vitesse et performance sportive

sommaire

définition

La vitesse est la capacité à accomplir des actions motrices dans un temps le plus court possible. [1]

caractéristiques

La vitesse est l’une des 4 qualités physiques de base aux côtés de la force, l’endurance et de la souplesse. C’est également la qualité physique qui diminue le plus vite avec l’âge.

C’est une qualité fondamentale dans la plupart des activités sportives :

  • dans les activités chronométrées (athlétisme, natation, ski, canoë-kayak …)
  • dans les sports de combats ou en sports collectifs, ou les duels nécessitent de prendre son adversaire de vitesse
  • en escalade, dans des compétitions de vitesse mais aussi en bloc, voir en difficulté …

La vitesse avec les autres facteurs de la performance que sont la force, l’endurance et la souplesse est devenue une des caractéristiques majeures de la performance de haut niveau. [2]

La vitesse est une action explosive dont la demande énergétique va être importante et de ce fait, l’activité enzymatique va également être considérablement augmentée. [3] Le problème majeur des efforts brefs et intenses dû à la vitesse est de satisfaire immédiatement l’énorme demande d’énergie qui augmente la vitesse de réaction de la glycolyse de 1000 fois par rapport au repos.

La phosphofructokinase (PFK) serait l’enzyme la plus sollicitée. [4]

Mais force est de constater, que la vitesse s’exprime à chaque fois de manière très particulière dans chacune de ces activités sportives.

Dans la rubrique consacrée aux filières énergétiques, nous avons associé le métabolisme anaérobie alactique aux qualités de vitesse. Certes, ces deux notions sont proches. Mais, au vu de ces éléments, on voit bien qu’il serait réducteur de limiter cette qualité de vitesse aux seuls aspects énergétiques.

Relation avec le street workout / calisthenics / street lifting :

  • Pour tous les pratiquants de « freestyle », les 360, les 720, toutes ces figures acrobatiques requièrent un grand degré de vitesse.
  • Pour les pratiquants de « set and rep », plus l’athlète aura de vitesse, plus il s’économisera, notamment pour tout ce qui est transition comme les muscle-ups ou bien encore les tractions.
  • Pour tous les pratiquants de « street lifting », plus l’athlète aura de vitesse, plus il pourra exécuter sa ou ses répétitions de façon économique, de plus, il n’est pas nécessaire de préciser que pour un mouvement technique comme le muscle-ups, sans vitesse, cela est impossible !

Conclusion :

La vitesse est une qualité fondamentale dans notre sport !

pourquoi améliorer la vitesse

Il y a de nombreux intérêts pour un athlète à améliorer sa vitesse, notamment :

  • Augmenter le nombre d’éléments contractiles dans les muscles sollicités. [5]
  • Augmenter les réserves ATP/CP et de l’O² en réserve intra-musculaire. [6]
  • Augmenter la densité des enzymes intervenant dans le métabolisme anaérobie alactique et lactique, la créatine-phosphokynase et la myokinase. [7]
  • Entraîner ces muscles à réaliser des actions brèves et spontanées, comme c’est le cas lors de mouvement explosif. [8]
  • Augmenter la Force Maximale Volontaire (FMV) et la Force Maximale Isométrique (FMI) grâce à un travail de force-vitesse.
  • Améliorer la capacité pulmonaire. [9]
  • Augmenter la qualité d’échange respiratoire. [2]
  • Développement des fibres musculaires et plus particulièrement du type 2B.
  • Meilleur recrutement des fibres musculaires.
  • Meilleure synchronisation des fibres musculaires. On parle alors de synchronisation des fibres au sein d’un même muscle.
  • Meilleure coordination des fibres musculaires. On parle alors de coordination des fibres entre plusieurs muscles.

les différentes formes de la vitesse

La vitesse est une qualité multi-factorielle qui n’agit jamais directement seule, elle est toujours associée à d’autres qualités physiques.

les facteurs déterminants de la vitesse

la force musculaire

La force est indispensable au développement de la qualité de la vitesse. [10]

Un travail en force maximale va permettre de synchroniser les unités motrices, mais également, va permettre d’améliorer la capacité d’accélération, lors des phases de freinage du mouvement et de réduire brutalement la vitesse pour effectuer une autre action de type : s’arrêter, sauter.

Le travail de force-vitesse constitue également une des bases essentielles à la performance sportive. [11]

La combinaison d’un travail de force et de vitesse permettra au cours de la même séance d’améliorer la capacité d’explosivité de l’athlète. [12] Ce travail en force-vitesse permet non seulement d’améliorer et d’entretenir les qualités de vitesse, mais aussi les qualités de force.

les fibres musculaires

La capacité à développer une grande qualité de vitesse est fortement déterminée par le nombre de fibres rapides que possédera le muscle associé au mouvement.

