Quelle technique faire sur le soulevé de terre conventionnel

sommaire

quels sont les facteurs qui déterminent la technique du soulevé de terre conventionnel

Il est indéniable à l’heure actuelle d’affirmer que, pour un même style de soulevé de terre conventionnel employé, les techniques de levage adoptées par les athlètes sont aussi nombreuses qu’il existe de types de morphologies différentes.

En effet, un modèle de mouvement aussi simple en apparence que le soulevé de terre conventionnel, ne doit pas être entièrement jugé sur sa seule perception visuelle.

Au travers de cet article et grâce à la biomécanique, nous allons donc tenter de déterminer et de mettre en évidence la technique de levage la plus efficiente que devrait employer chaque athlète.

Cette détermination n’est alors possible qu’après avoir minutieusement analysé deux grandes familles des facteurs permettant l’identification de la technique de levage, à savoir :

  • les facteurs déterminant la technique de levage,
  • les facteurs affectant la technique de levage.

FACTEUR N°1 DÉTERMINANT LA TECHNIQUE DE LEVAGE

MORPHOLOGIE DE L’ATHLÈTE

Le facteur primordial qui déterminera la technique de levage sur un mouvement technique, est et sera toujours en premier lieux, la morphologie de l’athlète !

L’analyse morphologique de l’athlète permet d’identifier la longueur des segments osseux de l’athlète, cela afin de permettre une classification de ces derniers.
Cette classification permettra alors à l’entraîneur, d’évaluer les prédispositions génétiques de chacun de ses athlètes, dans le but, de déterminer la technique de levage la plus appropriée à l’exécution d’un soulevé de terre conventionnel efficient, en fonction des différentes contraintes anatomiques de chaque athlète.

Il faut donc, lorsque l’entraîneur effectue une analyse de la morphologie, analyser afin d’évaluer, dans le but de classifier les différents segments osseux des athlètes. Cela permettra alors la détermination de la technique la plus efficiente pour chaque athlète, maximisant alors la performance sportive sur le soulevé de terre.

À travers cette bonne compréhension de l’analyse morphologique de l’athlète, nous serons donc capables de déterminer la technique la plus efficiente à employer en fonction de chaque athlète !

Morphologie de l'athlète

FACTEUR N°1 AFFECTANT LA TECHNIQUE DE LEVAGE

LES FORCES ET LES FAIBLESSES MUSCULAIRES DE L’ATHLÈTE

Le premier facteur affectant la technique de levage, est constitué des forces et des faiblesses musculaires de l’athlète. En effet, et nous le verrons par la suite, mais ce facteur est susceptible de modifier la technique de levage qui aura été identifié à partir de l’analyse morphologique de l’athlète.

FACTEUR N°2 AFFECTANT LA TECHNIQUE DE LEVAGE

LE RESSENTI DE L’ATHLÈTE

Enfin, le second et dernier facteur affectant la technique de levage de l’athlète est, le ressenti qu’aura ce dernier au sein du mouvement technique. Nous le verrons également par la suite, mais le ressenti de l’athlète constitue un facteur pouvant affecter la technique de levage de l’athlète de façon positive, mais également de façon négative.

Dans cet article, nous allons donc déterminer la technique de levage la plus appropriée à l’exécution du soulevé de terre conventionnel, en fonction des différents facteurs déterminant et affectant la technique de levage de l’athlète.
Il s’agit là, comme pour tout geste sportif, de déterminer une potentielle adaptation personnelle, basée sur un certain nombre de paramètres importants qu’il convient d’étudier.

Cette exploration des différentes techniques de levage, permettra alors à l’athlète et/ou l’entraîneur de mettre en œuvre un programme d’entraînement qui rentrera directement en corrélation avec la morphologie de l’athlète.

comment déterminer la technique a partir de la morphologie

La détermination de la technique de levage la plus efficiente sur le mouvement de soulevé de terre conventionnel, n’est possible qu’après une analyse poussée de la morphologie osseuse de l’athlète.
Cette analyse doit alors permettre une mise en évidence de la longueur des différents segments osseux de l’athlète, dans le but de pouvoir obtenir une classification de ces derniers. Ce n’est qu’à partir de la classification des différents segments osseux, que la détermination d’une technique de levage par le biais d’une analyse morphologique de l’athlète n’est possible.

Maintenant, comment déterminer et classifier, la longueur des différents segments pour chaque athlète et cela, en fonction de leur morphologie osseuse.
Pour cela, nous nous appuierons essentiellement sur les travaux de Michael Hales, professeur en biomécanique du sport et en musculation avancée à la Kennesaw State University, mais également, compétiteur et entraîneur de force athlétique / powerlifting, que nous compléterons. [1]

Ce professeur a donc identifié, à partir d’une planche anatomique, les différents segments osseux intervenant principalement sur le soulevé de terre conventionnel, à savoir :

  • le buste,
  • les bras,
  • les jambes,
  • les cuisses.

À partir de cette identification des différents segments osseux, des repères anatomiques spécifiques sont placés, cela afin de pouvoir mesurer précisément la longueur des segments osseux individuels de l’athlète, à savoir :

  • le buste est défini, du grand trochanter à une ligne imaginaire s’étendant horizontalement du haut de la tête,
  • la longueur des bras est définie, de la tête humérale jusqu’au bout du troisième doigt de la main,
  • la longueur des jambes est définie, du grand trochanter jusqu’à la face latérale du pied,
  • la longueur des cuisses est définie, du grand trochanter jusqu’à la face latérale du condyle externe.
Planche anatomique et détermination des segments osseux sur le soulevé de terre

La réalisation des différentes mesures à partir des segments osseux, permet alors de calculer, dans le but de classifier ces segments osseux.
Vous retrouverez ci-dessous, un tableau récapitulatif de toutes les formules, permettant de calculer la longueur des segments osseux :

Formule de calcul permettant de classifier les segments osseux sur le soulevé de terre - Michael Hales

Les résultats des différentes mesures des segments osseux, permettent alors la classification de ces derniers.
Vous retrouverez ci-dessous, un tableau récapitulatif de tous les pourcentages permettant la classification des segments osseux :

Classification des segments osseux en fonction de la morphologie sur le soulevé de terre - Michael Hales

Maintenant que nous sommes en mesure de déterminer et de classifier la longueur des segments osseux de l’athlète, nous pouvons en déduire les différentes techniques de levage les plus efficientes en fonction de la morphologie de l’athlète.

Vous retrouverez ci-dessous, un récapitulatif de toutes les techniques de levage à adopter sur le soulevé de terre conventionnel, en fonction des différentes morphologies osseuses des athlètes :

conventional deadlift long bust, longs arms, longs legs, longs thighs

BUSTE LONG

> 32%

BRAS LONGS

> 38%

JAMBES LONGUES

> 49%

CUISSES LONGUES

> 50%

conventional deadlift long bust, longs arms, longs legs, shorts thighs

BUSTE LONG

> 32%

BRAS LONGS

> 38%

JAMBES LONGUES

> 49%

CUISSES COURTES

< 50%

conventional deadlift long bust, shorts arms, longs legs, longs thighs

BUSTE LONG

> 32%

BRAS COURTS

< 38%

JAMBES LONGUES

> 49%

CUISSES LONGUES

> 50%

conventional deadlift long bust, shorts arms, longs legs, shorts thighs

BUSTE LONG

> 32%

BRAS COURTS

< 38%

JAMBES LONGUES

> 49%

CUISSES COURTES

< 50%

conventional deadlift short bust, longs arms, longs legs, longs thighs

BUSTE COURT

< 32%

BRAS LONGS

> 38%

JAMBES LONGUES

> 49%

CUISSES LONGUES

> 50%

conventional deadlift short bust, longs arms, longs legs, shorts thighs

BUSTE COURT

< 32%

BRAS LONGS

> 38%

JAMBES LONGUES

> 49%

CUISSES COURTES

< 50%

conventional deadlift short bust, shorts arms, longs legs, longs thighs

BUSTE COURT

< 32%

BRAS COURTS

< 38%

JAMBES LONGUES

> 49%

CUISSES LONGUES

> 50%

conventional deadlift short bust, longs arms, shorts legs, shorts thighs

BUSTE COURT

< 32%

BRAS LONGS

> 38%

JAMBES COURTES

< 49%

CUISSES COURTES

< 50%

conventional deadlift long bust, shorts arms, shorts legs, shorts thighs

BUSTE LONG

> 32%

BRAS COURTS

< 38%

JAMBES COURTES

< 49%

CUISSES COURTES

< 50%

conventional deadlift short bust, shorts arms, longs legs, shorts thighs

BUSTE COURT

< 32%

BRAS COURTS

< 38%

JAMBES LONGUES

> 49%

CUISSES COURTES

< 50%

conventional deadlift long bust, longs arms, shorts legs, shorts thighs

BUSTE LONG

> 32%

BRAS LONGS

> 38%

JAMBES COURTES

< 49%

CUISSES COURTES

< 50%

conventional deadlift long bust, longs arms, shorts legs, longs thighs

BUSTE LONG

> 32%

BRAS LONGS

> 38%

JAMBES COURTES

< 49%

CUISSES LONGUES

> 50%

conventional deadlift short bust, shorts arms, shorts legs, longs thighs

BUSTE COURT

< 32%

BRAS COURTS

< 38%

JAMBES COURTES

< 49%

CUISSES LONGUES

> 50%

conventional deadlift short bust, shorts arms, shorts legs, shorts thighs

BUSTE COURT

< 32%

BRAS COURTS

< 38%

JAMBES COURTES

< 49%

CUISSES COURTES

< 50%

Cette mise en évidence des postures efficientes à adopter en fonction des différentes morphologies osseuses des athlètes, nous permet alors d’apprécier le fait, qu’aucune technique de levage n’est égale.

