers le haut.

Généralement, cette méthode de positionnement est employée par des athlètes ayant quelques déficiences sur les muscles de la coiffe des rotateurs ou une mauvaise synchronisation entre les muscles fixateurs des scapulas et les muscles de la coiffe des rotateurs.

Troisième méthode de positionnement

La troisième méthode de positionnement de la tête consiste pour l’athlète, immédiatement après son positionnement initial sur la barre fixe, à venir placer sa tête en position neutre, la direction du regard ne sera dirigée que très légèrement en direction de la barre fixe.
L’athlète doit alors, dès qu’il entame l’exécution de sa phase concentrique, effectuer une légère extension de la tête, lui permettant d’accentuer la direction de son regard vers la barre fixe.
Au cours du reste de l’exécution de son mouvement, le positionnement de sa tête et la direction du regard doivent rester inchangés.

Généralement, cette méthode de positionnement est employée par des athlètes ayant quelques déficiences sur les muscles fixateurs des scapulas ou une mauvaise synchronisation entre les muscles fixateurs des scapulas et les muscles de la coiffe des rotateurs.

Peu importe la méthode adoptée, une similitude entre ces trois méthodes est observée. En effet, la direction du regard est toujours dirigée en direction de la barre fixe, puisqu’il est admis qu’un léger regard dirigé vers le haut tout au long de la phase concentrique, aide à maintenir la fixation du dos par activation des différents muscles fixateurs des scapulas. [62]

Il faut cependant garder en tête que le principal et plus important facteur qui déterminera le positionnement de la tête de l’athlète au cours de l’exécution de la traction, sera avant tout, la façon dont l’athlète se sent le plus à l’aise !

points clés lors de la traction - le contrôle de la charge

le contrôle de la charge lors de la traction

Le contrôle de la charge constitue un point clé dont les conséquences sont encore à l’heure actuelle, beaucoup trop méconnues.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut que chaque athlète se rappel que la première et seule accélération lors du mouvement de la traction, est initié à partir de la phase 2 du mouvement, ou plus concrètement, dès le départ de la phase concentrique du mouvement de l’athlète.

Durant cette phase importante du mouvement, l’accent doit donc être mis sur le maintien permanent de la trajectoire et sur une accélération contrôlée de la charge durant la montée.
Les athlètes les plus expérimentés arrivent à générer une grande vitesse d’accélération, tout en ne subissant pas de modifications de la trajectoire du mouvement, dû à un contrôle de la charge efficace.

Et un contrôle de la charge efficace, va alors permettre de résoudre deux problèmes majeurs à la performance sportive :

  • l’augmentation de la charge,
  • la modification du centre de masse.

L’augmentation de la charge :

L’augmentation de la charge est due à une vitesse d’accélération insuffisante, lors de la phase concentrique du mouvement de traction, caractérisé par une augmentation de l’énergie cinétique.
L’énergie cinétique est la force emmagasinée par tout corps en mouvement. Elle varie donc en fonction de la vitesse et du poids du corps. Les formules de calcul permettant de déterminer la véritable force que possède un corps suite à une vitesse d’accélération sont largement connues et employées dans le domaine de la sécurité routière, afin d’estimer la force que peut prendre un véhicule à l’impact dû à sa vitesse.

Mais ceci est évidemment transférable aux activités sportives, et encore plus dans le mouvement de traction. Concrètement, plus l’athlète effectuera sa phase concentrique rapidement, plus le poids de sa charge additionnelle sera diminué et par conséquent, rendra le mouvement, beaucoup plus facile.

La modification du centre de masse :

Là encore, rentre en compte le concept de centre de masse, puisque comme nous l’avons vu précédemment, celui-ci peut être altéré par deux facteurs : [15]

  • la position des masses segmentaires à un moment donné,
  • l’ajout de forces extérieures.

Il en résulte alors que :

« Moins la charge additionnelle sera contrôlée, plus elle sera mobile et plus elle est mobile, plus celle-ci va altérer le centre de masse de l’athlète. »

Cela aura pour conséquence de mobiliser davantage les capteurs proprioceptifs de l’athlète et plus particulièrement ceux des épaules, coudes et des poignets, rendant alors l’exercice d’autant plus difficile.