Force est de constater que ces fibres rapides sont d’origines génétiques. Les plus grands athlètes rapides sont donc prédisposés à développer une grande vitesse.

la composante élastique du muscle

La composante élastique et réactive des muscles est très importante car elle est directement liée à la capacité de vitesse de l’athlète. [13]

Elle peut être définie comme la capacité du muscle à pouvoir se déformer et à se raidir selon l’équilibre propre à la contraction nécessaire à un exercice donné.

Les exercices amenant à des contractions de type concentrique permettent de travailler la « déformabilité », des muscles alors que ceux amenant à des contractions de type excentrique, pliométrique ou isométrique permettent de travailler la raideur du muscle. [14]

L’énergie élastique serait principalement développée lors d’exercices isotoniques, balistiques, pliométriques, ou encore des exercices associant la force maximale et la force explosive.

l'aspect technique des mouvements de vitesse

la vitesse de démarrage ou d'accélération

La vitesse de démarrage est la vitesse que l’on va acquérir sur un mouvement spécifique suite au démarrage de celui-ci.

Tout mouvement requiert une vitesse de démarrage, puisque pour l’inertie du mouvement, il faut bien un point de départ. Et cette vitesse de démarrage est essentielle car elle permet d’acquérir une vitesse dans un laps de temps bref nécessitant une force importante ! [15]

Cette vitesse de démarrage fait passer le mouvement de l’athlète par trois points :

1 - la force

Au départ du mouvement, l’athlète cherche à intégrer une grande partie de sa force afin de restituer un mouvement de qualité. C’est une phase de mise en mouvement, d’accélération.

2 - la puissance

Au fur et à mesure que le mouvement se concrétise, à partir d’une certaine phase dans le mouvement, de hauts niveaux de force et de vitesse sont réquisitionnés : on parle alors de puissance !

3 - la vitesse

Au fur et à mesure que le mouvement de l’athlète se développe, celui-ci va « accélérer » le mouvement pour finir sur une dominante vitesse.

Ci-dessous vous retrouvez un schéma illustrant bien la vitesse de démarrage sur deux mouvements issus de disciplines bien différentes l’une de l’autre.

Pour encore mieux comprendre ce qu’est la vitesse de démarrage ou d’accélération, ci-dessus, vous retrouvez les statistiques d’un « départ -arrivé » sur un 100 mètres établi par Usain Bolt à Berlin en 2009.

les facteurs de développement de la vitesse

Vladimir Zatsiorsky dans son ouvrage « les qualités physiques du sportif » de 1966, distingue 3 types de vitesse :

la vitesse de réaction

Il s’agit de la vitesse avec laquelle un athlète réagit à un signal. Elle met en jeu des qualités perceptives et décisionnelles (traitement des informations). On parle ainsi de : temps de réaction.

La vitesse de réaction est la capacité d’un athlète à percevoir, analyser et traiter dans le temps le plus bref, le signal déclenchant une action.

Il faut savoir que nous réagissons généralement plus rapidement à un signal sonore qu’à un signal visuel. C’est pour cette raison que les signaux sonores sont privilégiés aux signaux visuels, ou encore utilisés conjointement avec ces derniers.

Cette vitesse peut s’améliorer par l’entraînement jusqu’à 10 à 15% selon l’athlète.

la vitesse gestuelle ou acyclique

Il s’agit de la vitesse du geste en lui-même. Elle est la capacité qu’a l’athlète de réaliser un mouvement le plus rapidement possible. On cherche à développer cette vitesse notamment dans des sports comme : l’haltérophilie, la force athlétique.

Tous ces sports ou l’objectif sera d’effectuer un mouvement donné en une seule fois. Les qualités musculaires et neuromusculaires sont ici déterminantes. La vitesse gestuelle est associée à l’explosivité !

la fréquence gestuelle ou cyclique

Il s’agit de la capacité à reproduire un certain nombre de fois le même geste dans un temps le plus court possible. Elle est la capacité qu’a l’athlète de réaliser un certain nombre de mouvements, dans un laps de temps, le plus court possible. On cherche à développer cette vitesse notamment dans des sports comme : le set and rep, le crossfit, la natation.

On parle aussi de puissance, vélocité, vitesse cyclique (= répétition rythmique d’une suite d’actions, comme la locomotion).

la vitesse de réaction

Cette qualité que l’on nomme plus communément, le temps de réaction dépend avant tout de la vitesse à laquelle on va percevoir les informations et de la vitesse à laquelle on va prendre des décisions, on parle également de :

vitesse perceptive et de vitesse décisionnelle

La vitesse de réaction correspond à une manifestation de l’excitation au niveau des différents récepteurs de l’organisme. [16] Ce message va être transmis sous forme d’influx nerveux au système nerveux central qui va traiter la ou les informations. Puis le système nerveux central va constituer un signal effecteur qui va se propager jusqu’au niveau périphérique provoquant une excitation et la manifestation de la contraction musculaire. [17]

Autrement dit, il s’agit du temps qui s’écoule entre un signal et le début de la réaction volontaire. Il s’agit donc d’une série de processus mentaux qui précèdent le mouvement.