Néanmoins, nous pourrions schématiser grossièrement trois principales familles de technique de levage sur le soulevé de terre conventionnel, en fonction de la morphologie de l’athlète, à savoir :

  • Le soulevé de terre conventionnel avec les hanches basses, l’aspect visuel de cette technique de levage donne l’impression que l’athlète est « assis ». Cette variante concerne essentiellement les athlètes ayant des membres inférieurs courts, des membres supérieurs longs et/ou un buste long.
  • Le soulevé de terre conventionnel avec les hanches à mi-distance, l’aspect visuel de cette technique de levage est le plus commun lorsque l’on parle de soulevé de terre conventionnel. Cette variante concerne essentiellement les athlètes ayant des proportions anatomiques à peu près égales entre les membres inférieurs, supérieurs et le buste.
  • Le soulevé de terre conventionnel avec les hanches hautes, l’aspect visuel de cette technique de levage donne l’impression que le buste de l’athlète est parallèle ou proche de la parallèle du sol. Cette variante concerne essentiellement les athlètes ayant des membres inférieurs longs, des membres supérieurs courts et/ou un buste court.
Soulevé de terre conventionnel avec les hanches basses

Soulevé de terre conventionnel
avec les hanches basses

Soulevé de terre conventionnel avec les hanches à mi-distance

Soulevé de terre conventionnel
avec les hanches à mi-distance

Soulevé de terre conventionnel avec les hanches hautes

Soulevé de terre conventionnel
avec les hanches hautes

Il est important de mentionner que toutes ces techniques de levages ne constituent en aucun cas, des erreurs techniques, lorsque ces dernières correspondent à la morphologie osseuse de l’athlète !

De plus, on constate aisément qu’en fonction des différentes techniques de levage, le degré des angles des articulations mises en jeux lors du soulevé de terre conventionnel, à savoir, les chevilles, les genoux et les hanches, vont inévitablement varier. [2]

Tout ceci nous amène à la conclusion suivante, à savoir qu’aucunes des recommandations sur l’emploi d’une technique de levage définie que vous pouvez retrouver sur internet et les différents réseaux sociaux ne sont adéquats, puisque ces dernières ne prennent et ne peuvent pas prendre en compte la morphologie de l’athlète.

Pour conclure cette partie de l’article, il est à noter que la performance sportive sur le mouvement de soulevé de terre conventionnel, dépend pour beaucoup, du bras de levier qu’aura l’athlète au sein de son mouvement technique Cette notion de bras de levier, nous amène à rentrer un peu plus précisément dans le fonctionnement du mouvement en lui-même, en abordant le thème de la biomécanique.

la biomécanique du soulevé de terre conventionnel

Afin de donner un peu plus de crédit à notre article et plus particulièrement, de toutes les techniques de levage que nous avons mis en évidence, il est nécessaire de comprendre quelques principes de base en biomécanique sur lesquels nous nous sommes appuyés pour affirmer la véracité de nos propos.
Cette section de l’article, nous semble importante à comprendre, puisqu’à l’heure actuelle, plusieurs personnalités du monde de la force athlétique française, prône l’optimisation des leviers à tout prix.
Mais encore faut-il comprendre précisément en quoi consiste cette dernière, son mode de fonctionnement et sur quoi elle agit.

Comme nous avons commencé à le mentionner dans la partie précédente, le bras de levier constitue un élément principal de la performance sportive sur le soulevé de terre conventionnel. Sur papier, cela pourrait donc sembler être une bonne idée de vouloir optimiser l’élément principal de la performance sportive sur le soulevé de terre conventionnel, mais vous conviendrez qu’il n’y a pas besoin de s’appuyer sur quelconques études scientifiques pour affirmer que cette recherche perpétuelle de l’optimisation du bras de levier ne doit, en aucun cas, dégradé la technique d’exécution de l’athlète.

Pour commencer, cela afin de contrecarrer cette bien-pensance générale sur l’optimisation des leviers, il faut tout d’abord recontextualiser ce qu’est le principe même du soulevé de terre.

« Le principe du soulevé de terre, consiste pour l’athlète, à partir d’une charge additionnelle positionnée en un point de départ (point A), à vaincre son inertie, tout en imprimant une trajectoire bien précise, afin de générer des vitesses et des accélérations, tout en conservant un équilibre face à une charge qui tend à le déstabiliser, dans le but que l’athlète se redresse avec la charge additionnelle (point B). »

Pour vaincre l’inertie de la charge additionnelle sur le soulevé de terre, l’athlète doit alors générer suffisamment un grand « moment de force ».
Le « moment de force » est égal au produit du bras de levier et de la force appliquée perpendiculairement à ce bras de levier. Le bras de levier quant à lui, correspond à la plus courte distance entre le centre de rotation et la ligne d’action de la force.

Concrètement, comme vous pouvez le constater sur l’image ci-dessous, la charge additionnelle sur le mouvement de soulevé de terre exerce une force verticale orientée vers le bas et l’axe de rotation se situe au niveau des hanches de l’athlète.
Sur ce mouvement technique, le bras de levier correspond donc à la distance entre le centre de la charge et le centre de la hanche. Le « moment de force » quant à lui, correspond donc, au produit du bras de levier par la force appliquée perpendiculairement par l’athlète.

Soulevé de terre conventionnel moment de force

À partir de l’image ci-dessus, on comprend facilement que plus le buste de l’athlète est vertical, plus le centre de rotation sera proche de la « ligne de direction de la force » et par conséquent, moins le « moment de force » sera grand. À contrario, plus le buste de l’athlète s’inclinera vers l’avant, se rapprochant ainsi de plus en plus de l’horizontal, plus le centre de rotation sera éloigné de la « ligne de direction de la force » et par conséquent, plus le « moment de force » sera important.

Mais avant même de rentrer dans les calculs permettant d’exprimer et de quantifier le « moment de force », il faut s’attacher à comprendre ce qu’on appel en biomécanique une « force ».
La « force » est égale, au produit de la masse et de l’accélération, cette dernière est calculée en Newtons (N).
Sur ce le schéma ci-dessus, nous avons identifié une ligne verticale partant du centre de la main de l’athlète et finissant au sol. Cette ligne représente ce qu’on appel en biomécanique, la « ligne d’action de la force ».

Sur le schéma ci-dessous, nous avons exprimé en Newtons la « force » lors du mouvement de soulevé de terre. Nous avons donc pris pour exemple, un athlète soulevant une barre de 300 kilos, si ce dernier ne pouvait pas retenir la barre, alors la barre accélérerait logiquement tout droit et vers le bas, en raison de la gravité terrestre.
La barre représentant la composante massique de la « force », il nous suffit alors simplement de multiplier cette composante massique, à savoir 300 kilos, par l’accélération due à la gravité terrestre, qui est égale à 9,8 m/s².

Soulevé de terre conventionnel et force en biomécanique

Comme vous pouvez le constater à la vue du schéma ci-dessus, la « force » sur le mouvement de soulevé de terre, pour une barre de 300 kilos est égale à 2400 Newtons (N).

Le plus important à retenir ici, et cela afin de poursuivre dans l’établissement du « moment de force », est que la direction de la « ligne d’action de la force » sera toujours dirigée verticalement vers le bas et que la vitesse de l’accélération est égale à 9,8 m/s².

Une fois que l’on n’a compris ceci, il est alors possible de déterminer précisément, en calculant le « moment de force » pendant toute l’exécution du mouvement de soulevé de terre.
Sur le mouvement de soulevé de terre conventionnel, trois positions sont intéressantes à analyser, à savoir :

  • la « position de départ », qui correspond au placement initial de l’athlète,
  • le « passage critique » du soulevé de terre, plus communément appelé en anglais « sticking point », qui correspond au moment où la barre atteint le niveau des genoux de l’athlète,
  • la « position d’arrivée », qui correspond au moment où l’athlète est complètement redressé, barre en main.

Prenons donc pour exemple, un athlète effectuant le mouvement de soulevé de terre, avec une barre à 300 kilos.

  • Ce dernier correctement placé en « position de départ », obtient une distance entre ses hanches et la « ligne de direction de la force » de 0,43 mètre.
  • Par la suite, lorsque l’athlète arrive au « passage critique » du soulevé de terre, ce dernier obtient une distance entre ses hanches et la « ligne de direction de la force » de 0,31 mètre.
  • Pour finir, lorsque l’athlète atteint la « position d’arrivée », la barre se trouve à 0,18 mètre de ses hanches.