Tous les muscles de l’athlète doivent être, à un moment précis, en contraction en apportant une attention particulière aux bras, aux deltoïdes, aux pectoraux, aux dorsaux et sans oublier les jambes. Aux vues de tout ceci, on se rend vite compte qu’une traction lourde s’effectue avec le corps entier !

Un bon contrôle de la charge doit alors permettre, de ne pas modifier la trajectoire du mouvement de l’athlète, afin que ce dernier puisse produire une vitesse d’accélération efficiente à son mouvement technique dans le but de terminer et valider son exécution. [63]

points clés lors de la traction - la respiration

la respiration lors de la traction

Avant-dernier point clé et un des plus important puisqu’il est un des facteurs principale de la performance sportive dans tous gestes sportifs.
En effet, en employant intelligemment certaines méthodes de respiration rentrant directement en corrélation avec le geste sportif, la respiration va augmenter la pression intra-abdominale et la pression intrathoracique, en contractant synergiquement tous les muscles du tronc et par conséquent, augmente la rigidité des muscles de la sangle abdominale, des muscles respiratoires et décuple la stabilité des muscles de la colonne vertébrale lors des exercices de levage. [64] [65]

Ces méthodes de respiration sont au nombre de trois que sont rétrospectivement : [66]

  • l’inspiration synchronisée au début de la contraction,
  • l’expiration synchronisée au début de la contraction,
  • la manœuvre de Valsalva.

Afin de générer cette pression intra-abdominale et intrathoracique sur le mouvement de la traction. Il est généralement admis que les athlètes doivent se tourner vers la manœuvre de Valsalva dans le but de potentialiser la performance sportive.

La manœuvre de Valsalva consiste, avant le départ du mouvement, à réaliser une expiration tout en maintenant la glotte fermée, puis à exécuter le geste sportif.

Concrètement sur le mouvement de la traction en street lifting, l’athlète va venir se placer, suspendu et immobile sur la barre fixe. Une fois dans cette position et avant d’entamer son mouvement, ce dernier va alors prendre une grande respiration, puis chercher à expirer tout en maintenant sa bouche fermer. Enfin, après avoir initié cette manœuvre, il entamera l’exécution du mouvement de la traction.

manoeuvre de valsalva

Cette manœuvre va alors permettre :

  • l’augmentation de la pression intra-thoracique et intra-abdominale, en contractant de manière forcée le diaphragme et les muscles abdominaux,
  • l’augmentation de la Fréquence Cardiaque (FC),
  • la diminution du débit cardiaque et du volume extrasystolique,
  • la diminution du retour veineux en augmentant la pression veineuse et en diminuant le flux sanguin vers le cerveau.

En bloquant la sortie de l’air, les pressions intrathoracique et intra-abdominale augmentent et contribuent donc à la contraction du diaphragme et des muscles abdominaux, permettant d’obtenir plus de stabilité dans l’ensemble de la colonne vertébrale.
Cette manœuvre doit alors permettre à l’athlète d’avoir tous ses muscles respiratoires contractés et solide. [67] [68] [69]

Il est considéré à l’heure actuelle que la contraction des abdominaux, lors d’un effort aussi violent, protège la colonne vertébrale par la diminution de la force de compression qui s’exerce entre les vertèbres. Ceci a également pour effet de soulager considérablement l’effort des muscles spinaux. Durant le mouvement, les abdominaux sont un soutien déterminant pour la cage thoracique qui, elle-même, prend appui sur le diaphragme contracté.