Le temps de réaction dépend fortement de la situation auquel le sportif est confronté :

le temps de réaction simple

On parle de temps de réaction simple lorsque la situation sportive est évidente, ne comporte pas d’incertitude quant à la réponse donnée et que la phase de traitement des informations est réduite au plus simple.

Quelques valeurs de temps de réaction simple :

0.1 à 0.27 sec. C’est notamment le cas lors d’un départ d’un 100 mètres en athlétisme par exemple.

le temps de réaction complexe

On parle de temps de réaction complexe, lorsque l’athlète est confronté à une situation dans laquelle il ne peut pas prévoir à l’avance quelle réponse il doit donner, ou lorsqu’il doit s’adapter à des situations changeantes et pas toujours prévisibles. Dans ce cas, l’incertitude nécessite un traitement des informations, qui sera plus approfondi et forcément plus long.

C’est le cas de très nombreuses activités sportives : les sports collectifs, de combat, les activités de pleine nature, etc …

Dans ces activités, une des difficultés majeures, consiste à s’adapter à des situations en perpétuel changement (physique ou humain).

Confronté à ces situations, le pratiquant ne sait pas précisément à l’avance quelle réponse il va donner. Autrement dit, il s’agit, pour lui, de prendre des informations sur ses partenaires, ses adversaires, où le milieu environnant pour prédire les événements à venir et s’y adapter.

On parlera donc, de temps de réaction complexe lorsque la situation sportive nécessite :

Une phase de prise d’informations (vitesse perceptive) dans laquelle le sportif devra prendre les informations pertinentes dans un environnement complexe.
Une phase dans laquelle le sportif devra opérer un choix entre différentes possibilités (vitesse décisionnelle).

Pour aller plus loin, on peut évoquer quelques facteurs influençant les temps de réaction :

  • Le degré d’incertitude augmente avec le nombre d’informations à prendre et avec le nombre d’alternatives proposées à l’athlète.
  • La fatigue de l’athlète augmente le temps de réaction.
  • Le degré de concentration est également un élément important à prendre en compte.
  • Le niveau d’expertise de l’athlète : plus l’athlète pourra s’appuyer sur un vécu important, plus il sera à même de prendre les bonnes informations et de réaliser les bons choix dans un minimum de temps.

la vitesse gestuelle

La vitesse gestuelle est la condition préalable, de maîtrise de la situation motrice nécessitant une action ciblée et rapide en relation directe avec la notion de vitesse d’exécution et de précision. [18] Les athlètes ont souvent du mal à agir vite avec une grande précision. [19]

D’ailleurs, une des principales différences entre le très haut niveau et le haut niveau concerne cette notion de vitesse d’exécution. [20] Ce facteur nécessite un rapport entre force et vitesse. [15]

L’obtention d’une vitesse gestuelle efficace va dépendre de facteurs :

  • Au niveau des muscles : la libération de CA2+ permettant la formation des ponts d’actine-myosine, du taux d’ATP présent dans le muscle et du pourcentage de fibres rapides.
  • De l’utilisation du muscle : la synchronisation des unités motrices, la capacité de sélectionner un maximum de fibres rapides et l’amélioration de l’efficacité musculaire due à l’étirement.
  • De la coordination des différents muscles : agonistes-antagonistes.

Mais la vitesse gestuelle dépend également de la capacité d’anticipation de l’athlète. Cette notion d’anticipation est clairement liée à la compréhension de la discipline et a l’expérience. C’est donc la capacité de l’athlète a anticiper, apprécier une trajectoire et maîtriser le temps et l’espace. [21]

la fréquence gestuelle

Cette qualité de fréquence gestuelle est fortement déterminée par la capacité de l’athlète a commander et a contrôler ses mouvements à haute intensité. Elle est donc très liée à la coordination motrice. Plus l’athlète pourra maintenir et contrôler sa fréquence gestuelle, plus l’athlète pourra y mettre de l’intensité.

Cette qualité de la vitesse est présente dans de nombreuses activités sportives caractérisées par la répétition rythmique d’une suite d’actions.

Elle dépend de la force des agonistes et des antagonistes, mais aussi de l’aptitude de l’athlète a enchaîner des contractions et un relâchement musculaire de manière qualitative. [18]

Cette fréquence gestuelle permet d’augmenter la vitesse gestuelle, elle a un rôle sur la structure et sur la répétition.