En prenant donc en considération tous ces éléments, il est alors possible de déterminer précisément le « moment de force » au début, au « passage critique » et à la fin de l’exécution du mouvement de l’athlète, en réalisant les calculs suivants :

Soulevé de terre conventionnel calcul du moment de force en position de départ
Soulevé de terre conventionnel calcul du moment de force au passage critique
Soulevé de terre conventionnel calcul du moment de force en position d'arrivée

Au travers de ces résultats, nous pourrions donc en tirer la conclusion suivante, à savoir que, si dès le départ, le niveau des hanches était plus rapproché de la « ligne de direction de la force », alors, le « moment de force » à générer par l’athlète serait moindre.

Pour vérifier la véracité de ces propos, nous pouvons l’étudier facilement en prenant en exemple, deux athlètes ayant des morphologies osseuses différentes.

  • Le premier athlète dispose d’un buste long, des bras longs, des jambes et des cuisses longues, ce qui lui confère un positionnement des hanches à mi-distance.
  • Le second athlète quant à lui dispose d’un buste court, des bras courts, des jambes et des cuisses longues, ce qui lui confère un positionnement des hanches hautes.

Une fois la prise des éléments nécessaires à la détermination du « moment de force », nous obtiendrions, les résultats suivants :

Soulevé de terre conventionnel calcul du moment de force pour buste long, bras longs, jambes longues, cuisses longues
Soulevé de terre conventionnel calcul du moment de force pour buste court, bras courts, jambes longues, cuisses longues

On constate alors aisément que le « moment de force » à générer, sera d’autant plus important pour le second athlète, de par le fait que ces hanches se retrouvent plus éloignées de « la ligne de direction de la force » que le premier athlète. Le mouvement sera donc plus difficile à réaliser pour le second athlète.

Maintenant, le « moment de force » n’est pas le seul élément biomécanique à prendre en compte, puisqu’en effet, même si ce dernier permet de quantifier la « force » que va devoir générer l’athlète à un moment donné, dans une position donnée. Un autre élément important en biomécanique du mouvement est à prendre en considération, cela afin de potentiellement justifier une optimisation des leviers.

On parle alors de « force externe », elles correspondent aux forces qui sont exercées par le milieu extérieur sur le système étudié. Concrètement, sur le mouvement de soulevé de terre, les « forces externes » correspondent à la charge additionnelle et le système étudié correspond à l’athlète. Leurs justes analyses permettront alors de calculer, cela afin de quantifier précisément les contraintes mécaniques que vont subir les articulations de l’athlète tout au long de l’exécution du soulevé de terre.

Pour calculer ces « forces externes », nous devons tout d’abord, avoir entre notre possession, les éléments suivants, à savoir :

  • le poids total de la charge additionnelle,
  • la distance entre le centre de rotation de l’articulation mesurée et la « ligne de direction de la force »,
  • le degré de l’angle entre l’articulation mesurée et l’axe horizontal de l’articulation,
  • la valeur de l’accélération normale de la pesanteur terrestre, soit 9,8 m/s².

Une fois ces éléments en notre possession, nous pouvons procéder à la réalisation du calcul permettant d’exprimer la « force externe » que vont subir nos articulations lors de l’exécution du mouvement.

Pour cela :

  • Étant donné que la gravité accélère toujours vers le bas, nous pouvons commencer par tracer une ligne droite à partir du centre de masse du système (l’athlète couplé avec la charge additionnelle) et l’intersectée avec une ligne horizontale venant de l’articulation en question.
  • Par la suite, nous allons multiplier le degré d’angle entre l’articulation mesurée et l’axe horizontal de l’articulation, par la distance entre le centre de rotation de l’articulation et la « ligne de direction de la force ».
  • Enfin, nous multiplierons ce résultat par le poids total de la charge additionnelle, mais également, la valeur de l’accélération normale de la pesanteur terrestre, soit 9,8 m/s².

Pour que cela soit bien clair et compris par tout le monde, vous retrouvez un exemple en image ci-dessous sur la « force externe » exercée sur l’articulation de la hanche :

Soulevé de terre conventionnel force externe

Ces résultats représentent la « force externe » de l’exercice à un moment donné sur une articulation donnée, et cela représente également la quantité minimale de force que cette même articulation va devoir produire pour soulever le poids. Bien évidemment, une articulation seule ne peut produire de force, ce sont les muscles qui la composent qui vont devoir réaliser le travail.

Il faut bien prendre en compte que, les « forces externes » vont imposer par le biais d’une charge additionnelle, des contraintes mécaniques sur tout le système squelettique de l’athlète, mais que pour contrecarrer ces « forces externes », ce sont les muscles de ce dernier qui vont effectuer le travail. On parle alors de « forces internes », mais ne vous inquiétez pas, nous ne verrons pas cela aujourd’hui, ce n’est pas le but de cet article.

Nous pourrions donc en tirer la conclusion suivante, à savoir que, tout comme le « moment de force », si au départ du mouvement, le niveau des hanches était plus rapproché de la « ligne de direction de la force », alors, la « force externe » à générer par l’articulation de la hanche et donc par conséquent, de tous les muscles qui la compose serait moindre.

Encore une fois, dans le but de vérifier la véracité de nos propos, nous pouvons l’étudier facilement en prenant en exemple, deux athlètes ayant des morphologies osseuses différentes.

  • Le premier athlète dispose d’un buste long, des bras longs, des jambes et des cuisses longues, ce qui lui confère un positionnement des hanches à mi-distance.
  • Le second athlète quant à lui dispose d’un buste court, des bras courts, des jambes et des cuisses longues, ce qui lui confère un positionnement des hanches hautes.

Une fois la prise des éléments nécessaires à la détermination de la « force externe », nous obtiendrions, les résultats suivants pour l’articulation de la hanche :

Soulevé de terre conventionnel calcul de la force externe pour buste long, bras longs, jambes longues, cuisses longues
Soulevé de terre conventionnel calcul de la force externe pour buste court, bras courts, jambes longues, cuisses longues

On constate alors aisément que la « force externe » à générer pour l’articulation de la hanche, sera d’autant plus importante pour le second athlète, de par le fait que les hanches de ce dernier, se retrouvent plus éloignées de « la ligne de direction de la force » que le premier athlète. Le mouvement sera donc plus difficile à réaliser le second athlète.

Comme vous aurez pu le constater depuis le début de cette partie consacrée à la biomécanique du mouvement, nous prenons en référence, et cela à chaque fois, que cela soit sur le « moment de force » ou sur la « force externe », l’articulation de la hanche.

En ce qui concerne les contraintes mécaniques engendrées par le soulevé de terre, nous avons à l’heure actuelle, en notre possession, un bon nombre d’études scientifiques qui évaluent les « forces externes » des principales articulations mises en jeux, tout au long de l’exécution du soulevé de terre. [2] [3]
Il faut tout de même prendre en compte, que ces résultats sont à prendre avec des pincettes, puisque la variabilité de la longueur des segments osseux des athlètes pourrait affecter ces résultats. [4] [5]

Néanmoins, toutes s’accordent à dire que la plus grande « force externe » et par conséquent, le plus grand « moment de force » pendant le soulevé de terre, se situe au niveau de l’articulation de la hanche. [1] [3] [4]
Cela est tout à fait normal, puisque le concept même du soulevé de terre, est que l’athlète cherche à se redresser verticalement en effectuant une extension de ses hanches.

Différentes activations musculaires lors du soulevé de terre

Vous retrouverez ci-dessus un tableau récapitulatif de la « force externe » obtenu pour les trois principales articulations mises en jeux, lors du soulevé de terre conventionnel en fonction de l’état d’avancement de l’exercice. [6] [7]
Ce qu’il faut avant tout retenir de ces données, c’est que cela nous permet d’affirmer que les plus grandes contraintes mécaniques rencontrées lors de l’exécution d’un soulevé de terre, sont obtenues sur l’articulation de la hanche, et cela, peu importe le style de soulevé de terre employé et peu importe le niveau d’expérience de l’athlète au sein du mouvement technique.

À travers toute cette partie de l’article consacrée à la biomécanique du mouvement de soulevé de terre, nous pouvons donc en tirer la conclusion suivante, à savoir qu’effectivement, une optimisation des leviers passant par l’articulation de la hanche, peut faciliter l’exécution du soulevé de terre conventionnel.

Effectivement, en règle générale les athlètes de force athlétique sont limités dans la quantité de « force » qu’ils sont capables de générer, en raison d’un système de « bras de levier » mal conçu initialement, engendrant alors, une augmentation considérable de « force externe » que vont subir les articulations de l’athlète, ayant pour conséquence directe pour ce dernier, de devoir considérablement augmenter le « moment de force » qu’il va devoir produire.

Pour surmonter cet inconvénient, ces derniers tenteront de réduire leur « bras de levier », en modifiant la position de leur corps. Identifier la technique de levage appropriée et mettre en œuvre une technique correcte, respectant la morphologie de l’athlète, devient alors primordial pour maximiser les performances sportives sur le soulevé de terre conventionnel. [1]

Une optimisation des leviers couramment utilisée sur le mouvement de soulevé de terre conventionnel en force athlétique, consiste à raccourcir la distance entre les hanches et la charge additionnelle, en modifiant et dégradant la technique de levage.
Encore une fois, sur papier, cela peut sembler être une bonne stratégie à adopter, afin de réduire le « moment de force », cela dans le but de favoriser la performance sportive.

