sommaire
définition
L’explosivité est la capacité de l’athlète à utiliser ses plus hauts niveaux de force et de vitesse dans un laps de temps le plus court possible.
« Capacité de l’athlète à faire varier brusquement sa propre quantité de mouvement ou celle d’un engin sur lequel il agit. »
Miller (1997)
caractéristiques
Encore appelée « explosivité musculaire » ou bien « force explosive » :
L’explosivité est une forme d’expression de la puissance
L’explosivité est à la clé des plus grands exploits sportifs !
- Arraché à 177 kilos pour Lu Xiajun
- Saut à 2,09m pour Stefka Kostadinova
- Muscle-up à 40 kilos pour Ludovic Adigery
- Soulevé de terre à 500 kilos pour Eddie Hall
Avec le concept d’explosivité, il y a cette idée d’une accélération brutale qui en fait cette forme si particulière d’expression de la puissance.
« L’explosivité, c’est augmenter la puissance très violemment durant quelques secondes, voire quelques fractions de secondes lors d’effort uniques à dominante anaérobie.
Mais l’explosivité peut également s’exprimer dans la continuité, ou au court de mouvements cycliques relevant de la filière aérobie.
C’est notamment le cas en cyclisme ou en aviron pour réaliser une brusque accélération, de même que de bondir en course comme en basket-ball, handball ou 3000m steeple, tout comme le fait de se démarquer en accélérant pour changer brutalement son sens de direction comme en rugby ou au football, football américain.
À partir de la définition ci-dessus, on peut en déduire que l’explosivité dépend directement de la courbe « force – temps ». [1]
En analysant le schéma ci-dessus, on peut en déduire que, le profil le plus explosif que l’on puisse déterminer à partir de cette courbe « force – temps », c’est lorsque le niveau des forces internes est maximal et la durée de l’impulsion est très courte.
Il s’agit donc d’obtenir le plus rapidement possible un niveau de force très élevé, c’est-à-dire d’avoir une vitesse du pic d’installation du pic de force la plus grande possible. [2]
Ainsi, pour augmenter la vitesse de l’installation du pic de force, Duchateau démontre qu’un entraînement de type explosif et plus particulièrement de type pliométrique serait très efficace, dans le but d’améliorer ses qualités de force explosive. [3]
D’autre part, toujours dans ce but d’augmenter la vitesse d’installation de la force maximal. Il est possible d’intervenir sur plusieurs facteurs. En effet, plusieurs chercheurs ont mis la lumière sur un autre facteur, qui est le développement du système nerveux. [4]
Parce qu’elle est cette forme particulière d’expression de la puissance, l’explosivité implique de chercher à réduire le temps.
Il ne s’agit donc pas de chercher à augmenter la distance (110m au lieu de 100m), ni à augmenter la résistance contre laquelle s’opposer (soulever un adversaire plus lourd en judo), mais à réduire le temps d’exécution.
Autrement dit, il s’agit de faire la même quantité de travail en moins de temps et à mettre de moins en moins de temps, donc chercher à accélérer toujours plus.
Évidemment cela requiert indirectement plus de force et de vitesse, mais c’est avant tout un problème de vitesse-force.
La résistance à vaincre est constante et on cherche à augmenter la vitesse, donc à accélérer.
Or, comme le fait remarquer Marc Vouillot : [5]
« Ce qui est lourd pour un pratiquant faible, est léger pour un pratiquant fort. »
Ceci laisse à penser qu’en s’entraînant en force, ce qui était lourd deviendra léger pour un athlète et de ce fait, ce qui est devenu relativement moins lourd est aussi moins freinateur.
Le travail de force avec charges lourdes permettrait ainsi d’améliorer la vitesse et par conséquent, l’explosivité !
relation entre explosivité et vitesse
La bonne compréhension de la relation entre l’explosivité et les formes de vitesse est essentiel au développement de cette dernière.
L’explosivité ce n’est pas maintenir un niveau constant de puissance, mais la libérer très brusquement et fortement sur une durée la plus courte possible. Cette libération brusque et forte, sur une durée la plus courte possible ne peut donc être répétée.
C’est donc la :
relation entre explosivité et filieres énergétiques
L’analyse du mouvement explosif nous permet à l’heure actuelle d’établir une relation entre explosivité et filières énergétiques.
D’un point de vue physiologique :
C’est « la capacité à enclencher, en un temps très court, une forte contraction musculaire ».
Dans la pratique :
C’est « la capacité à produire un effort maximal sur un temps très bref ».
Dans les deux cas, il y a cette notion d’effort « très court ».
À partir de ces données, la connexion se fait très facilement et nous permet d’affirmer que la filière énergétique de l’explosivité est la filière :
en
puissance
- Rachid Ziane – Comment travailler & entretenir, l’explosivité et l’efficacité dans le geste sportif – valdemarne.fr.
- Jurgen Weineck – Biologie du sport – 1 mai 1996.
- Jurgen Weineck – Manuel d’entraînement – 18 avril 1996.
- Marc Vouillot – Pourquoi la force améliore la vitesse ? – 2016.
- Thollet, J. – L’haltérophile chez les grands gabarits pour améliorer les qualités de vitesse – Vitesse et explosivité – 2010.
- Mac Ardle, WD., Katch, V. & Katch, F. – Physiologie de l’activité physique – 1987.
- Dellal, A. – De l’entraînement à la performance en football 2008.
- Aubert, F. – Approches athlétiques de la Préparation Physique – 2002.
- [1] Michel Dufour – Les diamants neuromusculaires, les qualités physiques, tome 1 : explosivité et la puissance musculaire – 2009.
- [2] Christian Miller – Développement des capacités musculaires. In : Entraînement de la force – spécificité et planification – Les cahiers de l’INSEP – 1997.
- [3] Duchateau J, Karl Hainaut – Isometric or dynamic training : Differential effects on mechanical properties of a human muscle. J. Appl. Physiol. : Respir. Environ. Exerc. Physiol – 1984.
- [4] Per Aagaard – Increase rate of force development and neural drive of human skeletal muscle following resistance training – Journal of Applied Physiology – 2002.
- [5] Marc Vouillot – L’haltérophilie au service de la préparation physique – 2015.
