sommaire
définition
Une filière énergétique une voie métabolique utilisant un ou plusieurs substrats afin de produire de l’énergie.
caractéristiques
Pour pouvoir se contracter, nos muscles ont besoin d’énergie et cette énergie a besoin de substrats issus de l’alimentation pour fonctionner, que sont rétrospectivement les :
- Les protéines.
- Les glucides.
- Les lipides.
Dans notre organisme, l’énergie provient d’une seule molécule :
Adénosine Triphosphate (ATP)
Seule molécule utilisable, pour permettre au muscle de se contracter. Les cellules musculaires n’en contiennent qu’une toute petite quantité, qui s’épuise très rapidement. Il est donc nécessaire que l’organisme en resynthétise au fur et à mesure de ses besoins.
La dégradation et la récupération de cette énergie se fait par 3 voies métaboliques que l’on appelle également :
filières énergétiques
Il existe deux voies de production d’énergie qui se succèdent.
- En l’absence d’oxygène : c’est la voie anaérobie
- En présence d’oxygène : c’est la voie aérobie
Tout effort est défini par son intensité et sa durée. Les filières énergétiques sont les différentes modalités de resynthèse de l’ATP.
puissance et capacité d'une filiere énergétique
Avant de rentrer dans le détail de chaque filière, il y a deux notions à comprendre :
puissance
La puissance est la quantité maximale d’énergie utilisable par unité de temps.
capacité
La capacité est la quantité totale d’énergie disponible pour l’exercice.
Et chaque filière possèdent une :
- Capacité.
- Puissance.
- Durée égale à : capacité / puissance
Ces deux termes désignent des caractéristiques fondamentales du fonctionnement des filières énergétiques.
On schématise fréquemment ces deux notions, en prenant pour exemple un réservoir et un robinet, permettant de mieux comprendre le rôle de ces deux notions par rapport à chaque filière.
Ces deux notions ont des répercussions directes sur l’entraînement, notamment dans le choix par l’entraîneur des exercices de travail.
L’entraîneur organisera donc son entraînement dans le but, non seulement d’optimiser le rendement d’une filière, mais en jouant sur les paramètres de durée, d’intensité et de récupération. Il influence soit la capacité, soit la puissance !
comment travailler la puissance et/ou la capacité d'une filiere
Maintenant que nous avons pris connaissance des notions de puissance et de capacité d’une filière, il faut savoir ce qu’elles apportent. Ainsi peut-importe la filière recherchée à l’entraînement, le développement de l’une comme de l’autre sera toujours dans le même but.
développement de la puissance
Travailler la puissance (qu’elle soit anaérobie ou aérobie), consistera à vouloir développer l’énergie maximale que l’on peut envoyer en un minimum de temps.
Il se présente comme un travail qualitatif dans lequel l’intensité de travail est prioritaire.
développement de la capacité
Travailler la capacité (qu’elle soit anaérobie ou aérobie), consistera à vouloir développer la quantité maximale d’énergie disponible pour l’exercice.
Il se présente comme un travail quantitatif qui a pour objectif d’aller jusqu’à l’épuisement.
Il faut bien comprendre, qu’il ne s’agit pas de mettre l’accent sur l’un plutôt que sur l’autre, mais bel et bien de travailler ces deux notions conjointement !
Comprenez bien qu’il n’y a aucun intérêt à envoyer une très grande intensité si c’est pour que celle-ci ne dure que quelques secondes. De même, qu’il n’y a que peu d’intérêt à contenir beaucoup d’énergie, qui ne peut envoyer de grandes intensités …
quelles sont les filieres énergétiques
Il existe donc 3 filières énergétiques, qui permettent de fournir de l’ATP aux muscles au cours d’un effort.
- Deux d’entre elles sont dites « anaérobies« , car elles ne nécessitent pas d’oxygène lors de la transformation des substrats en ATP. Ces deux filières dites « anaérobies » diffèrent, par la production ou non d’acide lactique dans l’organisme, on les dénomme « lactique » ou « alactique ».