On peut alors citer, le très populaire « dos rond » au soulevé de terre. Très contesté, mal interprété, mal compris, il faut savoir nuancer la flexion lombaire de la flexion thoracique.
Le but de cet article n’est pas de détailler ce que sont ces deux types de flexion, mais il faut prendre en compte, que lorsque l’on parle d’optimisation des leviers dans le domaine de la force athlétique, on fait référence à la flexion thoracique et non la flexion lombaire.
Il est à noter cependant que le recours à ce type de technique requiert un fort niveau d’expertise de la part de l’athlète sur le mouvement de soulevé de terre.

Soulevé de terre conventionnel flexion thoracique et dos rond

De plus, il est également à noter qu’aucunes études scientifiques à l’heure actuelle n’ont réussi à prouver qu’il existait un réel lien que cause à effet entre flexion thoracique et lombalgie. A contrario, plusieurs études se sont orientées vers un lien de cause à effet entre flexion lombaire et lombalgie, et il faut avouer que même si toutes ces études ne vont pas dans le même sens, plusieurs s’accordent à dire que la flexion lombaire peut-être responsable de lombalgie. [8]

Soulevé de terre conventionnel flexion lombaire et dos rond

Néanmoins, si on se réfère à la définition même de ce qu’est le principe du soulevé de terre, cette optimisation des leviers ne prend pas en compte un élément important à l’exécution du mouvement technique, à savoir :

  • la trajectoire,
  • l’équilibre.

Ces éléments nous amènent à évoquer deux règles universelles, qui sont communes à toutes les techniques de levages sur le mouvement de soulevé de terre conventionnel et que chaque athlète, doit minutieusement respecter, à savoir :

  • La barre doit se trouver initialement au milieu des pieds.
  • La trajectoire de la barre doit être la plus verticale possible.

La barre doit se trouver initialement au milieu des pieds.

Les pieds ont pour rôle principal de supporter dans un équilibre parfait, le total des masses. Le total des masses correspond à la charge additionnelle et le corps de l’athlète.

Dans le but de déplacer le total des masses du bas vers le haut et donc, de finir l’exécution du mouvement de soulevé de terre, il est primordial pour l’athlète d’avoir un équilibre parfait entre l’avant et l’arrière de ses pieds. En effet, la surface des pieds représente la zone sur laquelle, la masse de la charge additionnelle combinée à la masse du corps de l’athlète, sera répartie contre le sol.

Afin donc de conserver un bon centre de gravité en équilibre durant toute l’exécution du mouvement, il convient pour l’athlète de répartir efficacement de part et d’autre, le total des masses sur ses pieds, ce qui correspond au milieu des pieds. En anglais, on emploi fréquemment le terme populaire de « mid-foot » pour signifier « le milieu du pied ».

Soulevé de terre conventionnel milieu du pied ou deadlift mid-foot

Si le total des masses est placé dans une position à mi-distance entre l’orteil et le talon, soit le « mid-foot » en anglais ou « milieu des pieds » en français, alors la charge additionnelle sur la surface du sol, sera répartie uniformément équilibrée entre les sections avant et arrière du pied.
Cette répartition équilibrée entre l’avant et l’arrière des pieds, permet alors à l’athlète d’obtenir le chemin le plus court lors de l’exécution de son mouvement. [9] [10]

Soulevé de terre conventionnel et barre en avant des pieds

La trajectoire de la barre doit être la plus verticale possible

Pour comprendre précisément pourquoi il est indispensable d’obtenir une trajectoire la plus verticale possible sur le mouvement de soulevé de terre, il faut reprendre en compte son principe même, à savoir, le fait que l’athlète cherche à vaincre l’inertie de la charge additionnelle, mais également, prendre en compte le champ de pesanteur.

En effet, nous allons schématiser grossièrement cette partie, mais le plus important à comprendre est que, le champ de pesanteur exerce une « force » sur tous les corps se trouvant à la surface de la Terre, on parle alors de force d’attraction.

Le champ de pesanteur fait donc, qu’il opère naturellement une « force » de traction vers le bas.
Concrètement, notre barre de soulevé de terre sera ramenée au sol par le chemin le plus rapide, c’est-à-dire, verticalement vers le bas.

Comme nous l’avons évoqué précédemment, il est possible de calculer cette « force ». La « force » est le produit de la masse et de l’accélération, généralement calculée en Newtons.
Pour reprendre notre exemple précédent, prenons un athlète qui soulève une barre au soulevé de terre de 300 kilos. La barre de 300 kilos représente la composante massique de la « force ». Si l’athlète ne pouvait pas soutenir cette barre, alors, cette dernière accélérerait vers le bas à 9,8 m/s².

Récapitulons les données en notre possession dans cet exemple :

  • 300 kilos représentant la masse totale de la barre de notre athlète,
  • 9,8 m/s² représentant la valeur de l’accélération normale de la pesanteur terrestre.

À partir de ces données, il est alors possible d’estimer la « force » de la barre de notre athlète, en effectuant le calcul suivant :

Soulevé de terre conventionnel et force en biomécanique

La « force » de la barre de notre athlète dans l’exemple cité ci-dessus est donc de 2940 Newtons.
Bien évidemment, ce calcul est pris en compte à partir d’une barre qui descendrait verticalement vers le bas. Si la barre ne descendait pas le plus verticalement possible, alors d’autres données seraient à prendre en compte, augmentant considérablement la « force » exprimé en Newtons.

À partir de l’exemple cité précédemment, il devient facile de comprendre que pour vaincre l’inertie de la barre, mais également le champ de pesanteur de façon efficiente, le travail à effectuer par l’athlète sera toujours, verticalement vers le haut.
En effet, tout travail effectué contre le vecteur de gravité, sera effectué parallèlement à ce vecteur, dans la direction opposée.
En conclusion, nous venons de mettre en évidence que, le moyen le plus efficace de vaincre l’inertie de la barre et le champ de pesanteur est et sera toujours, de tirer la barre dans un couloir le plus verticalement possible vers le haut ! [11]

Soulevé de terre conventionnel trajectoire de la barre

Malheureusement, lorsque l’athlète ne s’attache pas à respecter minutieusement ces deux règles universelles et communes à toutes les techniques de levages, alors cela impactera directement le bras de levier qui agira négativement soit contre le point d’équilibre de l’athlète, qui correspond au milieu des pieds, soit contre la trajectoire de la barre.

Dans les deux cas, cette modification non adéquate à l’exécution du mouvement de soulevé de terre, affectera immédiatement le centre de masse de l’athlète. Ce qui nous amène à évoquer un autre principe de la biomécanique, à savoir, le concept de centre de masse. Par définition, le centre de masse d’un corps, est le point situé à la position moyenne de la masse du corps. C’est donc un point fictif où l’on peut considérer que l’ensemble des forces physiques de la masse du corps sont concentrées. [12] [13] [14] [15]

Pour résumer, le corps de l’athlète trouve son point d’équilibre dans le plan sagittal, en-dessous du milieu du pied, la charge additionnelle se retrouve alors parfaitement alignée verticalement avec le dessous du milieu du pied. Le centre de masse quant à lui, se situe au départ du mouvement, en dehors du corps de l’athlète, quelques centimètres en avant des hanches. On comprend alors facilement que pour que l’athlète conserve un bon point d’équilibre général, la barre doit monter dans un couloir le plus vertical possible, afin de ne pas déséquilibrer ce dernier, lors de l’exécution de son mouvement. Vous l’aurez compris, employer une technique de levage non appropriée à la morphologie de l’athlète, constitue une erreur affectant directement toute la mécanique de ce dernier.

Maintenant, pour que cela soit le plus clair possible, nous allons vous démontrer par quelques exemples concrets, les conséquences d’une optimisation des leviers engendrer par un athlète, lorsque ce dernier n’y est pas génétiquement prédisposé.

EXEMPLE N°1

Prenons le cas d’un athlète ayant :

  • un buste court,
  • des bras courts,
  • et des jambes et cuisses longues.

Ce dernier devrait logiquement se retrouver dans une technique de levage similaire à la figure ci-dessous.

Soulevé de terre conventionnel exemple 1 calcul du moment de force pour buste court, bras courts, jambes longues, cuisses longues

On constate que la distance entre la « ligne de direction de la force » et le centre de rotation de la hanche est relativement grande. À première vue, l’optimisation du bras de levier que pourrait réaliser cet athlète, serait d’abaisser le niveau de ses hanches, afin de rapprocher ces dernières de la « ligne de direction de la force », dans le but de réduire la distance du bras de levier.

 

Encore une fois, sur papier, cela semble être une bonne stratégie à adopter, mais en réalité, il en n’est tout autre.
Puisqu’en effet, en abaissant le niveau de ses hanches, l’athlète va inévitablement avancer le niveau de ses genoux, ce qui va alors augmenter le degré de flexion de ses chevilles, ayant pour conséquence directe de déplacer la barre en dehors du milieu de ses pieds, en l’éloignant de ses jambes.

Si cet athlète s’attache tout de même à réaliser le mouvement, il réalisera le mouvement en appui sur la pointe de ses pieds, ce qui aura pour conséquence directe de provoquer un déséquilibre de l’athlète vers l’avant. On comprend alors, que la difficulté de l’exécution de son mouvement sera d’autant plus accrue.

Soulevé de terre conventionnel exemple 1 calcul du moment de force pour buste court, bras courts, jambes longues, cuisses longues (2)

EXEMPLE N°2

Prenons le cas d’un autre athlète ayant cette fois-ci :

  • un buste long,
  • des bras longs,
  • et des jambes et cuisses longues.