Si cette manœuvre n’est pas effectuée, mal effectuée ou perdu lors de l’exécution du mouvement de la traction en street lifting. Cela engendrera pour l’athlète de perdre son gainage, ayant pour conséquence, une perte totale du contrôle du mouvement. Il n’est pas rare de voir des athlètes se trouvant dans cette situation, cambrer le dos de façon excessive. Et couplez ajout de charge (et notamment ajout de charge importante), avec un mouvement accidentogène et vous retrouverez un athlète avec un facteur de risques de blessures qui s’en retrouve grandement accentué.

points clés lors de la traction - le passage critique

le passage critique lors de la traction

Dans tous gestes sportifs, il existe forcément un ou plusieurs passages critiques. Ces passages correspondent à des angles de mouvement où l’athlète devient plus faible, pour plusieurs raisons physiologiques et biomécaniques.
Expérimentés ou non, la majorité des athlètes ont tendance à citer et situer les mêmes passages critiques, aux mêmes endroits.

Sur le mouvement de traction en street lifting, un passage critique est clairement identifié :

  • à partir de la moitié de la phase concentrique du mouvement.

Passage critique

Phase 3 du mouvement technique

DU MOUVEMENT DE LA TRACTION EN STREET LIFTING

Il n’est pas rare de voir des athlètes expérimentés, tenter d’effectuer de belles performances, mais échouer au dernier quart du mouvement. En effet, la dernière portion du mouvement de traction lors de sa phase concentrique (phase de montée), détermine souvent la réussite ou l’échec de l’athlète sur le mouvement de traction.

Ce passage critique est généralement situé à partir de la moitié de la phase concentrique du mouvement, à ce moment précis où l’angle entre les avant-bras et les bras de l’athlète forme un angle de 90°, jusqu’au passage du menton de l’athlète, soit environ 60°.

Les passages critiques lors de la traction en street lifting

Même si cela ne reste qu’une petite portion du mouvement, elle n’en reste pas moins la plus difficile à aborder et reste la portion la plus contraignante pour une grande majorité d’athlètes. [70]

Cependant, ce passage critique s’explique simplement et naturellement par deux facteurs qui affectent l’exécution du mouvement technique, à savoir :

  • la transition musculaire,
  • la perte de vitesse.

De plus, il faut savoir que ces deux facteurs s’affectent réciproquement et le retranscrivent directement au sein du geste sportif. En effet, en reprenant en compte ce que nous avons déjà mis en évidence :

Toute transition musculaire connaît un ralentissement.

Il devient alors facile de comprendre que la perte de vitesse est la conséquence de la transition musculaire au sein de la traction.

Afin que cette conséquence de perte de vitesse dû à la transition musculaire soit bien comprise de tous, nous pouvons comparer et schématiser grossièrement cela au fait de, changer de vitesse sur une boîte manuelle de voiture. En effet, lorsque vous passez de la première à la seconde, la voiture connaît un léger ralentissement avant de reprendre de la vitesse, cette perte de vitesse est la conséquence que pendant une fraction de seconde, aucune vitesse n’est engagée sur la boîte de vitesses, et la voiture se retrouve alors au point mort.

C’est exactement la même configuration, lors d’une transition musculaire au cours de l’exécution d’un mouvement technique. Même s’il est vrai que tous les muscles sont activés lors du mouvement, ils ne le sont pas tous au même degré, et lorsque l’on dicte à notre corps qu’un de ces groupes doit prendre l’ascendant par rapport à l’autre, alors, un léger ralentissement survient avant que ce dernier devienne le principal moteur de l’exécution du mouvement.

À partir de ces éléments et de tous ceux que nous avons déjà mis en évidence, nous pouvons affirmer que la première partie de la phase concentrique du mouvement, constituant la seule accélération lors du mouvement de traction, est générée principalement par l’action des :

  • grand dorsaux.

Mais que la dernière partie de la phase concentrique du mouvement de traction, est générée principalement par l’action des :

  • grands ronds,
  • petits ronds,
  • infra-épineux,
  • supra-épineux,
  • trapèzes (faisceaux inférieurs),
  • deltoïdes (faisceaux postérieurs).
Muscles principalement sollicités lors de la phase 3 de la traction en street lifting

Rappelons que le rôle des muscles de la coiffe des rotateurs, lors du mouvement de traction est essentiel puisqu’ils permettent de guider les mouvements de la ceinture scapulaire tout en assurant un centrage de la tête humérale en face de la glène dans le but de permettre une action optimale des deltoïdes.