La vitesse et la fréquence gestuelle sont étroitement liées à la force. [22]

Toutefois, le développement de ce facteur de fréquence gestuelle est limité par la barrière de vitesse, qui peut être définie comme une limitation de la fréquence d’ordre essentiellement nerveux. [23]

comment développer la vitesse

A proprement parlé, on ne peut pas développer la vitesse seule.

En se basant sur toutes les données précisées jusqu’à présent, on peut aisément comprendre que la vitesse s’exprime lors d’actions courtes.

Un travail par filière énergétique sera donc basé essentiellement sur :

anaérobie alactique

en

puissance

et

capacité

De même, comme précisé plus haut, le développement de la force est un des premiers facteurs de développement de la vitesse.

Cela se traduit facilement, plus on habitue un athlète à travailler sur de lourdes charges, plus sans cette même charge, il pourra effectuer son mouvement facilement.

Par conséquent, un travail de force est indispensable au développement de la vitesse et notamment un travail en :

force maximale

conclusion

Les nombreuses et différentes expressions de la vitesse, tantôt isolées, souvent emboîtées, convertissent la vitesse en une qualité complexe. De ce fait, elle est très souvent délicate à programmer et il est difficile d’en organiser les contenus. La qualité de vitesse dépend des modalités de combinaisons de ses composantes et de leurs associations à d’autres capacités (physiques, technico-tactiques, psychiques …).

Il s’avère très difficile d’obtenir un système d’entraînement orienté à la fois vers l’amélioration de chacune de ces qualités de vitesse et vers leur intégration dans les actions motrices globales qui caractérisent chaque discipline sportive, posant le problème de l’identification des capacités à évaluer et faisant exploser le seul formatage athlétique de la vitesse.

Rappel des points clés de la vitesse :

  • Qualité physique importante dans TOUS les sports.
  • Qualité physique qui diminue le plus vite avec l’âge.
  • Le développement de la vitesse passe par un développement de la filière énergétique anaérobie alactique.
  • Gilles Cometti – L’entraînement de la vitesse – 1 mars 2012.
  • Alexandre Dellal – Analyse de l’activité physique du footballeur et de ses compétences dans l’orientation de l’entraînement : application spécifique aux exercices intermittents courses à haute intensité et aux jeux réduits. – 2008.
  • Jurgen Weineck – Biologie du sport – 1 mai 1996.
  • Jurgen Weineck – Manuel d’entraînement – 18 avril 1996.
  • Vladimir M. Zatsiorsky – Science and Practice of Strength Training – 10 juin 2020.
  • Gilles Cometti – La pliométrie : Méthodes, entraînements et exercices – 1 décembre 2006.
  • Gilles Cometti – Les méthodes modernes de musculation : Tome 2, données pratiques – 1 janvier 1999.
  • Gilles Cometti – La pliométrie : Méthode de restitution d’énergie au service de la performance sportive – 1 mars 2012.
  • Michel Pradet – La préparation physique – 1996.
  • Theodor hettinger – Physiology Of Strength – 1785.
  • Renato Manno – Les bases de l’entraînement sportif – 1 janvier 1992.
  • Véronique Billat – Physiologie et méthodologie de l’entraînement – 27 octobre 2017.
  • Pascal Prévost – Georges Cazorla – Didier Reiss – La bible de la préparation physique – 15 mai 2017
  • Grégory Dupont – Laurent Bosquet – Patrick Laure – Guillaume Millet – Méthodologie de l’entraînement – 12 mars 2007.
  • L.P Matveiev – Jean-Rodolphe Amsler – A. Krüger – La base de l’entraînement – 1980.
  • L.P Matveiev – Aspects fondamentaux de l’entraînement – 1983
  • Vladimir Nikolaevič Platonov – L’entraînement sportif : théorie et méthodologie – Éditions Revue EPS – 1984.
  • Frédéric Aubert – Thierry Blancon – Préparation physique – 30 janvier 2014.
  • Jacques Saury – Carole Sève – Serge Leblanc – L’entraînement : les entraîneurs et leurs pratiques – 17 novembre 2004.
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  • [3] Billat V. – Physiologie et méthodologie de l’entraînement, de la théorie à la pratique. – Eds De Boeck – 1998.
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  • [20] Zhongfan L, Inomata K, Takeda T. – Soccer player’s and closed-skill athletes execution of a complex motor skill. Percept. Mot. Skills. – 2002.
  • [21] Dellal A. Barrieu P, Castagna C, Chamari K, Chaouachi A, Chinelli S, Coutts AJ, Dyon N, Hagist L, Impellizzeri F, Moalla W, Monkam Tchokonte SA, Pintus A, Rampinini E, Reiss D. – De l’entraînement à la performance en football. Eds de Boeck – 2008.
  • [22] Meier R. – Entrenamiento de la fuerza en futbol. Eds Tutor – 2007.
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