La technique de levage la plus appropriée à cette spécificité morphologie devrait logiquement ressembler à la figure ci-dessous.
À première vue, cet athlète dispose déjà d’une morphologie avantageuse à la pratique du soulevé de terre conventionnel.

 

Soulevé de terre conventionnel exemple 2 calcul du moment de force pour buste long, bras longs, jambes longues, cuisses longues

 

Cependant, instrumentalisé par la bien-pensance générale, qui prône l’optimisation des leviers à tout prix, cet athlète va volontairement avancer ses genoux afin de rapprocher le niveau de ses hanches de la barre, dans le but de réduire le bras de levier.

Comme toujours, sur papier, cela peut sembler être une bonne idée, mais en avançant le niveau de ses genoux, cet athlète va augmenter le degré de flexion de ses chevilles. Cela aura pour conséquence directe de déplacer la barre en dehors du milieu de ses pieds, en l’éloignant de ses jambes.

 

Si cet athlète s’attache tout de même à réaliser le mouvement, il réalisera le mouvement en appui sur la pointe de ses pieds, ce qui aura pour conséquence directe de provoquer un déséquilibre de l’athlète vers l’avant. On comprend alors, que la difficulté de l’exécution de son mouvement sera encore dans cet exemple, d’autant plus accru.

 

Soulevé de terre conventionnel exemple 2 calcul du moment de force pour buste long, bras longs, jambes longues, cuisses longues (1)
 

Dans les deux exemples cités précédemment, un point commun réunit ces deux athlètes recherchant à optimiser leur bras de levier. C’est que la quantité totale de « moment de force » qu’ils vont devoir générer sera considérablement augmentée, afin de vaincre l’inertie de la barre.

Vous comprenez donc maintenant, à la vue de ces schémas, qu’une optimisation des leviers par modification de la technique de levage, n’est clairement pas une solution vivable pour tous les athlètes.

En effet, il faut bien prendre en compte que, lorsque l’on modifie le positionnement d’une articulation, cette dernière ira directement impacter toutes celles qui sont directement concernées lors de l’exécution du mouvement technique. Ainsi, chevilles, genoux, hanches et épaules s’impacteront mutuellement, lorsqu’il y aura modification d’un placement de l’une d’entre-elles. [16]

Cependant, cela peut être à nuancer, puisqu’en fonction du niveau d’expérience de l’athlète au sein du mouvement technique de soulevé de terre conventionnel, une optimisation des leviers peut être réalisée. Il est à noter que cela ne concerne qu’une infime partie des athlètes, ayant :

  • un grand niveau d’expertise dans le soulevé de terre conventionnel,
  • une grande conscience corporelle de leur corps,
  • une prédisposition génétique bien spécifique.

Cette catégorie d’athlète, est capable d’optimiser le bras de levier, réduisant ainsi le « moment de force », tout en limitant les contraintes mécaniques et les dépenses énergétiques.
Cela se traduit généralement par un angle de l’articulation des genoux moins prononcé, un moment extenseur de la hanche plus petit et donc par conséquent, un bras levier réduit. [17]

Mais malgré cela, on estime que si cette recherche de l’optimisation des leviers engendre une modification de la technique de levage de l’athlète supérieur à 10%, alors cette optimisation sera plus préjudiciable que bénéfique et ne vaut pas le coup d’être réalisée.

En conclusion de cette section de l’article, nous n’excluons pas le fait qu’une optimisation des leviers puisse rentrer en corrélation avec la technique de levage de l’athlète. Cependant, peu importe l’optimisation des leviers réalisées, elle ne devrait en aucun cas, altérer les principes de bases de la biomécanique du soulevé de terre propre à chaque athlète.

les forces et faiblesses musculaires lors du soulevé de terre conventionnel

Depuis le début de l’article, nous avons mis en évidence qu’il existait une technique de levage efficiente pour chaque athlète en fonction de leur morphologie. Cependant, comme nous l’avons évoqué en préambule de cet article, certains facteurs peuvent affecter et modifier la technique de levage.

Celui que nous allons aborder maintenant, les forces et les faiblesses musculaires, est à considérer avec précaution. Puisqu’il faut bien prendre en compte, qu’il n’existe aucun moyen à l’heure actuelle de prédire qu’elles seront les forces et les faiblesses musculaires d’un athlète.

En effet, ces éléments seront conditionnés par la vie de l’athlète en lui-même, on parle alors principalement de l’enfance et de l’adolescence. Il existe tout un tas d’éléments qui vont alors conditionner les forces et les faiblesses musculaires d’un athlète, parmi lesquels on peut citer :

  • le mode de vie, sédentaire ou nomade,
  • antécédents sportifs,
  • alimentation,
  • etc …

Tout ce qui régit le passif de l’athlète est à prendre en compte, puisqu’ils vont alors donner naissance à des forces et des faiblesses musculaires.

Pour bien comprendre cette partie délicate de l’article, nous allons vous donner quelques exemples :

  • Prenons le cas d’un athlète, qui durant toute son enfance et cela jusqu’à la fin de son adolescence aurait été en surpoids. Le fait de se déplacer en marchant, en courant, monter des escaliers, octroi une énorme chance à l’athlète d’obtenir une force et une masse musculaire des membres inférieurs et plus particulièrement des fessiers et quadriceps.
  • Prenons le cas d’un autre athlète, ce dernier aurait pratiqué durant toute son enfance un sport de combat, comme le judo. Le fait d’attraper, de projeter des adversaires, octroi une énorme chance à cet athlète, d’obtenir une grande force musculaire de préhension et plus particulièrement, des muscles du dos.

On comprend alors que, plus un athlète aura eu une enfance / adolescence, active / sportive, plus ce dernier pourra potentialiser et cela, plus tôt et dans une plus grande mesure, une grande force. [18]

Ces forces et les faiblesses musculaires inhérentes à chaque athlète, doivent donc être prises en compte par l’entraîneur. Néanmoins, elles ne devraient en aucun cas se substituer à la morphologie de l’athlète. Cela s’explique très facilement, et nous allons vous le démontrer avec un petit exemple.

Prenons pour exemple, un athlète ayant pratiqué durant toute son enfance et cela à haut niveau, le cyclisme sur piste. Ses antécédents sportifs confèrent à cet athlète, une force musculaire prédominante de la chaîne antérieur des membres inférieurs (quadriceps principalement).

Une optimisation de la technique de levage rentrant en synergie des forces et des faiblesses musculaires de cet athlète, serait légitimement de préconiser à ce dernier, d’employer une technique de levage sur le soulevé de terre conventionnel très verticale, cela afin que cet athlète exploite au mieux, les forces musculaires de toutes ses chaînes antérieurs des membres inférieurs (comme les quadriceps).

Cependant, en analysant la morphologie osseuse de notre athlète, nous nous rendons compte que ce dernier dispose :

  • d’un buste court,
  • des bras courts,
  • des jambes longues,
  • des cuisses longues.

Sa morphologie osseuse devrait donc le contraindre à employer une technique de levage similaire à l’image ci-dessous.

Soulevé de terre conventionnel adaptation des forces et des faiblesses musculaires de l'athlète (2)

Mais comme on peut aisément le constater à partir de l’image ci-dessous, malgré une réduction du bras de levier de 6 centimètres (49 cm – 43 cm), le degré de l’angle entre les jambes et les pieds de l’athlète, engendre une dégradation de la technique de levage s’élevant à 14%.

Soulevé de terre conventionnel adaptation des forces et des faiblesses musculaires de l'athlète (1)

Et comme nous l’avons mentionné précédemment, une dégradation de la technique de levage ne devrait pas excéder les 10% préconisés.

Nous avons évoqué ici principalement les forces musculaires, mais il faut bien recontextualiser que si chacun d’entre nous possède des forces musculaires, nous possédons également aussi des faiblesses musculaires.

Il convient alors, pour l’entraîneur, de minutieusement analyser son athlète, afin de déterminer la technique de levage la plus appropriée à son athlète, en prenant en considération, sa morphologie osseuse, mais également ces forces et ces faiblesses musculaires, cela, dans le but d’orienter au mieux l’athlète dans la technique de levage la plus efficiente qu’il devrait employer.

le ressenti lors du soulevé de terre conventionnel

Le ressenti est le deuxième facteur pouvant affecter la technique de levage sur le soulevé de terre.
Tout comme les forces et les faiblesses musculaires, ce deuxième facteur est à considérer avec précaution, puisqu’en effet, ce qui va déterminer si l’entraîneur peut ou non, prendre en compte le ressenti de son athlète sur le mouvement de soulevé de terre, sera le niveau d’expérience qu’aura ce dernier au sein du mouvement technique.

En effet, un athlète avec un faible niveau de pratique sur le mouvement technique de soulevé de terre n’aura généralement pas de bon ressenti, voir pas de ressenti.
Grâce aux dernières données, cela a pu être démontré en comparant des athlètes expérimentés par rapport à des athlètes peu expérimentés sur le mouvement technique de soulevé de terre. On peut notamment apercevoir à travers ces résultats, des différences significatives comme : [19] [17]

  • un bras de levier, à partir de l’articulation de la hanche plus petits, dans le groupe des athlètes expérimentés par rapport au groupe des athlètes peu expérimentés,
  • des bras de levier, à partir des articulations des genoux plus grands, dans le groupe des athlètes expérimentés par rapport au groupe des athlètes peu expérimentés,
  • des bras de levier, lors de la dorsiflexion de la cheville plus grands, dans le groupe des athlètes expérimentés par rapport au groupe des athlètes peu expérimentés.