Mais ces muscles sont profonds, ils sont recouverts par un muscle plus gros et dit superficiel qui regroupe tout ceci et permet d’exploiter tout leur potentiel. On parle alors des deltoïdes et plus particulièrement sur le mouvement de la traction, les faisceaux postérieurs des deltoïdes.
En effet, la recherche actuelle nous a récemment démontrée que les faisceaux postérieurs des deltoïdes prennent une place importante dans l’exécution de cette phase de la traction et plus précisément, lorsque l’athlète cherche à amener le menton au-dessus de la barre fixe. Effectivement, les fibres musculaires des faisceaux postérieurs des deltoïdes sont orientées vers le haut, et cette orientation des fibres musculaires des deltoïdes en fait, des groupes musculaires qui ne sont pas activés lors des premières phases du mouvement de traction. Véritablement, ils ne rentrent pleinement en jeux, que lorsqu’ils accomplissent le rôle qui leur ait attribué, à savoir : [71]

  • extension du bras,
  • rétropulsion du bras,
  • rotation latérale du bras.
Anatomie lors de la traction en street lifting

Ce passage critique est donc graduel et exponentiel, puisque plus l’athlète avancera dans la phase concentrique du mouvement de la traction :

  • plus le recrutement des faisceaux postérieurs des deltoïdes, des infra-épineux, des supra-épineux, des petit-ronds, des grand-ronds et des trapèzes sera déterminant, au détriment des grands dorsaux,
  • et plus l’accélération générée par l’activation des grands dorsaux sera diminuée due à toutes les transitions musculaires que va subir l’athlète lors de la traction.

L’accélération générée lors du premier tirage, au démarrage de la phase concentrique est alors primordiale, permettant l’accélération de la montée de la charge jusqu’au passage du menton et à la validation de l’essai de l’athlète.

Les athlètes de street lifting les plus expérimentés sont capables de générer une accélération suffisante lors de la phase concentrique du mouvement, afin de retarder au mieux l’apparition de ce passage critique. Ceci permet à ces athlètes de plus haut niveau d’outrepasser cet angle de mouvement plus difficile. [72]

Lors d’un effort sous-maximal, on observe généralement une seule grande augmentation de la vitesse au début de la phase concentrique. Des analyses réalisées démontrent qu’il y a un point critique à partir du milieu du mouvement, car il y a une perte de vitesse. L’athlète est plus faible lors de cette dernière portion du mouvement, car la force exercée par les grands dorsaux variant selon l’angle du mouvement perd de son efficacité. [70]

Tous les points critiques apparaissent généralement lorsque la vélocité de l’athlète diminue. Les street lifters échouent majoritairement leur phase concentrique lorsqu’ils n’atteignent pas une vélocité suffisante qui permettrait d’outrepasser cette portion difficile.
Ces zones sont présentes chez les athlètes de tous niveaux, car ils sont causés par plusieurs facteurs physiologiques.
En conclusion, la meilleure façon d’améliorer la traction, est d’entraîner ce mouvement selon le principe de spécificité. [73]

Au-delà de ce seul élément de vélocité, il est indéniable à l’heure actuelle de ne pas mentionner que le renforcement des muscles synergiques, est un facteur déterminant dans le but de limiter l’apparition de ce passage critique.

Il faut donc que l’entraîneur veille à employer de manière intelligente, un renforcement spécifique de l’ensemble des muscles qui sont principalement activés, lors de la dernière portion de la phase concentrique de la traction.
Puisque l’ensemble de ces muscles en comparaison des grands dorsaux, représente une densité musculaire beaucoup moins important. Et comme le mentionnait Zatsiorsky :

« Plus un muscle est gros, plus il a de potentiel pour devenir fort. »

On comprend alors assez facilement que cet ensemble de muscles, sera forcément moins fort que les grands dorsaux. En finalité, pour vaincre ce passage critique, qui place l’athlète dans l’impossibilité de continuer son mouvement, il faut :

  • une transition musculaire la plus rapide possible,
  • une perte de vitesse la moindre possible,
  • un contrôle permanent de la trajectoire du mouvement,
  • renforcer spécifiquement les muscles synergistes.

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