- La troisième filière est dite « aérobie« , car de l’oxygène est utilisé lors de la dégradation du substrat.
relation entre filieres énergétiques et travail musculaire
Au début du travail musculaire, c’est l’ATP qui intervient dans la production de l’énergie mécanique.
- Quand cette ATP est épuisée, intervient la Phospho Créatine (PC) qui prend le relais afin de resynthétiser l’ATP.
Pour ce type d’effort, on parle de la filière anaérobie alactique.
- Quand les réserves de créatines phosphates sont épuisées et que le travail musculaire se poursuit, une nouvelle source d’énergie est nécessaire. C’est le glucose qui entre en jeu et se dégrade (glycolyse).
Pour ce type d’effort, on parle de la filière anaérobie lactique.
- Quand ces réserves sont à leur tour épuisées et que l’effort continu, le corps va puiser dans les glucoses (glucides), les acides gras libres (les lipides) mais ainsi que les protides (protéines), afin de permettre le travail musculaire.
Pour ce type d’effort, on parle de la filière aérobie.
Il faut bien comprendre que, les filières énergétiques ne fonctionnent pas l’une après l’autre, mais belle et bien simultanément.
Néanmoins, selon le type d’effort, la durée de l’effort, l’intensité de l’effort, l’une prend le dessus sur les autres, leurs délais d’interventions différents et leurs possibilités de rendement sont étalées dans le temps.
Le schéma ci-dessous illustre bien cette simultanéité des filières énergétiques :
On peut tout de même dire à l’heure actuelle, que certaines activités physiques sollicitent plusieurs filières énergétiques à des degrés différents.
Newsholme a démontré la répartition de pourcentage de sources énergétiques utilisées sur un : 400 mètres, 800 mètres et sur un 5000 mètres. [1]
Filières énergétiques sur un 400 mètres en athlétisme
Anaérobie alactique
13 %
Anaérobie lactique
62 %
Aérobie
25 %
Filières énergétiques sur un 800 mètres en athlétisme
Anaérobie alactique
6 %
Anaérobie lactique
50 %
Aérobie
44 %
Filières énergétiques sur un 5000 mètres en athlétisme
Anaérobie alactique
NUL
Anaérobie lactique
12.5 %
Aérobie
87.5 %
- Christophe FRANCK – 2016-03-10 – Physiologie de l’entraînement – bio-énergétique.
- Frédéric Balussaud – 12 Fév, 2019 – Filières énergétiques – « reussirsonbpjeps.com ».
- Mémoire du Dr Benjamin TAISNE, dans le cadre du D.I.U. de Nutrition.
- Préparation aux diplômes d’éducateur sportif – tome 1 : Bases anatomiques et physiologiques de l’exercice musculaire et méthodologie de l’entraînement.
- Bases physiologiques des activités physiques et sportives. H.Monod, R.Flandrois. 4ème édition, Masson, Paris, 1997.
- Véronique Billat – Physiologie et méthodologie de l’entraînement : de la théorie à la pratique, 2ème édition, Éditions De Boeck université, 2003.
- Physiologie de l’exercice musculaire. G. Millet et S. Perrey. Ellipses, Paris, 2005.
- Énergie et performance physique et sportive. J. Bricewalter, C. Hausswirth. Armand Colin, Paris, 2003.
- D.Le Gallais, G.Millet – La préparation physique optimisation et limites de la performance sportive. Masson, Paris, 2007.
- [1] Newsholme EA. Plasma amino acid concentrations in the overtraining syndrome : possible effects on the immune system. Med Sci Sports Exerc 1992 ; 24(12) : 1353-8.
Cet article a 2 commentaires
article très intéressant, merci!
J’aurais une question à propos du schéma avec les bouteilles. Est-ce qu’il n’y aurait pas une interversion avec les couleurs dans la légende?
Bonjour Laurianne,
Effectivement, je vois que l’article à très bien été compris, cela sera corrigé !
Cordialement
sant_maclaw