Toutes ces données nous permettent alors d’affirmer en tant qu’entraîneur, que plus un athlète a de l’expérience sur un mouvement technique comme celui du soulevé de terre, plus ce dernier aura de bon ressenti, lui offrant alors une éventuelle possibilité d’optimiser sa technique de levage.

Dans le contexte où l’athlète bénéficie d’une forte expérience sur ce mouvement technique, alors, le ressenti constitue un facteur important qui doit être pris en compte par l’entraîneur. Dans le cas contraire, il est préférable pour l’athlète de s’orienter sur les recommandations de son entraîneur.

Pour terminer cette brève partie de l’article, il est toutefois bon de rappeler que, comme nous l’avons mentionné précédemment, peu importe l’expérience de l’athlète sur le mouvement technique, la dégradation / optimisation de la technique de levage, ne devrait en aucun cas, excéder les 10% par rapport à la technique de levage recommandé en fonction de la morphologie osseuse de l’athlète.

quelle technique dois-je réaliser lors du soulevé de terre conventionnel

À partir de l’ensemble de cet article, nous disposons de TOUS les éléments permettant de déterminer la technique de levage la plus efficiente qu’est censé employer chaque athlète !

Néanmoins, il n’en reste pas moins vrai que si nous prenons chaque facteur indépendamment des autres, une question restée en suspens se pose, à savoir :

QU’ELLE TECHNIQUE DE LEVAGE DOIT RÉELLEMENT EMPLOYER L’ATHLÈTE LORS DU SOULEVÉ DE TERRE CONVENTIONNEL ?

Pour répondre à cette question quelque peu délicate, il est indispensable pour l’entraîneur de procéder par étape, afin de progressivement éliminer les éléments parasites, dans le but de déterminer et cela, le plus objectivement possible, la technique de levage la plus efficiente de son athlète.

Vous retrouverez donc ci-dessous, un schéma récapitulatif de toutes les étapes amenant l’entraîneur à déterminer la technique de levage la plus efficiente d’un athlète.

ANALYSE DE LA MORPHOLOGIE
OSSEUSE DE L’ATHLÈTE

CLASSIFICATION DES DIFFÉRENTS
SEGMENTS OSSEUX DE L’ATHLÈTE

DÉTERMINATION DE LA TECHNIQUE DE LEVAGE EN FONCTION
DE LA MORPHOLOGIE OSSEUSE DE L’ATHLÈTE

MODIFICATION DE LA TECHNIQUE DE LEVAGE À PARTIR
DES FORCES ET FAIBLESSES MUSCULAIRES DE L’ATHLÈTE

OUI

NON

MODIFICATION DE LA TECHNIQUE DE LEVAGE
À PARTIR DU RESSENTI DE L’ATHLÈTE

OUI

NON

DÉTERMINATION DE LA TECHNIQUE DE LEVAGE
LA PLUS EFFICIENTE POUR L’ATHLÈTE

Comme vous pouvez le constater à partir du schéma ci-dessus, le point de départ sera TOUJOURS l’analyse de la morphologie de l’athlète, c’est le fondement de base.
Tout repose sur l’analyse de la morphologie, puisque sans cette dernière, il n’existe pas de point de départ. Une fois que ce concept est correctement appliqué, alors, nous pouvons nous tourner vers les forces et les faiblesses musculaires de notre athlète.

Afin de connaître précisément les forces et les faiblesses musculaires de l’athlète, l’entraîneur doit se tourner vers une analyse visuelle de son athlète, mais surtout, une analyse interrogative de toute la vie de ce dernier, pour cela, questionnement, communication et discussion seront essentielles.

Le questionnement, la communication et la discussion doivent être appropriés et corrélés aux réponses qu’apportera l’athlète, on peut tout de même énoncer quelques questions pertinentes et récurrentes qui fonctionnent sur tous les athlètes dans la détermination de leurs forces et faiblesses musculaires, à savoir :

  • Depuis combien de temps mon athlète pratique t-il la discipline sportive ?
  • Quel était le mode de vie de mon athlète durant l’enfance et l’adolescence ?
  • A t-il pratiqué lors de son enfance et l’adolescence une discipline sportive et si oui, combien de temps ?

Lorsque correctement appréhendé, l’application des forces et des faiblesses musculaires de l’athlète peuvent alors permettre une optimisation de la technique de levage de l’athlète.

Il faut tout de même garder à l’esprit, que peu importe les changements opérés au sein de la technique de levage, ces derniers doivent permettre à l’athlète de conserver un centre de gravité au-dessus du milieu du pied et une trajectoire lors de l’exécution du mouvement, la plus verticale possible. En effet, on parle bien d’une optimisation de la technique de levage, et cette dernière ne doit pas modifier la technique de levage initialement déterminée à partir de l’analyse de la morphologie osseuse de l’athlète de plus de 10%, auquel cas, on ne parle alors plus d’optimisation, mais de dégradation.

Ainsi, tout léger changement de la technique de levage devrait logiquement rendre le soulevé de terre légèrement plus efficace, avec un peu moins de déviation dans la trajectoire de la barre et donc par conséquent, moins de contraintes mécaniques.

Enfin, dernier facteur et pas des moindres, le ressenti de l’athlète. Lors de cette étape, l’écoute de l’entraîneur envers son athlète sera l’élément déterminant à une éventuelle optimisation de la technique de levage de l’athlète.
En reprenant en compte les points clés précédemment mentionné, l’entraîneur doit être en mesure de poser les bonnes questions, parmi lesquelles on peut citer :

  • Depuis combien de temps mon athlète pratique t-il le mouvement technique ?
  • Quels sont les ressentis de mon athlète sur sa position de départ, mais également lors de l’exécution de son mouvement technique ?

À partir des réponses qu’apportera l’athlète, alors, l’entraîneur peut éventuellement apporter une modification au positionnement adopté à la technique de levage de l’athlète, néanmoins, l’entraîneur doit veiller à toujours garder en tête le fait que, la modification de la technique de levage ne doit pas excéder 10%.

Si chaque entraîneur s’attache à respecter minutieusement toutes ces étapes, alors ces derniers seront en mesure de préconiser à chaque athlète et cela, peu importe la spécificité de leur morphologie, une technique de levage efficiente.

EXEMPLE N°1

Un athlète voulant déterminer sa technique de levage sur le soulevé de terre conventionnel se présente à nous.
Après une brève discussion avec ce dernier, nous avons en notre possession les éléments suivants, à savoir :

  • que l’athlète est âgé d’environ 18 ans,
  • que l’athlète débute la force athlétique,
  • que l’athlète n’a aucuns antécédents pathologiques,
  • que l’athlète n’a aucuns antécédents sportifs,
  • que l’athlète a eu une enfance et une adolescence plutôt sédentaire et non active.

À partir de ces éléments, déterminer selon vous la technique de levage la plus efficiente pour cet athlète.

 

Une fois ces éléments en notre possession, nous nous attachons dans un premier temps à déterminer la morphologie osseuse de notre athlète, cela dans le but de classifier les différents segments osseux de ce dernier.

Nous réalisons tout d’abord, les mesures des différents segments osseux de notre l’athlète, les résultats sont les suivants :

  • Taille totale de l’athlète : 170 cm
  • Longueur du buste : 82 cm
  • Longueur des bras : 66 cm
  • Longueur des jambes : 89 cm
  • Longueur des cuisses : 47 cm

À partir des mesures ci-dessus, nous sommes alors en capacité de pouvoir réaliser les calculs permettant d’obtenir la classification des segments osseux de l’athlète, les résultats sont les suivants :

  • Calcul du buste : ( 82 cm / 170 cm ) * 100 = 48,23%
  • Calcul des bras : ( 66 cm / 170 cm ) * 100 = 38,82%
  • Calcul des jambes : ( 89 cm / 170 cm ) * 100 = 52,35%
  • Calcul des cuisses : ( 47 cm / 89 cm ) * 100 = 52,81%

Ces résultats nous permettent alors d’exprimer la classification des différents segments osseux de l’athlète suivante :

  • Buste : Long
  • Bras : Longs
  • Jambes : Longues
  • Cuisses : Longues

En prenant seulement en compte la morphologie osseuse de notre athlète, la technique de levage la plus efficiente pour ce dernier devrait s’apparenter à l’image ci-dessous :

conventional deadlift long bust, longs arms, longs legs, longs thighs

Maintenant que nous avons déterminé à partir de la morphologie osseuse de l’athlète, la technique de levage la plus efficiente pour ce dernier, nous pouvons alors passer aux étapes suivantes, à savoir, les forces et les faiblesses musculaires de l’athlète et le ressenti de l’athlète.

En recontextualisant les éléments déjà en notre possession, nous savons que notre athlète ne bénéficie d’aucunes expériences dans le domaine de la force athlétique et qu’il n’a aucuns antécédents sportifs, ni pathologiques. À partir de cela, il devient alors très facile d’estimer les potentielles forces et les faiblesses musculaires de notre athlète, mais également ses possibles ressentis au sein du mouvement technique.
En effet, la prise d’éléments initiales, par le questionnement, l’échange et l’interaction, constitue des qualités fondamentales qui peuvent alors permettre à l’entraîneur de faciliter la détermination d’une technique de levage.

En résumé, les éléments déjà en notre possession nous permettent d’affirmer légitimement le fait que notre athlète ne bénéficie pas suffisamment de forces et de faiblesses musculaires, mais également d’expérience pour que ces facteurs pouvant affecter la technique de levage de l’athlète, soient pris en compte.
Il conviendra alors pour notre athlète de, au fur et à mesure des années, bâtir et consolider des forces et faiblesses musculaires qui rentrent en corrélation directe avec notre discipline sportive, à savoir, la force athlétique, mais également, des ressentis propres à cette même discipline sportive.
En conclusion, la technique de levage la plus efficiente que nous pourrions recommander à notre athlète devrait logiquement ressembler à l’image mentionnée précédemment.

EXEMPLE N°2

Un athlète voulant déterminer sa technique de levage sur le soulevé de terre conventionnel se présente à nous.
Après une brève discussion avec ce dernier, nous avons en notre possession les éléments suivants, à savoir :

  • que l’athlète pratique la force athlétique depuis 4 ans,
  • que l’athlète à un niveau Régional 1 (R1),
  • que sa charge maximale (1 R.M) sur le soulevé de terre conventionnel est bloquée à la même charge depuis plus de 6 mois,
  • que l’athlète à fréquemment des pathologies incapacitantes, situées sur la zone des intercostaux, tel que des contractures.

À partir de ces éléments, déterminer selon vous la technique de levage la plus efficiente pour cet athlète.

 

En préambule, nous pouvons de suite identifier cet athlète comme étant un pratiquant de niveau intermédiaire, voir confirmé. Ceci constitue un élément qui sera par la suite important de prendre en compte, dans la détermination de la technique de levage de l’athlète.

Maintenant, et cela avant même de mettre en place tout le processus amenant à la détermination de la technique de levage, notre rôle en qualité d’entraînement va être, face à un athlète bénéficiant déjà d’un certain bagage technique au sein du mouvement technique, d’identifier la technique de levage actuellement employée par l’athlète.

Pour ce faire, nous demandons à cet athlète de réaliser en gamme montante, le mouvement technique sur une répétition jusqu’à une charge s’approchant de 85% de son 1 R.M, soit un RPE d’environ 6 à 7.
L’utilisation d’une charge relativement conséquente est nécessaire, afin de pouvoir visualiser concrètement les éventuelles problématiques et défauts de la technique de levage de l’athlète.

Au cours de ce test, nous nous apercevons que la technique de levage employée par l’athlète ressemble à l’image ci-dessous :

Soulevé de terre conventionnel exemple 2 détermination de la technique de levage la plus efficiente (1)

De plus, il est bon de mentionner que certains points attirent notre attention et peuvent éventuellement expliquer les pathologies de cet athlète, à savoir :

  • une utilisation du « bracing » assez hasardeuse,
  • un positionnement de la ceinture de force relativement haute,
  • un cran de serrage de la ceinture de force relativement élevé.

Mais nous y reviendrons plus tard !

Une fois cette évaluation terminée, nous pouvons alors reprendre tout le processus étape par étape, permettant la détermination de la technique de levage la plus efficiente pour l’athlète.

Nous réalisons donc dans un premier temps, les mesures des différents segments osseux de notre l’athlète, les résultats sont les suivants :

  • Taille totale de l’athlète : 182 cm
  • Longueur du buste : 64 cm
  • Longueur des bras : 71 cm
  • Longueur des jambes : 87 cm
  • Longueur des cuisses : 45 cm

À partir des mesures ci-dessus, nous sommes alors en capacité de pouvoir réaliser les calculs permettant d’obtenir la classification des segments osseux de l’athlète, les résultats sont les suivants :

  • Calcul du buste : ( 64 cm / 182 cm ) * 100 = 35,16%
  • Calcul des bras : ( 71 cm / 182 cm ) * 100 = 39,01%
  • Calcul des jambes : ( 87 cm / 182 cm ) * 100 = 47,80%
  • Calcul des cuisses : ( 45 cm / 87 cm ) * 100 = 51,72%

Ces différents résultats nous permettent alors d’exprimer la classification des différents segments osseux de l’athlète suivante :

  • Buste : Long
  • Bras : Longs
  • Jambes : Courtes
  • Cuisses : Longues

En prenant seulement en compte la morphologie osseuse de notre athlète, la technique de levage la plus efficiente devrait s’apparenter à l’image ci-dessous :

Soulevé de terre conventionnel exemple 2 détermination de la technique de levage la plus efficiente (2)

Maintenant que nous avons déterminer à partir de la morphologie osseuse de l’athlète, la technique de levage la plus efficiente pour ce dernier, nous pouvons alors passer aux étapes suivantes, à savoir, les forces et les faiblesses musculaires de l’athlète et le ressenti de l’athlète.

Concernant les forces et les faiblesses musculaires de notre athlète, nous avons déjà en notre possession pas mal d’éléments qui nous permettent de supposer que les forces et les faiblesses musculaires de ce dernier doivent rentrer en corrélation directe avec le mouvement technique, cela aux vues de son temps de pratique dans la discipline sportive et son niveau d’expérience au sein du mouvement technique.
Néanmoins, nous pouvons et nous devons compléter cela par quelques questionnements supplémentaires, comme :

  • Quel était le mode de vie de mon athlète durant l’enfance et l’adolescence ?
  • A t-il pratiqué lors de son enfance et l’adolescence une discipline sportive et si oui, combien de temps ?

Les réponses qu’apporte l’athlète à ces interrogations peuvent alors modifier nos premières suppositions sur les forces et les faiblesses musculaires potentielles de l’athlète. Pour rester simple dans cet exemple, nous dirons que notre athlète a eu une enfance et une adolescence plutôt inactive et qu’il n’a pas eu de pratique sportive antérieure. Ainsi, nous resterons sur le fait que les forces et les faiblesses musculaires de notre athlète rentrent en corrélation directe avec le mouvement technique et qu’il n’y a pas besoin d’optimiser la technique de levage que nous lui avons préconisé.

Concernant le ressenti de l’athlète, il faut savoir qu’un athlète bénéficiant déjà d’une forte expérience au sein d’un même mouvement technique sera plus enclin à savoir si son exécution lors du mouvement technique est plus efficiente ou non. Pour cet exemple, nous resterons plutôt simples en affirmant que l’athlète a de bons ressentis lorsqu’il exécute la technique de levage que nous lui avons préconisé, mais, qu’il ne sait pas si cela aura tout de même un impact ou non sur ses diverses pathologies au niveau des intercostaux.

Maintenant, face à athlète ayant déjà un temps relativement conséquent au sein de la discipline sportive, notre travail en tant qu’entraîneur ne s’arrête pas là. Puisqu’en effet, lors de la prise de contact initiale, l’athlète nous a évoqué le fait qu’il obtenait fréquemment des pathologies lorsqu’il pratiquait le mouvement technique. Il convient alors pour nous, en qualité d’entraîneur, d’explorer et d’étudier toutes les éventuelles pistes qui pourraient nous amener à être, de nouveau face à ces pathologies, et cela, malgré l’emploi d’une technique de levage associée à la morphologie osseuse de l’athlète.

Ainsi, en reprenant en compte les éléments que nous avons observés lors du premier test, les pathologies que subit notre athlète au niveau des intercostaux sont multifactoriels. En effet, nous avons identifié initialement :

  • une technique de levage inadaptée à la morphologie de l’athlète,
  • une incohérence dans l’utilisation du « bracing » au sein du mouvement technique,
  • un positionnement, tout comme une utilisation inadéquate de la ceinture de force.

Tous ces facteurs peuvent individuellement provoquer ces pathologies, mais il est important de mentionner également que l’ensemble de ces facteurs peuvent être responsables des pathologies de l’athlète. En effet, les raisons les plus probables concernant les pathologies de notre athlète seraient que :

  • la technique de levage employée initialement par l’athlète, engendre une surutilisation des muscles stabilisateurs de la colonne vertébral et des scapulas,
  • une mauvaise utilisation, synchronisation, de la respiration, engendre le fait que les muscles respiratoires ne soient pas ou ne soient pas suffisamment contractés lors de l’exécution du mouvement technique,
  • un cran de serrage ou un positionnement trop élevé de la ceinture de force, engendre une compression des muscles respiratoires.

En conclusion de cette partie de l’analyse consacrée aux pathologies de notre athlète. La recommandation la plus appropriée que nous pourrions recommander à notre athlète serait, dans un premier temps, de modifier sa technique de levage.

Suite à cela, après avoir bien évidemment opéré un temps d’adaptation à cette nouvelle utilisation de la technique de levage, si les problèmes persistent, il est bon pour l’entraîneur de s’attacher à corriger les autres points mentionnés précédemment.
Nous pourrions alors recommander à notre athlète, de progressivement modifier ces facteurs dans l’ordre établi par une échelle de priorités figurant ci-dessous :

  • une meilleure utilisation du « bracing »,
  • employer un cran de serrage en-dessous de celui employé actuellement,
  • abaisser de quelques centimètres, le positionnement de la ceinture.

Pour terminer, il est important de mentionner que ces modifications apportées par l’entraîneur doivent être établies indépendamment des autres et de façon progressive.
En effet, cela doit prendre du temps, il ne s’agit pas pour l’entraîneur de viser une correction de l’ensemble de ces points sur court terme, mais bel et bien sur du long terme, cela dans le but :

  • d’identifier les causes responsables des pathologies de l’athlète,
  • de rendre potentiellement l’exécution du mouvement technique plus efficiente,
  • de préserver l’intégrité physique de son athlète.

En conclusion, la technique de levage la plus efficiente que nous pourrions recommander à notre athlète devrait logiquement ressembler à l’image ci-dessous :

Soulevé de terre conventionnel exemple 2 détermination de la technique de levage la plus efficiente (2)

Vous avez pu constater au cours de cet exemple, que la détermination d’une technique de levage efficiente n’est pas chose aisé pour un athlète bénéficiant d’un certain bagage technique au sein du mouvement technique.
En effet, il faut prendre en compte que ce type d’athlète a déjà intégré tout un schéma moteur et de potentielles mauvaises habitudes. Il convient alors pour l’entraîneur, de faire le tri parti tout cet amas d’informations, d’en conserver les plus efficientes et de tenter d’effacer les plus inefficaces.

EXEMPLE N°3

Un athlète voulant déterminer sa technique de levage sur le soulevé de terre conventionnel se présente à nous.
Après une brève discussion avec ce dernier, nous avons en notre possession les éléments suivants, à savoir :

  • que l’athlète a pratiqué le cyclisme sur piste à haut niveau durant toute son enfance et l’adolescence,
  • que l’athlète pratique la force athlétique depuis moins de 2 mois.

À partir de ces éléments, déterminer selon vous la technique de levage la plus efficiente pour cet athlète.

 

Pour commencer, nous allons tout d’abord nous attacher à déterminer la morphologie osseuse de cet athlète, en recherchant à classifier les différents segments osseux de ce dernier.

Nous réalisons donc dans un premier temps, les mesures des différents segments osseux de notre l’athlète, les résultats sont les suivants :

  • Taille totale de l’athlète : 161 cm
  • Longueur du buste : 57 cm
  • Longueur des bras : 59 cm
  • Longueur des jambes : 89 cm
  • Longueur des cuisses : 47 cm

À partir des mesures ci-dessus, nous sommes alors en capacité de pouvoir réaliser les calculs permettant d’obtenir la classification des segments osseux de l’athlète, les résultats sont les suivants :

  • Calcul du buste : ( 57 cm / 161 cm ) * 100 = 35,40%
  • Calcul des bras : ( 59 cm / 161 cm ) * 100 = 36,65%
  • Calcul des jambes : ( 89 cm / 161 cm ) * 100 = 55,28%
  • Calcul des cuisses : ( 47 cm / 89 cm ) * 100 = 52,81%

Ces différents résultats nous permettent alors d’exprimer la classification des différents segments osseux de l’athlète suivante :

  • Buste : Long
  • Bras : Courts
  • Jambes : Longues
  • Cuisses : Longues

En prenant seulement en compte la morphologie osseuse de notre athlète, la technique de levage la plus efficiente pour ce dernier devrait s’apparenter à l’image ci-dessous :

Soulevé de terre conventionnel exemple 3 détermination de la technique de levage la plus efficiente (1)

Si vous avez lu l’intégralité de notre article, vous seriez légitime en qualité d’entraîneur de vous arrêter à cette étape et de préconiser cette technique de levage à cet athlète.

Néanmoins, en reprenant en considération les informations que nous avons apprises de la part de notre athlète lorsqu’il a pris initialement contact avec nous, ces dernières sont en mesure, de pouvoir extrapoler sur les forces et les faiblesses musculaires de ce dernier.

En effet, si on s’attache en tant qu’entraîneur à comprendre la discipline sportive qu’est le cyclisme sur piste, nous serions légitimes d’énoncer les avantages et les inconvénients suivants :

  • C’est une discipline qui développe moins toute la chaîne postérieure et que cela soit sur les membres supérieurs (grands dorsaux, érecteurs du rachis) comme sur les membres inférieurs (ischio-jambiers principalement).
  • A contrario, cette discipline met un fort accent sur le développement de toute la chaîne antérieur des membres inférieurs, et plus particulièrement, des quadriceps. De plus, la durée « courte » des efforts laisse à supposer que cette discipline développe essentiellement l’athlète dans un processus énergétique d’anaérobie (alactique et lactique), ayant pour conséquence au niveau des fibres musculaires des muscles associés à cette discipline, de développer principalement les fibres rapides (blanches).

Ainsi, il y a fort à parier que notre athlète :

  • ne détient pas une grande force dans les muscles responsables de l’extension de la hanche,
  • détient une force prédominante dans les membres inférieurs et plus particulièrement, de ses quadriceps,
  • détient une forte capacité à développer ces fibres rapides au sein de ses quadriceps,
  • sera plus fort et plus « à l’aise » en employant une technique de levage dans un positionnement avec les hanches « plus basses ».

En résumé, nous serions légitimes de penser qu’une technique de levage avec le niveau des hanches légèrement plus bas semblerait être une bonne idée, cela afin que notre athlète puisse bénéficier de tout son plein potentiel. Il est à noter cependant, que cette optimisation de la technique de levage par abaissement du niveau des hanches ne doit pas excéder les 10% de l’angle formé entre les cuisses et les jambes, cela afin de ne pas transformer cette « optimisation » en « dégradation ».

Pour finir, il est bon de rappeler que lors de la prise d’information initiale, nous avons établis que notre athlète ne bénéficie pas d’une assez grande expérience sur le mouvement technique pour prendre en considération ses ressentis au sein du mouvement technique. Néanmoins, cela reste à relativiser puisque si notre athlète nous informe qu’il obtient de forte douleur incapacitante lors de l’exécution du mouvement avec l’optimisation que nous lui avons prescrite, cela reste une information qui doit être prise en considération par l’entraîneur.

En conclusion, la technique de levage la plus efficiente que nous pourrions recommander à notre athlète devrait logiquement ressembler à l’image ci-dessous :

Soulevé de terre conventionnel exemple 3 détermination de la technique de levage la plus efficiente (2)

À travers les trois exemples que nous vous avons démontrés ci-dessus, vous constaterez que la détermination d’une technique de levage efficiente et appropriée à chaque athlète constitue quelque chose de complexe à exprimer. Puisqu’en effet, vous l’aurez compris à travers tout cet article, nous avons exposé des éléments observables et quantifiables mais également des éléments inobservables et inquantifiables permettant l’identification de la technique de levage la plus efficiente en fonction de chaque athlète.

Effectivement, là où les données de la science s’arrêtent, la réflexion et l’expérience de l’entraîneur doivent prendre le relais. Le rôle de l’entraîneur est alors ici plus que primordial, puisque son rôle, va être à partir des données observables et quantifiables qu’il aura obtenu, de prendre en compte des données inobservables et inquantifiables qu’il va devoir obtenir, dans le but de déterminer la technique de levage la plus efficiente de l’athlète.

Cela doit donc amener l’entraîneur à pousser sa réflexion dans ces plus grands retranchements, puisqu’en identifiant une technique de levage rentrant en corrélation avec les spécificités de l’athlète, tout le processus de renforcement spécifique associé ne sera pas identique.

En effet, la technique de levage qu’emploiera l’athlète lors de ses entraînements, déterminera les exercices de renforcement spécifique qui seront programmés. Cela constitue un point important de la planification de l’athlète qui doit être pris en compte par l’entraîneur, puisque pour potentialiser la performance sportive de l’athlète, mais également afin de préserver l’intégrité physique de l’athlète, il est important de choisir les bons exercices de renforcement spécifiques.

Ainsi :

  • Un athlète employant une technique de levage avec les hanches basses, aura tendance à recruter principalement les quadriceps et les fessiers. Les exercices semi-techniques, variations, de renforcement spécifiques devront alors mettre l’accent sur le recrutement et le développement de ces muscles, tout en se rapprochant au maximum du mouvement technique.
  • Un athlète employant une technique de levage avec les hanches hautes, aura tendance à recruter principalement les ischio-jambiers et les érecteurs du rachis. Les exercices semi-techniques, variations, de renforcement spécifiques devront alors mettre l’accent sur le recrutement et le développement de ces muscles, tout en se rapprochant au maximum du mouvement technique.
Soulevé de terre conventionnel exercices de renforcement spécifique en fonction de la technique de levage

Bien évidemment, tout ceci reste à nuancer, peu importe la technique de levage employé par l’athlète, les principaux muscles responsables du soulevé de terre conventionnel, seront toujours les mêmes, mais, à des degrés différents.

conventional deadlift anatomy

Pour conclure cet article consacré au soulevé de terre conventionnel, il nous semble important de mentionner que lors des compétitions de force athlétique, deux styles de soulevé de terre sont autorisés. Ainsi, vous retrouverez ci-dessous, un tableau récapitulatif des deux styles employés en fonction de la morphologie de l’athlète. [20]

Variante de soulevé de terre reccommandée en fonction de la morphologie

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